XXX | 𝐂𝐚𝐦𝐢𝐥𝐥𝐞

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XXX

𝙲𝚊𝚖𝚒𝚕𝚕𝚎

Wilrogue St.


P A R T I E I

Souvenirs de Camille,
dix-sept ans.

T'es bien taciturne aujourd'hui, lui fis-je entendre avant de baisser la tête.

Je ne sais pas pourquoi, mais l'air de jeu morne de mon enfance rend notre entrevue encore plus triste. La forêt dans mon dos l'est tout autant, car derrière moi, elle fait penser au passé. Et pour rien au monde je ne voudrais nos souvenirs derrière nous.

Je regarde mes vieilles Converses noirs aux pieds que j'ai accidentellement trempé dans la boue et que je vais devoir nettoyer en rentrant pour retourner en cours demain, car je ne peux pas me permettre d'acheter une nouvelle paire comme tous les autres font lorsqu'ils s'étonnent de ne pas pouvoir effacer les marques à l'encre sur leurs chaussures après s'être amusé à les colorier en plein cours pour « s'amuser ».

Très souvent les gens s'amusent en jetant leur argent par leur fenêtre, sans penser une seule seconde aux gens assis dans le froid en bas de chez eux qui rêveraient d'utiliser cet argent dans le but de s'en sortir.

Mais tout de suite, je me moque de l'état de mes chaussures, ce qui me préoccupe vraiment, c'est l'état de mon cœur après ce qu'il compte me dire.

Il m'a envoyé un message assez sérieux après
les cours pour que je le retrouve ici après la pluie qui n'a cessé de battre aujourd'hui, et depuis mon coeur ne cesse de battre la chamade pour diverses raisons.

Mon père, il veut que je le rejoigne.

Avec Tristan, nous jouions tout le temps à
cache-cache dans la forêt à l'entrée de la ville qui donnait tout comme l'air de jeu où nous nous retrouvions une bouffée d'aventure.

Lui qui a toujours voulu être un pirate quand il était gamin, c'était parfait pour être sa sirène.

J'aimais fouler les pieds dans cette vaste étendue d'arbres avec mon petit-ami après les cours et courir jusqu'à se qu'on s'écroule par terre en grognant de rire après qu'il ne me rattrape à chaque fois lorsque je me met à courir, tout en
se salissant comme des enfants.

Avec lui, je revivais une enfance candide et innocente depuis la perte de mon animal de compagnie qui a était présent durant mon enfance.

Mais là, tout de suite, je n'avais plus envie de rire face au désarroi de celui-ci ni d'agir comme une enfant face à un garçon qui devait mettre le pied dans un autre monde. Car son départ anéantirait le mien.

Il n'y avait rien de mal à ça, grandir, mais
devoir accélérer sa croissance afin d'assouvir les volontés de quelqu'un d'autre, c'était malsain.

J'ai pourtant voulu le préserver de son destin
en le faisant devenir le pirate qu'il voulait être enfant l'espace de quelques heures, après qu'il m'ai parlé de son père.

« Je suis désolé de venir de quelqu'un comme lui. »

Tristan...

LA LUNE DE MES RÊVESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant