Chapitre 2

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Le mercredi soir suivant :  
Anne et moi étions assises à son bureau pour réaliser un portrait robot demandé par la mairie, quand, soudain, on toqua à la porte.
-Entrez ! cria ma voisine.
Ce fut un jeune homme qui entra.
-M. Bim, dis-je.
Avec sa mince silhouette, sa casquette à l'envers et son début de moustache, j'aurais pu le reconnaître entre mille. Yann Bim. Celui qui avait soi-disant violenté sa grand-mère. 
-S'lut commissaire. Vous avez eu les résultats de la fouille ? demanda-t-il, un sourire narquois sur les lèvres.
-Rien. Ni or, ni produits illicites, ni objets suspects. Pas non plus d'odeurs, de décorations étranges à noter, récitai-je.
-Voila. Je vous l'avais dit.
-Si vous êtes là seulement pour me répéter encore et encore que votre grand mère est folle, vous pouvez disposer, je n'en ai rien a faire.
-Pas du tout. Je m'inquiète réellement pour sa santé mentale. J'aimerais que vous me conseilliez. J'avais dans l'idée de lui faire suivre une thérapie mais je...
-Allez voir cet homme, le coupai-je en lui tendant un bout de papier sur lequel j'avais griffonné un nom et une adresse pendant qu'il parlait. C'est un de mes amis, un psychiatre aguerri qui sera sans doute ravi de recevoir votre grand mère en consultation.
-Merci beaucoup commissaire. Je vous revaudrai ça.
-Pas de problème. Rentrez chez vous maintenant. Il se fait tard.
-Au revoir.
Et il disparut, aussi vite qu'il était apparu.
Le samedi après midi, je me la coulais douce sur le canapé quand mon téléphone sonna :
-S'lut cheffe.
-Doria ! Qu'est ce qu'il y a ?
-C'est un employé de la mairie qui vient de m'appeler. Il m'a ordonné de me trouver demain, à la préfecture de police parisienne, avec Hugo, pour enquêter sur les deux disparitions de gosses. Vous savez, à Clermont-Ferrand et à Lyon. 
-Tu plaisantes ? Il n'y a eu qu'une seule disparition, celle de Maxime. C'est tout.
-Non cheffe. Le petit Léonard Margat, 8 ans, a disparu hier soir et on est sans nouvelles.
-Attends, Léonard Margat, tu dis ? Ça me dit quelque chose.
-Mais, je voulais vous demander, pourquoi Hugo et pas vous pour enquêter ?
-Je vais aller voir le préfet Doria. On se retrouve tout à l'heure chez moi pour en parler. Appelle les autres.
-Mais...
J'avais raccroché.
Pas question que ce soit cet abruti d'Hugo qui accompagne Doria dans une mission aussi importante. Je sortis de mon appartement en trombe, et courus vers ma Clio garée le long du trottoir. J'évitais de justesse ma portière ouverte trop vite et mis le contact. Vingt minutes plus tard, j'étais devant la préfecture. Un homme de la sécurité m'arrêta :
-Hopopop ! Carte d'identité, s'il vous plaît.
Je sortis ma carte de police en criant :
-Louise Mirail ! Commissaire du Kremlin-Bicêtre, 32 ans ! Laissez-moi entrer, je veux voir le préfet !
-Bien madame. Je vais vous accompagner dans son bureau.
Il me conduit à travers un dédale de couloir interminable et finit par s'arrêter devant une porte. Il frappa énergiquement :
-Monsieur le préfet. Le commissaire Mirail souhaite s'entretenir avec vous.
Une voix retentit de l'intérieur :
-Entrez !
Le garde du corps me fit signe d'entrer avant de s'éclipser en refermant doucement la porte derrière moi. Le préfet était assis à son bureau et lisait attentivement un carnet. Peut être un livret de famille. De la tête, il me fit signe de m'asseoir. Le fauteuil était loin d'être confortable et le bois me brûla d'abord la peau.
-Commissaire Mirail... Commissaire Mirail... répéta-t-il.
Il fouilla dans quelques dossiers avant d'annoncer victorieusement :
-Le Kremlin-Bicêtre ! J'ai trouvé ! Bien le boujour, madame Mirail. Qu'est ce qui vous amène ?
-Eh bien, j'ai appris par le lieutenant Doria Az, membre de ma brigade depuis maintenant deux ans, qu'elle et Hugo Laurier, stagiaire, avait été appelés par la préfecture pour enquêter sur les deux disparitions d'enfants récentes.
-Effectivement, confirma-t-il. Doria est une très bonne enquêtrice et Hugo sait se défendre. Je les ai affectés à l'enquête Maxime.
-Il y a deux enquêtes différentes ?
-C'est cela.
-Donc vous affirmez que les disparitions n'ont aucun rapport.
Il se racla la gorge :
-Hormis leur sexe, rien ne semble relier les deux garçons. Mes équipes ont longtemps enquêter avant d'arriver à cette conclusion.
Je ne sais pas ce qui me passa par la tête a ce moment précis mais je me levai d'un bond et plaquai ma main contre le bureau :
-Je suis convaincue que ces deux disparitions sont liées ! Laissez moi enquêter avec ma brigade sur toute l'affaire. S'il vous plaît.
Il parut réfléchir un moment avant de déclarer :
-Bien. Nous allons passer un accord. Je veux que, dans les prochaines 48h, vous ayez posé sur ce bureau une preuve tangible de ce que vous avancez. Si et seulement si vous y parvenez, je vous laisserai enquêter sur l'affaire avec votre brigade. Bonne journée, commissaire Mirail.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 06, 2023 ⏰

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