MOONFLOWER

Chapitre 9.

Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. J'avoue m'être vraiment renfermée lorsque j'ai découvert que Luan était en contact avec April, et le pire, c'est que je sais que je n'aurais jamais d'explications.

Je sais que je dois passer à autre chose, que c'était peut-être vraiment son ex petite-amie. Mais lorsque nous avons parlé dans la salle d'arcade je commençait à croire que Luan n'étais peut-être pas une menace, finalement. Mais maintenant, je n'en suis plus trop sûre.

"On devient ce que l'on fréquente" C'était la phrase que me répétait sans cesse ma mère quand j'étais jeune. Et j'ai toujours cru en ses paroles.

Alors, même s'il n'a fait que me prouver le contraire, une part de moi continue à croire que les intentions de Luan sont mauvaises et qu'il m'emmène dans un piège.

Malgré tout, si je l'ai suivi jusqu'ici, c'est pour avoir des réponses, celles que j'attends depuis que nous nous sommes rencontrés. Et il semble, pour une raison qui m'échappe, déterminé à me les donner maintenant que nous sommes dans ce qui s'apparente à sa chambre.

- On fou quoi ici ? Je demande, ennuyée.

Sa seule réponse n'est qu'un simple regard furtif.

Sympa.

Lorsqu'il s'assoie sur son lit pour chercher je ne sais quoi dans sa table de nuit, j'en profite pour analyser la pièce espérant trouver quelque chose qui pourrait m'aider à en savoir plus sur sa personne si mystérieuse.

La première chose que je remarque est le vide omniprésent de la pièce, seulement le stricte nécessaire s'y trouve: un petit lit, une table de chevet et une vieille armoire remplie de beaux costumes.

Jamais je n'aurait cru, la première fois que je l'ai vu, qu'un homme comme lui vive dans une si petite habitation.

Ses grandes manières, ses beaux costumes luxueux et ses bijoux plaqués or semble être qu'une simple façade. A-t-il honte d'avoir des difficultés financières ? Est-ce pour cela qu'il a épousé Lara ? Pour l'argent ?

- Tu vis seul ?

- Oui. Me répond-t-il en simplement sans arrêter de fouiller en dessous de son lit.

- Et ton père, il est où ?

Je ne sais pas si j'aurais du poser cette question, je sais que c'est déplacé mais c'est plus fort que moi, j'ai besoin de comprendre. A peine ai-je terminé ma phrase que le brouhaha causé par les recherches excessives de Luan s'arrêtent subitement me faisant aussitôt regretter mon audace.

- Il est mort quand j'étais enfant. Finit-il par avouer après un court instant de silence.

Merde... J'aurais du m'en douter. Je ne sais plus où me mettre ni quoi dire. J'avoue n'avoir jamais été dans une situation aussi embarrassante que celle-ci.

Je reprends une respiration normale lorsque j'entends Luan reprendre ce qu'il était entrain de faire.

J'aurais peut-être du m'excuser ? C'est ce que tout le monde fait. Je suis qu'une idiote.

Mal à l'aise, je continue malgré tout de scruté chaque recoins de la chambre. Et je fut surprise lorsque, caché par l'armoire, j'aperçois un long bout de tissu scotché au mur recouvrant la moitié de sa largeur. Je m'y rapproche, curieuse de savoir ce qui peut bien se cacher la dessous. Mais, alors que je tendais le bras, la voix de Luan me coupe dans mon élan.

- J'ai trouvé ce que je cherchais, venez.

Lorsque je me retourne pour lui faire face, il est assis droit comme un bâton sur son lit, affichant un sourire timide sur son visage faisant réapparaître ses fossettes. Je devine alors que ce n'est pas le bon moment pour lui demander qu'est-ce que cache la grande toile sur le mur.