Tu es ma Joie - Mina x OC Fem

5 : UNE ROSE EST UNE ROSE

Yur1-Sense1

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Quand je me regarde dans le miroir, la première chose que je vois est l'une de mes veines oculaires qui est devenue rouge vif. Encore... En même temps c'est pas vraiment étonnant, un être humain n'est pas fait pour supporter autant de larmes.

Je passe lacement le peigne dans mes cheveux, admirant les dégâts de ma crise de pleurs. Mon front est strié par le passage répétitif de mes doigts, l'une des griffures dégoulinant encore un peu, approfondie par un ongle sûrement plus long que les autres.

J'essaye de camoufler les marques encore jaunes orangées avec du maquillage et opte pour une coiffure cachant le haut de mon visage mais qui camoufle également ma nuque où mes doigts sont venu s'enfoncer dans ma chaire, saignant à quelques endroits.

Mes habits suffiront à dissimuler le reste de mon corps que je n'ose même pas regarder par dégoût. Mon dos me tiraille, ayant du mal à supporter le poids du minuscule petit diablotin pausé sur mon épaule et qui me ricane sadiquement aux oreilles.

C'est fou comme une simple lettre peut amener autant de ressentiments envers soi-même. Envers des émotions pourtant tout à fait normales.

Une partie de moi me cris que je suis inconsciente, que je ne lui apporterais que du mal et la ferais sombrer à nouveau, quoi qu'il arrive. Que je ne suis qu'un sale mec et que j'en resterais un toute ma vie. Mais l'autre partie... Dieu, l'autre partie... Elle me hurle qu'ils aillent tous se faire foutre et que bordel de merde, je suis folle d'elle.

Je pause lourdement mon trieur déjà bien trop rempli pour à peine trois semaines de cours et l'ouvre à la bonne page. Intercalaire rose, quelle coïncidence... Difficile de ne pas penser à autre chose quand l'univers entier me le rappelle.

Un léger bruit contre le bois de ma porte fait s'envoler mes pensées.

" Entrez. "

J'ai répondu sans réfléchir, et si c'était Mina ? Qu'est-ce que je dois lui dire ? Il va bien falloir que je lui donne une réponse, je ne peux décemment la croiser en faisant comme si de rien n'était.

Je souffle de soulagement en voyant la tête de l'infirmière passer le cadre de la porte.

" Tout va bien ? Tu n'es pas venue déjeuner ce matin, je m'inquiétais un peu. "

Je souris, gênée. C'est l'adulte dont je suis la plus proche ici, on a beaucoup de passions en commun. La médecine, évidemment, mais aussi des choses plus simples comme la photographie ou les vieux bouquins de fantaisie.

" Ah, ouais, pardon. Je me suis réveillée y'a pas longtemps en fait. "

La petite femme dodue vient s'assoir sur le rebord de mon lit et pause ma dose de comprimés matinale. Elle me regarde pendant quelques secondes mettre au propre une note que je n'ai pas pris le temps de réécrire hier, laissant un silence.

" - Tu veux m'en parler ?

- D-De quoi ?

- Kaori, tu n'es ni la première ni la dernière personne à essayer de me cacher un truc. Ça fait neuf ans que je bosse ici, on ne me la fait plus. "

Je pose mon stylo en soupirant, m'étirant un peu avant de pivoter sur l'assise de ma chaise et me retrouve face à face avec mon interlocutrice.

" Bon. Disons que quelqu'un que je connais à reçu une lettre. Une déclaration, en fait. Mais je- enfin ELLE ne sait pas vraiment quoi répondre à cette personne parce qu'elle même ne sait pas où elle en est et que le simple fait de l'aimer en retour va disons... À l'encontre de ce qu'elle est. Non, de ce qu'elle veut être. "