Après la pluie vient le néant

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Avant de commencer, j'aimerais préciser que j'ai écrit de manière familière délibérément puisque c'est un monologue de Katsuki. Je précise qu'il y a des grossièretés pour coller à sa façon de parler.

Bonne lecture !



Il y a une phrase qui dit : « Après la pluie vient le beau temps. »

Quel ramassis de conneries...

Mon beau temps c'était toi et c'est la pluie qui me l'a enlevé.


Pourquoi fallait-il que ce soit toi ?

Pourquoi si tôt ?

Pourquoi est-ce qu'il a fallu que tu t'entêtes comme d'habitude ?

Et merde... Regarde-moi, voilà que je me mets à chialer maintenant. Mais je ferais rien pour empêcher mes larmes de couler. Tant pis pour ma foutue fierté. Plus que la pluie, c'est à cause d'elle que j'ai tout perdu. Que je t'ai perdu toi.



Je me souviendrai toujours de ce jour de novembre. Comment oublier...


Une journée de cours aussi banale que les autres et chiante au possible.

Comme d'habitude, il me fallait supporter tous ces débiles qui nous servent de camarades de classe, la voix insupportable de Present Mic pendant les deux interminables heures d'anglais, les réflexions de la Chenille à propos de mon attitude dans la cantine, les beuglements de notre Robot de délégué ou encore la simple présence de Tête d'œuf. Putain qu'est-ce qu'ils m'avaient tous saoulé ce jour-là !

Comme d'habitude, il fallait aussi que je me coltine les pots de colles qui formaient ce qu'ils avaient nommé la « Bakusquad ». Les conneries de Pikachu, les blagues pourries de Tête d'ortie, la bonne humeur exaspérante du Scotch et l'énergie débordante de l'Alien.


Mais au milieu de tout ce beau bordel, il y avait toi. Et c'était bien suffisant.

Tu brillais au milieu de tous les autres, comme une flamme ou une étoile. Et ta lueur, aussitôt que je l'apercevais, suffisait à égayer ma journée. Chaque jour, je maudissais ce foutu plan de classe qui t'avais placé juste derrière moi : il m'empêchait de profiter de ton éclat. J'aurais voulu passer tous mes cours à me perdre dans les reflets verts de tes cheveux, à t'observer écrire ou réfléchir, à regarder ce spectacle simple mais si envoûtant de ta vie quotidienne... Mais tout ce à quoi j'ai eu droit, ça a été tes marmonnements incompréhensibles dans mon dos et la pire des tentations. Combien de fois ai-je dû lutter contre mon désir de me retourner et de plonger dans tes grands yeux enfantins ou de compter les mille taches de rousseurs de tes joues ? Finalement, peut-être qu'y en a pas tant que ça, je sais pas.


Je le saurais jamais.


Parce que cette putain de journée banale a viré au cauchemar.

Parce que ce mois de novembre avait été le plus pluvieux qu'on ait vu depuis longtemps.

Parce que t'es sorti sous le déluge.

Parce que cette bagnole de merde a dérapé.

Parce qu'elle t'a percutée.

Parce que tu t'es pas relevé.



C'est de ma faute si tout ça est arrivé.

Après la pluie vient le néantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant