La rencontre

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Alors que les derniers arbres massifs s'effaçaient derrière lui, Atlas contempla avec stupeur le paysage qui lui apparaissait. 

Cette vallée, dont il avait arpenté les sentiers jadis clairvoyants, était devenue obscure. 

Les grandes herbes dans lesquelles il jouait gaiement avec ses frères avaient laissé leur place à une terre désolée, d'un noir menaçant. 

Atlas aperçu au loin sa destination, l'emplissant d'espoir et de détermination. 

En scrutant les alentours, le jeune homme remarqua du mouvement, dénotant de l'environnement qui semblait figé dans le temps.

Intrigué, il se rapprocha afin d'obtenir un meilleur angle de vue, une silhouette humaine et féminine semblait assaillir de flèches une horde de monstres.

 Malgré la précision de l'archère, qui ne ratait guère ses cibles, les créatures trop nombreuses gagnaient rapidement du terrain.

 Atlas désemparé, assista à cette scène en se questionnant : devait il intervenir ?

 Il savait que chaque avancée de la meute maléfique rapprochait un peu plus l'humaine d'une mort certaine.

 Il s'était pourtant promis de n'honorer qu'uniquement sa quête et de ne pas céder face aux distractions que son périple pourrait lui offrir, l'humanité n'avait elle pas déjà perdu ? 

Malgré ses promesses, Atlas ne put s'empêcher de sortir son arme de son fourreau et de courir en direction de la scène de bataille.

 Ce fond d'humanité, cette capacité à ressentir des émotions, n'était ce finalement pas ce qui le différenciait des monstres ? 

Alors qu'il venait au secours de l'archère, cette dernière détecta sa présence et le mit en joue avec son arc. 

Atlas, pris de surprise, cria "Je suis avec toi !", elle baissa alors sa garde et décocha un projectile dans le crâne d'un monstre.

 Il restait une dizaine de créatures encore en vie, et elles avaient atteint l'archère qui délaissa son arme à distance au profit de deux dagues d'un métal pur.

 Atlas la rejoignit et pris en cible une première bête, c'était des Argl, des créatures rapides utilisant leurs griffes acérées afin de lacérer leurs victimes.

 Atlas, d'un geste vif transperça le thorax de la créature la plus proche, avant de taillader le visage démoniaque d'une autre.

 Malgré ses capacités de combat hors du commun, la fatigue et l'épuisement le rattrapèrent, il baissa sa garde le temps de prendre son souffle, et fut assailli par une créature le prenant par surprise. 

Dans la panique, il laissa échapper son arme et tomba a terre.

 La créature se tenait alors sur lui et Atlas tenta de retenir ses bras au bout desquels se dressait de longues griffes cherchant a atteindre ses organes vitaux.

 Il lutta avec la bête, mais elle ne lui laissa aucun répit et Atlas était conscient qu'il ne résisterait plus longtemps.

 Les extrémités des griffes du monstre atteignirent son visage, lui lacérant les joues. 

A ce moment précis, Atlas accepta sa mort, qui lui semblait inévitable. 

Jamais il ne pourra accomplir sa quête. 

Alors que la mort était proche, l'Argl qui devait être son assassin se rigidifia subitement, et sa tête tomba mollement sur le corps meurtris d'Atlas.

 Ce dernier, se redressa aussitôt et aperçu celle qui lui avait sauvé la vie.

 Ce n'était pas une humaine, mais une elfe, aux cheveux noir de jais et d'une beauté éclatante. 

Les hommes et les elfes étaient des peuples jadis ennemis, la contrée fut divisée en 2 royaumes distincts et, bien que la guerre avait cessé depuis quelques décennies, les tensions entre les populations étaient toujours violentes. 

Malgré leurs divergences, les deux peuples se sont unis dans l'affrontement contre les forces du mal, avant d'échouer lamentablement face à la puissance des ténèbres.

 L'elfe, au visage encore maculé du sang noir caractéristique des monstres, rangeât ses dagues dans leurs étuis qu'elle portait à la ceinture, et tendit la main vers Atlas, l'aidant à se relever. 

Une fois remis sur pieds, Atlas demanda "Quel est ton nom?", elle le regarda longuement de ses yeux d'un bleu perçant avant de répondre "Arial" de sa voix douce et mielleuse. 

"Je te remercie, Arial, je te dois la vie"

l'Ère ObscureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant