Chapitre 1 : Aucune âme

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Ma vie n'avait été que tristesse et désolations. J'en voulais à mes parents, mes amis, au monde entier, et à moi-même. Mon seul souhait était de mettre fin à mes jours, mais je n'en avais pas trouvé le courage...

À chacune de mes tentatives, je m'effondrais en larmes par peur de mourir, peur de ne pas savoir à ce qui m'attendait après l'étape qu'est la mort.

J'ai alors décidé de m'enfermer dans ma propre chambre à tout jamais et de ne jamais en sortir. Je craignais le monde extérieur, lui qui s'est tant délecté de ma haine, ma terreur et de mon amertume... je le haïssais du plus profond de mon être.

Après avoir passé des mois et des mois dans ma chambre, après les nombreuses tentatives de ma sœur pour me faire sortir de ma chambre... plus aucun bruit. Le silence total.

Au début, cela m'avait paru normal. Je pensait que ma soeur avait abandonné l'idée de me faire sortir de mon havre de paix. j'étais alors plutôt heureux d'avoir enfin la paix absolu, mais quelque chose n'allait pas.

Je m'en suis rendu compte a l'instant où je ne recevais plus ni mon petit déjeuner, ni mon dîner. Mes parents me haïssais, mais pas au point de me laisser mourrir de faim.

Leya, ma grande soeur, apportait chacun de mes repas que ma soi-disante mère préparait, mais je n'ai plus entendu sa voix depuis maintenant quarante huit heures...

Bordel ! Ils se passe quoi dans cette maison ?

Malgré ce silence à la fois apaisant et effrayant, j'étais plutôt réticent a l'idée de sortir de ma chambre... j'avais peur du monde qui m'avait autrefois fait du mal.

Mais j'ai pris mon courage à deux mains et suis descendu au rez-de-chaussée pour vérifier si tout allait bien dans cette maison. Avec mon imagination débordante, je m'attendais à voir des cadavres gisant le sol et les murs ou même à un extra-terrestre ou quelque chose dans le genre, mais rien. Il n'y avait absolument personne dans cette maison à part moi et moi seul.

Étaient-ils partis en voyage ? Non. Leurs objets personnels, leurs vêtements, leurs valises, la voiture...tout était à sa place. Ils ne m'auraient jamais abandonné en laissant tous leurs biens derrière eux, cela n'aurait aucun sens !

Surtout Leya. Elle ne m'aurait jamais laissé trépasser seul dans cette maison, c'était la seule qui m'aimait et qui m'a comprenait. Elle, qui avait connu la solitude bien avant que je ne sois en âge de comprendre le sens de ce mot, connaissait ce sentiment qui rongeait l'homme de l'intérieur... alors pourquoi m'avait-elle laissé derrière elle ?

Pour une raison que j'ignorais, ma poitrine me faisait mal. En m'écroulant de douleur sur le sol de la chambre de Leya, mes larmes coulaient le long de mes joues. L'on m'avait une fois de plus abandonné.

...

Des heures durant à noyer ma peine dans l'alcool, une idée m'était soudainement venue en tête : et si j'appelai Leya ? Peut-être me donnerait-elle une raison valable de m'avoir abandonné à mon propre sort ?

Observant l'écran de mon smartphone, affichant le numéro de Leya, j'hésitais à lui passer un coup de fil pour lui demander des explications, mais je détestais aussi l'idée de l'importuner. J'étais dans une impasse, mais je n'ai pas pu me retenir plus longtemps, j'ai pris mon courage à deux mains et ai appuyé sur l'icône verte du smartphone.

Je voulais à tout prix entendre la voix de Leya ! J'aurais donné ma propre vie pour cela, je n'en avais que faire de mes géniteurs, qu'ils aillent au diable !
Suite à mes nombreux appels sans réponse de sa part, j'ai éteint mon téléphone et ai continué à boire jusqu'au lendemain.

Après plusieurs jours passés, j'espérais recevoir un coup de fil de sa part, mais comment pourrait-elle m'appeler ? Son smartphone était posé sur son lit, attendant lui aussi avec impatience son propriétaire.

J'espérais la revoir passer le seuil de la porte, mais en vain. J'ai patienté des jours durant, mais aucun signe de vie de sa part, mais au bout d'un certain temps, elle était devenue le cadet de mes soucis. Le problème que je venais à peine de remarquer était le silence qui régnait à l'extérieur de la maison.

Je venais de le réaliser, mais les voitures que j'avais l'habitude d'observer par la fenêtre de ma chambre avaient soudainement arrêter d'emprunter ce chemin. Les voisins que je voyais étendre leurs linges, rire et discuter ne donnaient plus via un signe de vie.

Où avaient-ils bien pu aller ?
Constatant que le quartier entier avait été déserté, que plus aucune âme ne vivait ces lieux, j'ai pris mon courage à deux mains et suis enfin sortit de ma bulle protectrice.

Le monde, qui dans mes souvenirs était semblable à  un champ de bataille rempli de cadavre, jonchant dans un océan de sang ou pour survivre, il fallait à tout prix tuer son prochain, me paraissait... réconfortant.

Le soleil, par sa lueur chaude me caressait la peau, le firmament qui autrefois m'étouffait était aussi bleu que l'azure des océans de la terre. C'était un spectacle resplendissant.

Mais... pourquoi tout le monde avait-il disparu ? Était-ce seulement dans mon quartier ? Le reste du monde avait-il aussi été touché par cette disparition soudaine de l'humanité ?

Suis-je seul au monde ?
Il fallait que j'en ai le cœur net ! Néanmoins, il y'avais plus urgent que cela, il n'y avais plus de nourriture chez moi, je devais donc aller faire les courses moi même. Pour la première fois en neuf mois, je suis aller au konbini à dix minute de marche pour me réapprovisionner en nourriture.

Sur le chemin, je n'avais croisé que des chats et des chiens errants, les oiseaux aussi chantaient comme à leurs habitudes, tout semblait être en place, mais il manquait un élément principal, l'homme. Il m'avait sembler que cette soudaine évaporation n'avait touché que les hommes.

Arrivé au konbini, je m'apprêtais à croiser du monde, j'avais peur car je savais que c'était un endroit qui regorgeait de monde, mais il n'y avait personne ici non plus.

Je restais toujours sur mes gardes malgré les rues désertes de la ville. J'étais toujours persuadé au fond de moi que je n'étais pas seul au monde, c'était tout bonnement impossible. Pourquoi serais-je le seul à être encore en ce bas monde ? Pourquoi moi et pas un autre ?

Tant de questions venaient se déferler dans mon esprit, mais je devais rester focalisé sur mes courses. J'avais désormais tout mon temps pour réfléchir à ces questions. L'humanité n'étant peut-être plus, j'étais, pour ainsi dire, l'homme le plus libre de ce monde !

...

Une demi-heure après avoir rempli quatre sac de course, je suis finalement retourner chez moi les mains pleines de nourriture, je n'avais plus besoin de me déplacer pour environ trois semaine.

Laissant les sacs sur la table de la cuisine, je me suis précipité dans ma chambre pour vérifier si l'humanité avait bel et bien disparue. Mon ordinateur déjà ouvert, je me suis dirigé sur le site Mwitter pour voir si des personnes étaient dans la même situation que moi... personne.

À partir du vingt-huit juin à minuit pile, plus aucun Mwitte n'avait été posté sur Mwitter. J'en avais désormais la certitude, j'étais seul au monde...

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 09, 2023 ⏰

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