02 ; Listen

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Aucune idée de si cette absence de retour et ce respect venaient d'eux ou d'un quelconque emploi du temps chargé, mais je ne revis aucun d'eux les jours qui suivirent. Un soulagement, même si au plus profond de moi, ça restait une blessure vive, une sensation d'échec, d'abandon. Mais ils n'y pouvaient rien, j'étais celui qui avait demandé ça, celui qui avait préféré mettre fin à nos relations pour avancer. Pour les laisser avancer. Je n'avais plus ma place et leurs énergies devaient être mises autre part. Continuer à se voir n'aurait fait que raviver les blessures.

Assis au fin fond de l'amphithéâtre, j'écoutais le cours, prenant des notes de temps à autre quand quelque chose m'attira du coin de l'œil. Une vidéo, jouée sans son que je reconnus assez facilement, mais qui ajoutée au regard qui suivi, me fit douter sur l'aspect tranquille du reste de ma journée. M'enfonçant un peu plus dans ma chaise, de ne fut pas surpris de voir la personne changer de place pour venir s'asseoir à côté de moi et faire glisser vers moi un bout de papier.

"T'inquiètes pas, j'avais juste un doute, mais je dirais rien."

Rendant un sourire sans plus relancer, je vis un second papier glisser vers moi.

"Et je te croyais dans cette histoire."

"J'étais pas innocent."

"Mais pas coupable non plus."

Relevant les yeux vers elle, j'eus un soupir. Me replonger dans ça ne m'aiderait pas, c'était trop compliqué, ça reposait sur trop de faits sujets à interprétation. Sur des choses que je n'avais pas perçues comme telles, mais qui l'avait été par d'autre. Une classe compétitive et un profil perfectionniste qui m'avait poussé à rentrer dans le jeu, sans volonté d'être méchant, de blessé, mais simplement de gagner. C'était pour ça que si j'avais nié au début, j'avais fini par comprendre qu'un esprit compétiteur, même avec un bon fond pouvait faire des dégâts. Les excuses n'avaient pas été suffisantes, pas plus que les témoignages assurant que j'étais innocent. J'avais reconnu en m'excusant que j'avais pu blesser et qu'importe que ce soit volontaire ou non pour les autres. Je l'avais fait.

"Beaucoup on fait pire sans doute, mais personne n'a rien dit sur eux. Les gens t'en voulaient."

Continua-t-elle alors que je voulais simplement reprendre le cours. Ça aussi ça avait été difficile. C'était sans doute pour ça que mes détracteurs avaient autant réagit, que j'avais perdu aussi vite mes soutiens. Nombres me haïssaient, me jugeant surcoté, sans talent. Et nombres avaient célébrés mon départ, jugeant le groupe enfin équilibré sans moi. Harceleur sans qui le groupe se porterait pour le mieux... Voyant un papier se glisser à nouveau entre nous, je posais ma main dessus sans le lire, faisant simplement un signe de la tête, une désapprobation évidente, "Je suis désolé, mais... J'ai plus envie d'y penser, ou d'en parler. J'apprécie, mais c'est fini aujourd'hui.", murmurais-je à son encontre avant qu'elle ne sourit, compréhensive et s'excuse, ce qui n'était rien. Les gens voulaient souvent bien faire à défendre des causes, mais quand le combat était déjà perdu, c'était inutile. C'était trop tard pour me soutenir.

***

20 mars 2023 ;

Je venais de finir les cours, étape visiblement secondaire pour Jung-Su qui avait prévu "LA" journée selon lui. Une journée parfaite pour le meilleur colocataire qu'il ait jamais eu. J'étais surtout le seul à accepter de repasser derrière lui sans le noyer. Bar, repas, bar, et Karaoké, même si j'avais clairement prévenu que je ne participerais pas. Il avait invité quelques personnes de la fac, ceux de confiance, ceux qui ne voyaient pas un idole, mais juste moi. Arrivant donc dans un restaurant qu'il connaissait bien car c'était celui de sa mère, nous étions déjà bien éméchés lorsque l'on commanda et qu'à peine avions nous été servi qu'une musique passait, une musique que je connaissais bien, non pas pour avoir pu en faire parti, mais car c'était eux, "Hyunjinnie ! La chorée !" emporté par l'euphorie de l'instant pour rejoindre Jung-Su qui essayait tant bien que mal de faire la danse correspondante à la musique. Mal, ce qui me faisait rire. Mais à mon arrivée, sur le refrain de Thunderous, l'œuvre se fit enfin respecter. Nous poussant à continuer, nous avions chanté comme les deux jeune homme trop alcoolisés que nous étions jusqu'à la fin de la chanson qui arracha un rire général à nos amis tant il faisait l'humble et le modeste.

Never the same without you ; HyunlixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant