CHAPITRE II.

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C'est un petit garçon, âgé de même pas 9 ans, il tapote sur les touche du piano qui devait surement se trouver dans la salle de fête de la pizzeria. Il est de dos. Qu'est-ce que cet enfant fait tout seul ici ? Où sont ses parents ? C'est louche... Je me rapproche de lui, peut-être est-il perdu ?

"Petit ? Tu vas bien ? Où est ta maman, et ton papa ?"

Il ne dit rien, c'est un silence de mort. Quand j'essaye de me rapprocher un peu plus, il commence :

"Il a promit de m'apprendre un jour, et il m'a aussi dit qu'il m'aimait. C'est vrai ?"

Je suis tendue, je ne sais pas de quoi il parle...

"Tu parles de ton papa ? Bien sûr qu'il t'aime, tout les papas aiment leurs enfants.

- Ah bon ? Et il m'aime autant mon papa pour le laisser me faire ça !?"

Il s'est exclamé et c'est à ce moment-là qu'il a enfin montré son visage : il lui manque une oreille, ses yeux sont remplis de sang, sa cage thoracique est ouverte, il n'a plus de côte, comme si quelqu'un l'avait abattu à mort pour qu'on ne voit plus ses os. L'enfant marchait devant moi comme si tout était normal, je commence à avoir peur, ma respiration s'accélère, j'ai l'impression de mon cœur va lâcher à n'importe quel moment.

"Alors, elles m'aiment vraiment ces personnes ?"

Je n'arrive pas à réponde, ma seule intelligente idée est de sortir d'ici au plus vite. Quand il avance, je recule, et ainsi de suite : mais qui est-il ? Que me veut-il ?

Je viens de m'adosser à un mur, cet enfant est devant moi et il marche, encore et encore pour m'atteindre. Je ne peux plus bouger, ça y est, j'ai un mauvais pré-sentiment, je peux voir ma conscience bouger dans tout les sens, comme si elle cherchait une cachette même si elle sait que c'est trop tard. Il est devant moi, il me regarde d'un air sinistre et obscure, je le regarde à mon tour dans les yeux : je peux voir de la tristesse.

Je lâche une larme comme si c'était la dernière, le petit garçon approche sa petit main de mon cou comme pour m'étrangler : mais qu'est-ce que... ? Un homme, assez grand se trouve derrière cet enfant, il a une barre de fer à la main, frappe le garçon avec et ce dernier disparaît. Je n'ai pas le temps de regarde cet inconnu que je suis déjà partie, j'ai néanmoins dans ma tête une seule chose : ses magnifiques yeux vert.

Je cours comme je n'avais jamais courus auparavant. Qu'est-ce que cet enfant était ? Un fantôme ? Oh je t'en prie Emma, commence pas avec ça ! Tu sais très bien que ces conneries n'existent pas ! me crie pas conscience, comme si elle y avait pas pensé elle... Mais bon.

Ça y est, je suis assez loin de ce restaurant abandonné, je n'y retournerai jamais, JAMAIS ! Je regarde mon téléphone : 00h13. Je devrai me dépêcher de rentrer, j'ai besoin d'une bonne nuit de sommeil...

Le lendemain, je me lève plus tôt que d'habitude, j'ai préparé des pancakes pour Chris et pour moi des œufs et du bacon. Je nous serre du jus d'orange quand j'entends derrière moi une voix grave et endormie :

"T'es debout toi ?"

J'ai sursauté.

"Euh, oui, c'est bizarre hein ? je me sens si nerveuse...

- Effectivement... dit-il d'un ton interrogatif.

- Je t'ai fais des pancakes, répliqué-je pour changer de sujet."

Ses pupilles se dilatent dès qu'il voit ces six pancakes recouvert de sirop d'érable, il s'assoit à table. Je m'assieds près de lui, c'est bizarrement calme ce matin, normalement au moment du petit déjeuner, avec Chris, on parle de nos rêves ou on fait des blagues : là rien. Je n'ai pas envie de parler non plus, lui parler de rêves que je n'ai pas fais et bégayer à chaque fois qu'il me pose une question sur hier soir avant de me coucher, je n'ai pas envie de parler.

Remember. [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant