- Nous sommes désolés, il n'a plus beaucoup de temps.
Ils croyaient sûrement que je n'entendais rien mais ces crétins ont oubliés que leur hôpital ressemble à un taudis et que les murs ont étaient renforcé à base de plastique recyclé.
Eh oui, je vais mourir. Comme si personne ne s'y attendait...
Mon père et ma mère pleurent dans les bras l'un de l'autre en suppliant les médecins de faire quelques chose. Quant à moi je suis là, assis sur le même lit depuis 4 ans, à attendre sans rien dire comme je l'ai toujours fais. De toute façon, il n'y a rien à dire. Ni aujourd'hui, ni jamais. Je suis malade et je vais mourir indépendamment de ma volonté, ou presque. Bref. Il y a quatre ans, quand on m'a annoncé que j'étais malade, que j'ai remplis des tonnes de papiers administratif et que j'ai reçu une dizaines d'ordonnances, il ne m'a pas fallut longtemps avant de comprendre que j'allais y passer. Je ne vois pas pourquoi mes parents sont étonnés, ils le savaient également bien qu'il ne l'ai jamais acceptés.
Alors que je suis dans mes pensées, les yeux rivés sur mes parents, un médecin toque doucement à la porte coulissante de ma pièce blanche.
- Je peux entrer ?Sans attendre ma réponse, il entra en refermant derrière lui.
- Comment ça va Elias ?
- Comme un gars en phase terminale, répondais-je les yeux encore bloqués sur ma mère effondrée.
Tristan, le médecin qui s'occupe de moi sept jours sur sept, ouvre la bouche sans savoir quoi répondre à un gamin de 17 ans qui semble relativement bien vivre l'annonce de sa mort.
- T'en tire une tête ! Remarquai-je. Je viens de t'épargner le discours chiant du médecin compatissant. Tu sais, c'est plus moi qu'il faut aider à présent, en même temps ce serait trop tard, rigolai-je. Je jette de nouveau un coup d'œil à mes parents derrière la vitre de ma chambre en ajoutant à Tristan d'un air un peu plus sérieux : C'est eux qu'il va falloir relever, pour moi c'est déjà trop tard.
- Je suis désolé Elias, j'aurais vraiment aimer t'aider à t'en sortir.
- Tu sais, mes parents m'avaient prévenu qu'on me punirait pour avoir voler des tic-tac aux caisses du supermarché. Ce doit être ça, non ?
Tristan ne semble pas vouloir rire de la situation mais esquisse quand même un sourire dans le but de pas rendre la situation plus dramatique qu'elle ne l'ait déjà. Mes parents rentrèrent au même moment. Ils essaient de cacher qu'ils avaient fait couler toute l'eau de leurs corps par leurs yeux mais le rouge qui s'y logeait les trahissait. Encore une fois, je leur souriais en guise de « tout va bien ». Je tourne la tête vers mon livre préféré posé sur ma table de chevet à côté d'un verre d'eau et d'un doliprane. Je fixe la couverture. Elle représente une jeune fille qui avait décidée de partir faire le tour du monde pour enfin vivre un peu. Elle n'était ni malade, ni triste, ni seul, elle voulait juste apprendre à connaître le monde. Moi aussi j'en rêve ou du moins j'en rêvais...vivre un peu.
- Elias ? Tu m'écoutes ? Me fit sortir ma mère de mes pensées.
- Oui ?
- Le médecin veut te parler.
Je me tourne vers Tristan et hoche la tête pour lui indiquer que je suis à l'écoute.
- Tu as deux choix à présent, celui de vivre un peu plus longtemps mais un peu moins libre ou celui de vivre peu mais comme tu l'entends.- Super phrase d'accroche. Mais ça veut dire quoi au juste ?
- Nous pouvons te garder ici et continuer ton traitement, il te permettrait de pouvoir vivre quatre ou cinq moi peut-être.
- Je prends l'autre option.
- Chéri, ma mère s'assoie à mes côtés et prend ma main, écoute le médecin. Ce n'est pas une décision à prendre à la légère, il faut y réfléchir sérieusement.
- Ouais, mais aux dernières nouvelles j'ai pas trop le temps pour réfléchir. Je vais mourir quoi qu'il arrive, c'est prévu depuis des années comme un mariage. Si je dois encore pseudo vivre quatre mois sous médocs et perfusions et mourir dans ce lit, je préfère mourir aujourd'hui.
Les yeux de ma mère se remplirent de larmes, Tristan continua d'exposer les possibilités pour ne pas que ça dégénère.
- La seconde possibilité étant de te laisser sortir sans aucun traitement, mais il ne te resterait qu'un mois, peut -être moins.
- Sûrement moins, repris mon père les yeux dans le vide.
- J'ai déjà fais mon choix.
Je m'allonge dans mon lit pour faire comprendre à tout le monde que je ne reviendrais pas sur ma décision et que la discussion est clause. Ma mère m'embrasse sur le front et s'en alla de la chambre suivit de mon père et de Tristan.
Une heure plus tard, un autre médecin entra en m'expliquant la procédure de sortie, je pris le papier que l'on me demanda de signer et le signa sans hésitation. En tournant une page, je remarque que mes parents avaient également donnés leurs accords. Ils sont les meilleurs parents que l'on pourrait imaginer avoir, ils sont si courageux et bienveillants. Cela n'arrivera donc jamais, mais si j'avais eu la chance d'être papa, je ne suis pas sur que j'aurais laissé le choix à mon enfant. Lui donner l'autorisation de mourir au lieu d'espérer. Mais je sais ce que c'est d'espérer un changement, une bonne nouvelle. L'espoir ne fait pas vivre, il tue. Peut-être que du haut de leurs cinquante ans ils ont connus l'espérance vaine. Je n'ai pas l'habitude de leur dire, mais je les aime énormément.
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Le dernier chapitre
RomanceIl le savait, ses jours étaient comptés. Il le savait et quelque part, il s'en fichait. Il voulait juste vivre un peu, alors il fit le choix de vivre vraiment. Mais loin des machines de l'hôpital et de la surveillance des médecins, combien de temp...