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Erkan

Putain, j'ai tellement la flemme d'aller à cette foutue soirée.

C'est la même chaque année, et il n'y a même pas assez d'alcool pour pouvoir bien se bourrer la gueule comme il faut.

Il faut se le dire, en ce moment, j'en ai bien besoin.

Ma demi-soeur vient de débarquer en ville et ne cesse de m'harceler ou de me faire du rentre-dedans ouvertement.

Sérieux, c'est vraiment dégoutant, je n'en peux plus de cette famille de tarés, j'ai envie de partir une bonne fois pour toute.

Je m'observais dans l'immense miroir arrondi de ma chambre, mes ondulations étaient vraiment bien définies, pour une fois, et mes vêtements sont assez bien accordés, j'avais fait des efforts aujourd'hui, c'était assez simple mais une valeur sûre, une chemise beige qui contrastait bien avec ma peau bronzée, et un jean blanc aux coutures noires.

J'attrapai au passage ma Rolex posée sur ma table de chevet et l'ajustai à mon poignet en vitesse, ok, cette soirée est vraiment merdique, mais ce n'est pas pour autant que je veux arriver en retard, et, mal habillé.

En descendant les escaliers, je me rendis compte que ma très chère cousine se trouvait dans le salon, se prélassant comme si elle était chez elle. Malheureusement, elle sentit mon regard et se tourna rapidement vers moi avant de m'adresser un sourire hypocrite.

- Erkan, tu comptes aller où comme ça ?

Elle me posa la question en se levant du canapé et en s'avançant lentement vers moi.

- Nulle part qui te concerne, lui répondis-je sèchement, n'aimant pas qu'elle se mêle de mes affaires.

- Ah bon ? Ça ne me concerne pas ? On verra quand j'irais dire à ton cher papa que tu es parti faire la fête à nouveau pour te soûler et te droguer, comme la dernière fois.

Elle ne prit même pas la peine de cacher son contentement, ses grands yeux noisettes m'observaient, tandis que son corps se rapprochait de plus en plus du mien.

- Tu ne diras rien du tout Isis, ici c'est chez moi, et toi, tu as besoin d'argent et donc bien évidemment, de moi, je me rapprochai d'elle et lui saisis le menton, donc tu vas fermer ta gueule, c'est clair ?

- Peu importe, dit-elle en levant les yeux au ciel et en se dégageant de mon emprise.

J'en ai marre, d'elle, de cette famille de merde, de tous le monde en fait, ils sont tous si persuadés que ma vie est tracée, et que ça me convient, alors que j'ai juste envie de partir le plus vite possible et de disparaitre. Loin d'Isis, loin de papa, loin de cette vie qui semble parfaite et surtout loin d'elle.

Elle me manque tellement...

Jour et nuit...

Tout le putain de temps...

Rien qu'en pensant à elle, mon sang commence à bouillonner, je décide d'arrêter d'y penser, et surtout de boire et de me droguer afin d'oublier jusqu'à son nom.

°°°

Quelle ambiance de merde.

J'essayais de me frayer un chemin parmi tous les gens présents à cette soirée, où la drogue n'est même pas présente.

Je suis en manque, j'en ai besoin, juste un peu...

D'habitude, mon besoin est beaucoup moins fort, mais à chaque fois que je pense à elle, je perds la tête. Littéralement.

- Our Deep Heart -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant