🥀 Chapitre 11 : Le renouveau

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Son épouse est, une nouvelle fois, dans l'incompréhension la plus totale. Tristram se retient visiblement déjà de devenir violent tandis que Kearne guette ma réaction.

« Bonjour Carden. »

Mon frère hausse les sourcils et s'assied finalement sur le fauteuil en face du canapé où je suis assise avec les garçons. Carly rejoint son époux. La discussion est proche. Si elle en reste une longtemps.

« Que me vaut le plaisir de ta visite chère sœur ? N'avions-nous pas décidé de vivre nos vies sans jamais avoir à nous recroiser ? »

Vlan. Première claque. Je dois me ressaisir avant que mes amis ne perdent patience.

« Carden ! Comment parles-tu à ta sœur ?! »

C'est bien ce que je dis, aussi gentille soit-elle, elle ne sait rien.

« Carly, j'apprécie votre sollicitude, mais je n'ai pas besoin d'être défendue. Quant à toi Carden, je suis venue pour une raison précise. Ne crois pas que revoir ton visage après tant d'années me fasse plaisir. Tu me donnes toujours autant envie de vomir qu'à l'époque, et je sais pertinemment que c'est réciproque. Venons-en aux faits pour que je puisse m'en aller. »

Je suis étonnée par ma propre voix, qui ne vacille à aucun moment. Les garçons se permettent même un léger sourire et je remarque que Kearne ne me regarde plus. Son regard est désormais fixé sur mon frère, avachi sur son fauteuil.

« Tu as bien changé depuis la dernière fois que je t'ai vue. Dire que tu oses me regarder en face ! Tu es toujours une insupportable gamine prétentieuse. Je demande chaque jour à Dieu pourquoi c'est mon adorable Thalia qui est décédée et pas toi, le petit monstre de la famille... »

J'écarquille les yeux tandis que Carly ne semble pas en revenir et s'exclame fortement. Tristram est sur le point de se lever, mais je l'arrête avec ma main libre, l'autre étant toujours emprisonnée dans celle du brun.

« Nous avions également promis de ne plus prononcer son nom. Que d'erreurs aujourd'hui n'est-ce-pas grand-frère ? Dois-je te rappeler comment tu m'as traité jusqu'à mes sept ans à la mort de nos parents ? Comment tu m'as torturé bien avant la mort de ma sœur ? Tu me traites de petit monstre en sachant que le grand monstre ici, c'est toi non ? Reconnais que tu es une pourriture Carden. Tu es aussi vide que ton putain de prénom. »

Grand silence. Je pense que personne ne s'y attendait. Mais je n'en peux plus de toutes ces paroles qui ne servent à rien. Je veux mes réponses, rompre les liens, et sauver ma sœur.

« Eirlys ! Tu n'as pas le droit de me parler comme ça ! Tu es celle qui a tout gâché, tu m'as rendu fou ! À l'origine, je t'aimais comme ma sœur au même niveau que Thalia, comment as-tu pu devenir un monstre si jeune ? Je ne suis pas un monstre, j'ai tenté de te purifier encore et encore, mais visiblement, tu es toujours aussi démoniaque ! Une fois nos parents morts, à l'orphelinat, je me suis promis que mes yeux ne croiseront plus jamais les tiens, que le démon que tu es était mort avec toute notre famille. Tu as dû être ravie, je ne te faisais plus rien ! Alors pourquoi reviens-tu ici ? »

Il fait une pause et se lève soudainement, les poings serrés.

« Vous deux-là ! Ne vous laissez pas berner par son apparence ! C'est un démon qui a dévoré ma sœur du moment où elle a eu deux ans ! Toi, oui le brun qui lui tient la main, n'as-tu pas peur d'elle ? Es-tu fou toi aussi ? »

Je ne crois pas qu'il m'ait déjà traité de démon, il a dû y penser ces dernières années. C'est étrange, je ne sens plus la main de Kearne dans la mienne.

Celui-ci est debout et contourne la table basse. Je ne réagis pas, sous le choc, Tristram non plus, certainement tout autant figé que moi, et il attrape Carden par le col.

La Magnificence - Tome 1  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant