A travers toi.

Chapitre 1:

16 ans plus tard

- Thalia ! Viens par ici.

Je reste quelques secondes de plus à regarder par la vitre. Le monde extérieur me donne tellement envie, je veux courir dans l'herbe et respirer à pleins poumons.

- Thalia !

Je ferme les yeux et me retourne vers ma mère.

- Arrete de regarder par cette vitre. Viens plutôt avec nous.

Je souffle et me retourne vers l'extérieur. On me dit que le monde est détruit, que l'air est irrespirable mais je n'y crois pas. Le ciel est bleu, l'herbe est verte et le soleil brille comme jamais. Le monde n'est pas détruit, il vit. Et moi je veux vivre avec lui.

Je sursaute quand une main se pause sur mon épaule. Je sors de ma rêverie en me retournant vers ma mère qui m'attire à elle.

- Allez, s'il te plaît. Il faut que tu manges.

Je lève les yeux au ciel et l'accompagne jusqu'à la table. Encore de la soupe dégueulasse. Je grimace en m'installant au côté des autres. Je ne suis pas la seule à ne pas apprécier le repas du jour.

- Il faut que tu arrête de passer tes journées collé à la vitre. Il n'y a rien de bon la dedans.

- Pourquoi ? Je ne risque rien à la fenêtre.

L'homme en face de moi pause son couteau bruyamment en me fixant.

- Écoute, ici on est protégé. La vie n'est pas parfaite mais tu vis. Sois reconnaissante d'avoir était sauvé. Ok ?

Je secoua la tete en approbation. Toujours le même discours. Toujours les mêmes paroles et toujours les mêmes chuchotements autour de moi.  Je suis différente d'eux, c'est ce que m'a mère me répète quand les gens me fixe.

Différente, ça ne m'aide pas dans ce monde. Je suis enfermé dans une cage de 160 mètres carré avec plus de 30 personnes. On me fixe, on parle de moi et tout ça en pensant que je ne remarque rien.

Je baisse la tête pour terminer mon repas, puis quand les gens commencent à se retirer de table, je retourne devant ma vitre et j'admire une nouvelle fois l'extérieur. Je m'imagine courir et danser sur cette herbe.

Un jour j'y arriverais. Un jour je sortirais d'ici et je pourrais être libre.