Chapitre 1

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Aurora

Quatre mois après la fusillade..

On doit se protéger les uns et les autres seulement que faire quand en protégeant ceux qu'on aime on y reste ?
Si je vous écris c'est que je ne parle pas de moi...

Je viens de me réveiller après un énième cauchemar mon coeur bat si vite, je sens ce poids sur ma poitrine qui me fait souffrir, quatre mois que cela ne me quitte pas...

Mon ouïe m'indique que la porte de ma chambre s'ouvre, ma vision est troublée par l'humidité que mes yeux produisent, la silhouette grande et fine de mon père apparaît, son corps se rapproche à toute vitesse du mien qui doit sans doute être tremblant.

Ses bras m'entourent et me soulèvent pour me déposer sur ses genoux.
Je sens mon corps se balancer d'avant en arrière, les mains de mon père se posent délicatement sur mes cheveux, tandis que ses lèvres prennent place sur mon front y déposant des baisers pour me rassurer...

- Aurora...calmati tutto finito...sei al sicuro...
        (Aurora...calme toi tout est fini...tu es en sécurité...)

- Aide moi...j'en peux plus je veux que ça s'arrête papa...

- Bats toi pour lui et pour nous bambina...

- C'est dur..

Un nouveau sanglot me rattrapa, c'est alors que l'étreinte de mon père se resserra encore plus autour de moi. Mes mains agrippèrent son tee-shirt laissant mes ongles s'enfoncer dans sa peau à travers le tissu de celui-ci.

- Tu vas prendre tes médicaments tesoro et tu vas te reposer encore un petit peu...après on ira visiter ton nouveau lycée.

- Je veux pas papa...je veux plus...j...j'ai peur...

- Ça n'arrivera plus.. et tu n'es pas morte dans la fusillade alors prends sur toi !

Comment je suis censée lui dire que je suis terrifiée, que le moindre bruit fort fait que mon cœur s'accélère, que ma tête devient atrocement douloureuse et que mes membres s'engourdissent au point de ne plus les sentir, ce n'est pas moi qui ai perdu la vie mais je suis morte aussi avec lui.

- Repose toi bambina...

Je ne répondis rien, cela ne servira à rien à part à faire monter cette vague de rage en moi, et je risque de ne pas réussir à me contrôler par la suite et je ne veux plus en arriver là.

Mon dos s'appuie à nouveau contre le matelas, ma tête lourde de pensées sombres retrouve cet oreiller qui essuie mes larmes.

Mes pensées divaguent je repense à lui, à nos derniers moments avant la fusillade, à son sourire, son rire, la façon dont il était constamment fière de moi, comment il croyait en moi lorsque je n'arrivais plus à le faire, et toutes les fois où il m'a défendu corps, coeur et âmes.

Ces pensées créent en moi un vide me faisant à nouveau sentir ce néant dans ma cage thoracique qui fait terriblement mal, je ne comprends pas pourquoi la perte d'une personne peut créer des sensations comme celles-ci.

Mes yeux se ferment petit à petit jusqu'à arriver sur cette image de lui avec son sourire angélique qui me tient dans ses bras...ce sentiment de sécurité me laissant porter vers le sommeil..

***

Mes yeux s'ouvrent face au soleil éblouissant me provoquant une migraine, je me lève et mes pas s'activent pour fermer ce rideau, je tourne la tête vers ce vieux réveil qui indique le début d'après-midi.

Bullet love Où les histoires vivent. Découvrez maintenant