Chapitre 4

11 0 0
                                    

Quand son portable afficha les deux chiffres tant redouté, Mia dût rentrer à l'appartement. Elle venait de passer son après-midi à flâner dans la ville mais la bonne humeur qui l'avait accompagné toute l'après-midi venait de s'envoler. Elle ne fit qu'un bref passage chez elle, juste le temps de se changer et de prendre un petit quelque chose à manger sur la route.

Le chemin qu'elle prenait tous les soirs semblaient si court à l'aller et tellement long au retour qu'elle se demandait si quelqu'un ne s'amusait pas à rallonger la route.

Au loin, elle pouvait apercevoir le néon de l'enseigne qui clignotait tant bien que mal. De nouveau, elle lâcha un soupire, le même tous les soirs. Elle entra par la porte réservé aux employés et s'assit sur l'une des chaises du vestiaire.

Les lèvres devenu rouge intense et ses yeux noirs charbons rendait son regard sexy et ses lèvres attirantes. Sa tenue était très légère et ses talons d'une hauteur vertigineuse.

« Aller Mia, ça va bien se passer », s'encouragea elle.

Un pied devant l'autre, elle arpentait le couloir. Un pied puis deux sur la scène, la musique prit lentement possession de son corps et sous les huées, elle me mis à danser.

Non ce n'est pas une prostitué, même si elle couche parfois avec des hommes, mais une danseuse et son public ne fait pas partie de la bourgeoisie ni des personnes appelés « fréquentables ». Étonnamment, ce qui venaient la voir danser étaient des hommes, tous munis d'une boisson à la main, criant pour certain afin d'attirer l'attention d'une jolie demoiselle, d'autre se contentant seulement de regarder le spectacle offert par la maison mais tous avaient deux points en communs : l'amour des femmes qu'ils venaient regarder et la participation de jolies billets verts que le patron réclamait pour les spectacles qu'il donnait et qu'il se faisait un plaisir particulier à compter chaque soir comme le plus grand des trésor.

Les chansons s'enchaînaient et Mia enchaînait les danses. Au fur et a mesure que le temps passait, son enthousiasme, déjà très faible, frôlait le néant. Ses pieds la faisait souffrir, les ivrognes l'agaçaient à la siffler, elle avait chaud, elle..

-Mia, Mia, ramène ton cul par ici.

Une main froide secouait le bas de sa jambe, accompagné par un fort chuchotement qui se distinguait à peine entre les bruits du bar et la musique.

La danseuse tourna son visage et découvrit avec joie celui d'Émilie.

-Viens, continua-elle de lui crier en chuchotant.

Sans perdre plus de temps, elle descendit de son podium sans un salut pour ceux qui la regardaient, se retrouvant à nouveau dans l'ombre des coulisses. Ruisselante de sueur, elle accueillit avec ravissement la bouteille d'eau que son amie lui tendait et la vida de moitié.

-Ça va mieux ?

-Ouais, merci, répondit Mia en rebouchant la bouteille.

Son regard parcouru rapidement la pièce bondé. Ce bar était à ses yeux une épave, un refuge pour les personnes qui n'avait rien. Toutes sortes d'humains venaient ici, mélangeant les pauvres chômeurs, les maris malheureux, les hommes aux boulots qui ne rapportaient jamais assez pour faire survivre leur famille, les pères divorcés, les pères qui n'ont jamais vu leurs enfants, les pères dont les enfants sont déjà en prison ou enterrés, les pères dont les filles ont l'âge de celle qu'ils viennent admirer, les maris dont les femmes s'occupent en ce moment, seule, des quatre enfants qu'ils ont eu, les hommes violents, les pervers, les ivrognes et ceux qui cherche seulement un peu de chaleur humaine dans leur vie dénuée de sens.

Ici, malgré les différences, tout le monde est pareil, tout le monde a vécu les mêmes galères, les mêmes peurs.

Alors qu'elle continuait de scruter les visages des personnes présentent dans la salle, son regard se posa sur son patron. Ce dernier était en grande conversation avec un homme au costume noir. Elle s'étonna de ne pas l'avoir aperçu avant, avec sa haute stature, ses épaules carrés et son costume impeccable il faisait tâche dans le décor miteux. Elle se demandait bien de quoi ils pouvaient parler..

-Mia ?

-Hum ?!, répondit-elle sans les quitter du regard.

-Tu connais pas la dernière, j'ai entendu dire que Maddie était enceinte, encore ! Mais cette fois-ci elle connaîtrait le père, enfin, connaître c'est un bien grand mot, ils se sont rencontrer en boîte il y a un mois. Je ne sais pas comment elle fait pour..Mia, tu m'écoutes ? Eh, tu es avec moi ?

Mia ne pouvait détourner son regard. Elle n'était pas curieuse, enfin si mais elle avait apprit à ne pas l'être, mais cette fois-ci elle trouvait la situation différente. L'homme en noir et son patron chuchotaient, ce qui semblait une précaution absurde dans un endroit comme celui-ci où le bruit règnait en permanence. Elle continuait de les observer quand, ce qui ressemblait à une dispute se déclencha entre eux. Même si elle ne pouvaient les entendre, elle voyait leurs visages se durcirent et Mike, l'un des gardes du corps se mettre sur ses gardes au cas où ils en viendraient aux mains. Quand l'inconnu décida de partir, Émilie la ramenait sur terre.

-Hein ? Quoi ?

Émilie la regarda en soupirant.

-Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ce soir, tu sembles...ailleurs.

-Ouais, désolée, je suis fatiguée, je vais rentrer, on se voit demain.

Aussi rapidement qu'elle avait parlé, elle embrassa la joue d'Émilie et retourna aux vestiaires. Alors qu'habituellement, elle se changeait et se démaquillait, elle enfila seulement son chandail et partie, fourrant ses vêtements dans son sac.

Dehors, la nuit était froide mais elle n'avait pas le temps de s'attarder sur la météo. Elle scruta la rue mais ne vit personne.

-Merde, jura elle.

Elle voulait suivre l'homme en costume afin de découvrir se qu'il cachait mais bien évidement, elle venait de le perdre. Dans un soupire, elle prit le chemin qui la ramenait chez elle.

Toute cette histoire lui faisait tourner la tête. Pourquoi un homme habillé ainsi viendrait se perdre ici ! C'était peu être un mac ? Lui et le patron avait peut-être des choses à régler.

Un mouvement la tira de ses pensées. La nuit, cette partie de la ville était encore moins sûr que le jour. Tout en scrutant la rue, elle glissa doucement sa main dans sa poche, posant ses doigts sur la bombe lacrymogène qu'elle avait achetait quelques années auparavant. La forme avança jusqu'à l'un des lampadaires.

-c'est mon jour de chance !

Elle venait de retrouver son mystérieux inconnus et même si les risques étaient grands, une part d'elle même avait besoin de savoir. Prenant bien soin de rester dans l'ombre, elle le suivit en faisant attention à ne faire aucuns bruits.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jul 22, 2016 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

The last time  L.TOù les histoires vivent. Découvrez maintenant