Chapitre 1

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Je n'ai jamais cru au destin, du moins je n'y ai jamais prêté attention. C'est peut-être bête de penser que notre vie est écrite au moindre fait et gestes, ou ce qui est ridicule, c'est sûrement de penser qu'on est maître de notre vie et de nos choix.

Tous ne dépend pas seulement de nous, une rencontres peut tout changer. Et je n'y avais jamais pensé.

Le destin, mon destin, a été chamboulés par une personne.

*

- Allez mes internes, on y va.

Nous entrons tous un par un dans la chambre d'un nouveau patient, derrière Bailey. Un homme se trouve dans le lit, son visage est tourné vers la fenêtre même s'il nous entend parler.

- À qui le tour ? Elle nous regarde les uns après les autres et pose son regard sur moi, Greene, je vous écoute.

- Harry Styles, atteint d'un cancer des poumons stade deux.

- Qu'est-ce que c'est ?
Questionne-t-elle.

- C'est une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules de bronches.

- Et les symptômes ?

- Fatigue, toux persistante, difficultés à respirer, crachat de sang...

- Ça ne m'est pas arrivé ça, pas encore. Interrompt le patient en tournant son visage vers nous, il a un faux sourire au coin de ses lèvres.

- Et on fait tous pour que ça ne se passe pas, répond Bailey, très bien Greene, à partir de maintenant, tu t'occupes de monsieur Styles.

Bailey me donne le dossier pendant que le reste du groupe repart en la suivant. Je m'approche du lit et souris en regardant Harry.

- Alors monsieur Styles, vous avez passé une bonne nuit ?

- Appelez-moi Harry, je n'ai même pas vingt-cinq ans.

- Comme vous voudrez, je lui souris, vous pouvez vous redresser s'il vous plaît.

Doucement, mais sûrement, il s'appuie sur ses bras et se redresse, je passe mon stéthoscope à mes oreilles pour presser le bout sur son torse.

- Prenez une grande inspiration. Très bien, tout va bien de ce côté. Est-ce que vous avez du mal quelque part ? Comme des points de côté ?

- Pas pour l'instant.

Je continue les soins sous le regards insistant d'Harry, je le sens observer le moindre fait et gestes.

- Vous êtes interne ?

- En effet. Vous n'avez pas confiance ?

- Si si, je suis juste subjugué par votre travail. Affirme-t-il d'une voix calme.

- Subjugué, à ce point ? Je pouffe de rire.

- Ne rigolez pas, je suis sérieux, vous voyez, je suis sous chimio depuis 6 mois maintenant et je n'ai jamais eu peur de mourir.

- Jamais ? Même pas une seconde ? Même pas à la seconde ou vous avez appris pour votre cancer ?

- Non pas une seule seconde. J'ai toujours eu confiance en la médecine.

- Et bien les gens comme vous ne sont pas nombreux Harry.

Il rit faiblement avant de se mettre à tousser. Il se rallonge sur son lit, ajuste sa tête sur l'oreiller déjà difforme.

You Can Let It Go// Harry StylesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant