Jujutsu Kaisen x Oc

1- Iyllo

Naître femme dans ma famille était la pire des malédictions.

Les Iyllo sont une famille d'exorcistes qui compte parmi ses rangs de puissants combattants.
Enfin, puissants à la condition que l'enfant naisse garçon.

Les plus anciens racontaient que les femmes de notre lignée étaient maudites par Tsukuyomi, le puissant dieu de la lune, réduisant leurs capacités physiques et leurs réserves d'énergie occulte, faisant d'elles des "faiblardes", comme aime le dire mon père.
Mais pour une raison inconnue, les hommes Iyllo auraient échappé à ce sort.

Moi, je n'ai jamais vraiment prêté attention à ce mythe idiot, inventé pour justifier qu'à force d'être étouffées dans l'ombre de leurs maris, pères et frères, elles sont devenues des pantins incapables de se battre ou de penser par elles-mêmes.
Je suis persuadée qu'avec de la volonté et de l'entraînement, les quelques femmes Iyllo devenues exorcistes auraient gravi les échelons depuis longtemps, à la place de gentiment rester bloquées en classe 4.

C'est pourquoi, depuis mes treize ans, je n'ai qu'un désir : être la première femme de mon clan à devenir une exorciste de renom.
Mais pour cela, il faudrait déjà que je puisse obtenir l'accord de mon père pour rejoindre le lycée d'exorcisme de Tokyo.

"Je ne comprends pas", la voix de père résonnait dans la salle au mur exclusivement fait en bambou, "quel est le problème avec le lycée de Kyoto ?"

Mon expression se raffermit, "Je ne veux pas aller dans le même lycée que mon frère !" Je défendais depuis bientôt cinq minutes le même argument.

"Que ce soit ton frère ou non, tu sais que tu te feras éclipser par tes coéquipiers, à Tokyo aussi les élèves sont puissants." Il avait le don de me mettre en colère.

"Je n'ai pas peur de me faire éclipser par lui, je veux prendre mon indépendance et avancer par moi-même, ce n'est pas par peur que je veux quitter Kyoto."
Mon frère était constamment sur mon dos à me surprotéger comme si j'allais me briser au moindre choc. Je voulais pouvoir affronter des fléaux sans qu'il ne me rabaisse.
Bien qu'on ne serait pas dans la même classe en raison de notre différence d'âge, être dans son école était déjà trop.

Père avait à présent les yeux fermés et laissa sortir un soupir de sa bouche avant de les rouvrir.

"Ça ne te servira à rien d'aller dans une autre école, tu es destinée à être une exorciste de bas étage." Sa voix grave tombait sur moi comme un orage, j'étais au milieu d'une tempête. "Tu es maudite, comme celles avant toi."

Je regardais le sol, à vrai dire, je n'avais pas levé la tête une seule fois pour le regarder dans les yeux, je n'avais pas ce droit.
Ce serait manquer de respect à mon cher chef de clan que de le regarder droit dans les yeux.
C'est la première chose que l'on m'a appris, les seuls qui ont le droit de le regarder en face sont ses égaux.
Les exorcistes de Classe 1.

"Alors laisse-moi être une exorciste de bas étage à Tokyo.." On aurait dit que je parlais au parquet.

Il soupire encore une fois.
Il était sûrement déçu que je veuille devenir exorciste, je suis sûr qu'il avait pour moi comme projet de me marier à un héritier d'un autre clan dans son propre intérêt.

"Si tu es toujours Classe 4 d'ici la fin du mois prochain, considère-toi d'avance domestique, comme ta sœur." Il me menaçait clairement, mais je ne pouvais pas réfréner un énorme sourire d'apparaître sur mes lèvres, ça voulait dire qu'il acceptait, et entre vous et moi, je ne serais pas enchaînée longtemps à la classe 4, pas avec ma détermination à devenir plus forte !

"Merci père." Je m'inclinais, tête contre le sol, pour lui montrer ma gratitude jusqu'à ce qu'il m'autorise à disposer.

Aussitôt que j'eus le droit de sortir de la chambre, j'étais déjà près de ma sœur à me réjouir de mon départ, ce n'était qu'une question de jours avant que je découvre de nouveaux horizons.

"Oh Amary c'est génial", elle avait les larmes aux yeux, "tu es la meilleure d'entre nous, je suis sûre que tu iras loin !"

Je l'étreins, la serrant fort de peur que cette sensation ne me manque quand je serais à plus de 400 kilomètres d'elle.

"Merci Ēwa.. je reviendrai quand je serai classe 1 !" je dis, tout en me décollant d'elle, un sourire confiant aux lèvres.

Elle, elle continuait de pleurer, Ēwary a cinq ans de plus que moi. Elle a toujours été comme une mère et une meilleure amie à la fois. Elle était présente quand je n'avais personne d'autre,
disons que je ne suis pas du genre à me faire des amis facilement et je n'ai jamais eu de mère, elle est donc la seule personne que j'aime en ce monde.

"Allez.. houst, va préparer tes affaires" elle disait ça à contrecoeur, de toute évidence elle aurait voulu me parler et m'enlacer encore longtemps.

Je lui souris une dernière fois, aguichant toutes mes dents avant de courir jusqu'à ma chambre pour préparer mon départ imminent.

Quelques heures plus tard, alors que j'étais agenouillée devant ma valise, la remplissant de nombreux vêtements que j'avais, une voix venant du seuil de ma porte de chambre me fit légèrement sursauter.

"Amary" sa voix était froide. "J'ai appris de notre père que tu t'en vas."

Je ne pris pas la peine de me retourner.

"Oui."

Je répondis rapidement avant de me lever pour continuer de ranger mes affaires, toujours sans regarder le garçon qui se tenait appuyé contre ma porte.

"Tu es vraiment ingrate, père a déjà accepté de te laisser devenir exorciste, mais tu en demandes plus et-"

"Oui, si tu veux, je suis ingrate" je balayai d'un revers de main ses accusations en le regardant pour la première fois,
il avait son katana attaché à sa hanche du côté gauche.
A vrai dire il n'avait pas complètement tort, j'en demandais toujours plus. Il est rare qu'un chef de clan Iyllo autorise une femme à devenir exorciste et à s'en aller aussi facilement.

"..Tu te feras tuer rapidement à Tokyo" ses sourcils étaient froncés "Si tu restais il ne t'arriverait rien !"

"T'es obsédé mon pauvre, tu ne peux pas tout contrôler."

"Tsk" je l'avais énervé "ainsi soit-il, on se verra quand je viendrais à Tokyo pour le tournoi, sauf si tu meurs avant."
Et sur cela, mon frère sortit, me laissant seule dans ma chambre avec dorénavant en tête un seul et unique objectif : survivre.

Ou au moins, ne pas mourir trop vite.

Paroles du Feu, Chapitre 1
.les idéaux des faibles.