Chapitre 5 : ?

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Song : Way down we go ( instrumental) - Akash Khaira

***

Bip, bip, bip ...

Encore un son insupportable.

Il y a toujours un son qui ne cesse jamais, qui nous prend la tête, qui nous comprime la poitrine et nous empêche de respirer.

Un son, un mot, une phrase ... Qu'importe, il y a toujours quelque chose auquel on ne cesse de penser, quelque chose qui peut nous détruire... ou à l'inverse nous sauver... Pourtant, comment savoir ce que cette chose va décider de faire finalement ? Nous sauver ou bien... nous détruire ?

Mais... nous sauver de qui... ou... de quoi ?

Notre ennemi ?

Notre oppresseur ?

Notre pire démon ?

Mais le pire d'entre tous ne reste-t-il pas tout simplement nous-même ?

Ne sommes-nous pas le pire de nos démons ? Le plus cruel d'entre tous ?

Et l'acteur principal, le démon lui-même, n'est-il pas tout simplement l'acteur de notre vie, notre cher cerveau ?

Celui qui peut nous être utile, qui peut nous apporter des moments de joie et de bonheur, qui peut nous permettre de réfléchir et de penser..

Ou à l'inverse celui qui peut se révéler être notre pire ennemi.

Celui qui peut inventer des situations terrifiantes qui n'existent que dans notre tête, celui qui peut faire en sorte que nous soyons renfermés sur nous même, celui qui peut nous faire sentir au plus mal même avec nos plus proches amis.

Celui qui nous coupe la respiration et nous comprime la poitrine à la moindre situation stressante.

Celui qui fait que nous réfléchissons trop, pensons trop...

A défaut de ne pas agir assez...

Et cette voix qui ne cesse jamais se joint aux battements de notre cœur qui ne cesse non plus et créent ensemble une cacophonie intérieure qui ne cherche qu'à s'évader lorsque nos angoisses prennent le dessus.

Pourtant, serait-il bon de la laisser s'exprimer ?

Cette petite voix, la voix de nos tourments, la voix de nos désirs inavoués, la voix de nos vœux les plus secrets, la voix de nos angoisses les plus profondes...

N'est-elle pas assez là à longueur de temps pour que, en plus de cela, on en rajoute encore en essayant de l'expliquer ? En lui donnant une réelle voix ? En lui permettant de s'exprimer, en formulant ce qu'on ne veut entendre nulle part ailleurs que là où est sa place ?

Cette même voix qu'on ne supporte plus d'entendre prendrait sûrement de l'ampleur si elle avait l'occasion de s'exprimer librement et de formuler des sons, mots, phrases qu'on ne veut entendre nulle part ailleurs que dans notre tête...

Pourtant on s'y fait, puisque ne nous n'avons pas le choix que de l'entendre s'exprimer sans interruption. Tout comme les battements de notre cœur qui ne cesse de battre, peut-être qu'elle ne cessera jamais elle aussi.

On ne peut se résoudre à la faire taire, alors on l'écoute, on l'écoute nous détruire moralement, on l'écoute nous donner de mauvais conseils, de mauvaises idées, on l'écoute détruire nos rêves les plus chers, on l'écoute transformer nos envies en désirs inavouables. Et pourtant on s'y habitue, on s'y accommode, on n'y prête plus attention, jusqu'à ce que celle-ci nous fasse un ultime reproche, une ultime remarque, et nous répète à nouveau des sons, mots, phrases qu'on ne voudrait plus entendre...

Mais que nous sommes condamnés à subir puisqu'on ne sait comment l'arrêter... Puisque les médicaments nous aident un certain temps, mais que, malheureusement ceux-ci ne sont pas éternels.

On ne sait faire autrement que subir silencieusement, par peur que, si on commence à parler de cette voix, celle-ci ne prenne le dessus sur notre raison et ait l'entière possibilité de s'exprimer comme elle le souhaite, en utilisant les mots, sons, phrases qu'elle veut, quand et où elle le veut.

Cette voix qui a accès à l'entièreté de la culpabilité refoulée, cette voix qui, si elle le souhaitait, pourrait faire ressortir des mots, sons, phrases enfouis dans des profondeurs abyssales...

Lorsque cette voix devient votre ennemi intérieur, elle ouvre la porte aux ennemis extérieurs.

Quand cette voix, l'inverse de la petite voix, celle qui nous pousse à réussir, devient le fléau de notre existence on peut soit l'écouter et la subir, soit essayer de devenir meilleur encore et la détruire.

Pourtant cette voix ne nous lâche pas, ne nous abandonne pas, et continue de nous faire vivre un enfer.

A moins que la solution soit d'abandonner...

D'éteindre cette voix...

De faire cesser les battements...

***

Hey, voici un chapitre spécial qui me tient à cœur...

C'est un chapitre indépendant des précédents, il y en aura d'autres comme celui-ci haha !

Maintenant le suspens reste de trouver à quel personnage il fait référence...

Bises, Léa !

Black RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant