Chapitre 1

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Encore ce cauchemar que je ne cesse de revivre dans mes rêves. Il me tuera sûrement un jour.

Ça y est, c'est aujourd'hui, je vais enfin rentrer à l'université.

En plein milieux de l'année malheureusement.

Après des mois et des mois de négociations avec ma mère elle a enfin accepté que j'y aille.

Il est à peine sept heures et j'ai déjà l'impression d'être en retard. J'ai dix minutes de marche pour y arriver mais je préfère partir plutôt, pour espérer de ne pas la croiser.

Je n'ai pas beaucoup de vêtements, la plupart sont usés ou sales, maman m'autorise une machine par mois, alors laver tout les vêtements devient assez difficile.

Un jean et un pull feront l'affaire si seulement ils sont larges.

Je pioche un vieux pull ainsi qu'un jean plutôt abîmé, on va croire que je suis une SDF. Même si je préfère largement l'être.

Je pars prendre une douche qui malheureusement est froide, merci maman. En sortant de celle ci je m'habille puis me maquille légèrement, un peu d'anti cerne pour cacher mon manque de sommeil et mes bleus, avec une fine couche de mascara sur mes cils.

Mon reflet dans le miroir m'horrifie, j'ai honte, honte d'être moi.

Je vérifie une dernière fois mon sac, espérant ne rien avoir oubliée. Refermant la porte de ma chambre dans le plus grand des silences, je me dirige vers les escaliers avec mes converses à la main. Aucun bruit. Sinon elle va se réveiller.

Descendant les marches les unes après les autres, j'atterris enfin devant la porte d'entrée que j'ouvre avec une grande facilité. J'enfile mes chaussures qui sont devenues plus que confortables avec le temps.

C'était le seul cadeau qu'il m'avait laissé avant de partir. Le seul souvenir qui me raccroche encore à lui est à mes pieds.

  J'ai plus d'une heure d'avance, il n'est que sept heure quarante et je me retrouve déjà dehors. Je prends tout mon temps sur le chemin, admirant New York, les gratte-ciels ainsi que les gens.

Certaines personnes sont plus pressées que d'autres, on le remarque vite ici, je ne peux pas m'identifier à ces personnes là, car je ne suis jamais attendue quelque part. Sauf aujourd'hui.

Je ne fais absolument pas attention à l'heure, je suis tout près de l'université, à une minute exactement. Un repérage de lieux ne ferait de mal à personne n'est ce pas ?

Arrivant enfin devant cette grande bâtisse, une boule commence à se former dans mon ventre. Et si je ne réussissais pas? Certains élèves sont déjà présents, un groupe de filles m'a déjà remarqué vu qu'elles me dévisagent à l'autre bout de la cour. C'est pas grave, j'en ai l'habitude.

Je me suis assise sur un banc assez reculé de la foule, qui, commençait déjà à se former devant le bâtiment. Je n'aime pas les gens, je préfère rester seule. Ma plus grande crainte était de ne pas trouver la salle, qui d'ailleurs était la numéro 308.

J'avais reçue un plan de l'école quelques jours auparavant, mais maman m'a empêché de l'étudier.

-t'es grande, tu peux te débrouiller seule, tu n'as pas besoin de jouer à dora l'exploratrice pour trouver une salle de classe, t'es pathétique Rose, tu me fais presque regretter mon choix de t'inscrire à la fac.

Les paroles dures et amères de ma mère me revenaient sans cesse dans l'esprit, poignardant mon cœur.

Je suis pathétique. Elle a raison.

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