Camilla— T'as fini de pleurer ? demande Léo en me voyant sortir de la douche.
Je ne lui réponds pas. Mon regard le transperce, sec, tranchant comme une lame. Il tente un sourire, un mot peut-être, mais je n'entends rien. Tout ce que je vois, c'est lui, et ce mur invisible que je dresse entre nous. Un mur de silence, de douleur, de colère rentrée.
Je passe près de lui sans un mot, frôlant à peine son épaule, et ouvre brusquement l'armoire. Mes mains tremblent légèrement. J'attrape quelques vêtements au hasard, sans vraiment les regarder, et les serre contre moi comme un bouclier dérisoire. Comme si un simple t-shirt pouvait m'isoler du chaos dans ma tête.
Je me tourne lentement vers lui. Mon regard se fait plus flou, moins dur. Une gêne furtive me traverse. Je déteste me sentir vulnérable devant lui. Mais c'est trop tard. Il a vu. Il voit tout, toujours. Mes lèvres s'entrouvrent, mais aucun mot ne sort. Juste ce soupir... presque imperceptible.
Un silence tendu s'installe, pesant, suspendu au moindre geste, au moindre souffle.
— Tu pourrais... te retourner, s'il te plaît ? demandai-je à mi-voix.
Il lève les yeux au ciel, soupire et finit par pivoter. Je me change en vitesse, encore mal à l'aise de sa présence constante.
— C'est bon, dis-je enfin.
Il se retourne, s'approche, et m'attache les poignets avec les menottes.
— C'est vraiment nécessaire ? demandé-je, les yeux rivés sur le métal froid.
— Si ça ne tenait qu'à moi, non. Mais c'est l'ordre du chef.
Je hausse les sourcils, le fusille du regard. Il retourne s'asseoir sans un mot.
Super. Revoilà le baby-sitting de luxe......
Noah
Deux jours.
Deux putains de jours que je suis enfermé dans mon bureau.
Deux jours sans manger, sans dormir, sans décrocher un mot à personne.
Deux jours à ressasser chaque seconde, chaque erreur, chaque putain de détail qui m'a échappé.
Mais aujourd'hui, j'ai craqué.
La tête me tourne, mon corps me lâche. J'ai fini par descendre à la cafétéria, ne serait-ce que pour avaler un truc, n'importe quoi, juste pour rester debout.À peine ai-je franchi le seuil que le brouhaha s'arrête net.
Un silence étrange s'installe. Puis soudain — l'explosion.Mes hommes se ruent vers moi, surexcités.
Leurs voix se chevauchent, leurs gestes sont désordonnés.— LA FERME ! hurlai-je.
Un silence brutal s'abat. Ça fait du bien.
— Qu'est-ce qui se passe, bordel ? demandai-je en ouvrant le frigo.
Antonio s'approche.
— On a quelque chose à te dire...
— J'suis plus à ça près, soupirai-je, adossé au plan de travail.
— Enfin... deux choses.
Je fronce les sourcils.
— On sait où se trouve Camilla, dit-il après un silence pesant.
Je me redresse d'un coup.
— Où !?
— Al cartello dei lupo. Le cartel des loups.
— Putain de merde ! m'écriai-je en faisant les cent pas, la main dans les cheveux.
— Mais c'est pas ça le pire...

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𝐈 𝐜𝐚𝐫𝐭𝐞𝐥𝐥𝐢 𝐧𝐞𝐦𝐢𝐜i
Fiksi RemajaDans I cartelli nemici, Camilla se retrouve plongée au cœur d'un cartel dirigé par Noah, un homme aussi séduisant que dangereux, avec qui elle entretient une relation aussi complexe que conflictuelle. D'abord attirée par sa position de pouvoir, elle...