Hunted.

Partie 1.

"Non Lauren, je t'en supplie ne m'abandonne pas maintenant. Bats-toi ! Je sais qu'on peut le faire, on y est presque putain, lève-toi !" M'efforçais-je de dire, alors que mes larmes coulaient en abondance de part et d'autre de mon visage.

Elle était inerte, au sol. Je pressais mes mains tremblante de toutes mes forces contre sa poitrine ensanglantée pour tenter de ralentir l'écoulement du sang.

"Je t'en supplie Lauren, ne m'abandonne pas. Ne m'abandonne pas !" Criais-je de plus belle en sanglotent, alors que les larmes m'embrumaient la vue.

// RETOUR EN ARRIÈRE //

*Lolo, j'ai peut-être une solution, appel moi vite sur le numéro suivant*

Ally était l'une des élèves la plus surdouée en informatique que je connaissais, mais en plus d'être incroyablement intelligente, elle était aussi l'une de mes meilleures amies depuis plusieurs années. Je me demandais quelle magnifique solution elle avait bien pu me trouver cette fois-ci. Après toutes celles qu'elle m'avait si gentiment dénichées, j'avais des doutes pour la nouvelle solution foireuse que j'allais à coup sur rajouter à la liste de mes échecs. Le seul problème dans toute cette histoire, c'est que j'avais déjà utilisé mon téléphone rechargeable pour un appel, il fallait que je le change et vite afin de ne pas être géo localisée . C'était une course contre le temps sans arrêt, après tout ce que j'avais sacrifié pour rester en vie, je n'allais pas me faire prendre pour un stupide téléphone. Il en était hors de question. Si l'on m'avait dit plus jeune que ma vie actuelle se résumerait à éviter les forces de l'ordre, et de fuir le pays sans cesse peut-être que les choix auraient été différent.

Je me dirigeai alors vers le tabac le plus proche afin de changer de téléphone, c'était plutôt simple à dénicher, mais cela devenait un budget à force surtout lorsque l'on sait que les revenues perçues ne sont pas grandioses.

"Écoutez monsieur, vous ne comprenez pas. Je suis vraiment pressée. Alors filez moi ce putain de téléphone ou je-" dis-je en serrant les poings.

"Madame, il vous manque 5$ pour ce téléphone rechargeable. Je ne peux pas faire autrement. Ce n'est pas moi qui fixe les prix." Me répondais d'une voix faible le vendeur à moitié tétanisé.

Il me regardait de haut en bas, scrutant chacun de mes vêtements pour peut-être vérifier que je ne possédais pas d'arme sur moi. Je savais que mon style assez sombre qualifié de gothique autrefois par mon entourage n'était pas très commun, mais de la à faire questionner un pauvre étudiant, ce n'était pas tellement mon but.

"Je vous ramènerai l'argent demain !" Répliquais-je.

"C'est contraire au règlement madame... Je ne peux pas faire cela, comprenez-moi, je risquerai de perdre mon job" Me répondit le jeune homme en soupirant.

"Arg !" Criais-je en tapant sur le comptoir d'un coup sec.

C'est alors que je sortis du bureau de tabac, sans téléphone. Il allait perdre son job ? À tous moment, je pouvais perdre la vie et lui se préoccupait de son miséreux petit job ? Il consistait à quoi d'ailleurs ? Sourire aux trois quarts des drogués et des mecs bien éméchés à 15 heures de l'après midi dans le but de leur vendre des paquets de clopes qui à force vous coûte un bras avec toute cette hausse de prix pour toucher moins que le smic et sûrement travailler les week-ends. Cela me mettait hors de moi. Ma réaction n'est peut-être pas compréhensible de son point de vu. C'est vrai, il ne connaissait pas ma vie, il ne pouvait pas savoir et puis pour être honnête, c'était bien mieux ainsi.

J'allais devoir me trouver une cabine de téléphone, je n'avais plus le choix malgré que cela n'existait pratiquement plus beaucoup, ce n'était pas comme une boulangerie facilement localisable, mais pour l'instant, je devais sortir de la ville. Je devais rester en mouvement constamment et ne jamais rester plus d'une semaine dans la même ville. Mais par précaution, je préférais circuler tous les trois jours même si c'était pour aller dans la ville voisine, j'étais plus que prudente.

Je remontai donc dans ma clio noir, en prenant soin d'attacher ma ceinture et alluma une cigarette par la même occasion. L'odeur de tabac froid dans le véhicule ne me dérangeait pas, j'y étais habituée depuis plus jeune. Ma famille presque au complet étaient fumeurs et lorsque j'analyse les statistiques de chance pour que les enfants de fumeurs le deviennent à leurs tours, j'en venais au faite qu'ils n'avaient pas vraiment tord au finale. Je jetai un rapide coup d'œil dans le miroir situé au-dessus de moi. Merde, j'avais toujours un bleu sur le haut de ma joue et mon crayon noir avait bien coulé. Je pris un élastique dans la boîte à gant camouflé par une pile de cd de vieux rock, de paquet de cigarette et d'autre truc auquel je tenais afin de m'attacher les cheveux. J'aimais avoir les cheveux longs, mais qu'est-ce que ce n'était vraiment pas pratique. Je mis par la suite l'une de mes stations de radio préféré en route et commençai à rouler en chantonnant.

Une fois passé la frontière de la ville, je m'arrêtai à la station essence la plus proche. Je sortis mon dernier petit paquet de poudre blanche en dessous de mon siège de voiture et régla l'homme pour m'avoir mis le plein. J'étais a cours d'argent, c'était le cas de le dire. J'étais à cours de solution. Je ne savais vraiment plus quoi faire. Je ne pouvais pas me permettre de travailler avec mes déplacements incessants.

L'homme m'indiqua également une cabine de téléphone assez près d'où j'étais. Enfin quelqu'un d'utile dans cette ville !

Je vérifiai d'abord qu'il n'y avait personne aux alentours et composa le numéro qu'Ally m'avait envoyé en tapotant sur les touches du téléphone pleine d'usure et de marque de marqueur, l'intérieur de la cabine était recouverte de tag, et l'odeur était assez douteuse. Je n'y prêtais pas trop attention, et glissa 2$ dans la fente à billet. J'attendis les trois bips habituels d'Ally avant d'écouter plus attentivement.

"Lolo ? Lolo c'est toi ?!" entendis-je de l'autre côté du combinai.

"Oui Allycat, c'est moi ! Écoute, je n'ai pas beaucoup de crédit et disons qu'ici.. C'est un peu pommé, il n'y a pas trop moyen de piquer des téléphones en douce."

"Ok, ok Jauregui, je fais bref. Bon alors, j'ai fait mes recherches sur qui tu sais comme tu me l'avais demandé et figure toi que j'ai découvert un moyen plutôt pas mal pour le faire marchander."

"Je me demande bien ce que tu as pu trouver, ça fait des mois que je cherche n'importe quelle solution !" Soufflais-je en me passant une main dans les cheveux.

"Et bien tiens toi prête, il y a un détail qui nous a échappé, il a une fille, elle habite à Miami. C'est un quartier assez fréquenté donc il faudra vraiment que tu sois discrète et rapide."

"Attend, Alej-.. il a une fille ?! Attend attend, discrète et rapide pour qu'elle raison Allycat ?"

"Bas pour la kidnapper !" me répondit-elle.

"Tu as fumé de l'herbe ??! Bordel Ally, tu déconnes, c'est sa fille, je ne peux pas juste toquer chez eux et faire SURPRISE J'ENLÈVE VOTRE GOSSE ALLER BONNE JOURNÉE ! T'es peut-être suicidaire, mais pas moi !"

"J'avoue qu'annoncé de cette façon, ça paraît insensé mais écoute moi. J'ai vérifié et apparemment, elle a rompu tout contact avec ses parents depuis 3 ans déjà. Alejandro avait surement mieux à faire que de la chercher."

Elle me paraissait très bizarre, mais je lui faisais confiance. Ses plans n'étaient pas commode, ni commun, mais dieu sait que je lui faisais confiance pour je ne sais quelle raison.

"Mieux à faire ? Ce salopard à tué mes parents Ally ! Tu parles d'une occupation." Soupirais-je.

"Justement, tu prends la fille, tu marchandes avec lui et si ça ne marche pas, tu pourras toujours la tuer." Finissait-elle par dire d'un petit rire nerveux.

Je réfléchissais un instant. Quel autre choix avais-je de toute façon ? J'avais déjà tout tenté. Évidemment que le meurtre ne serait pas au programme, je pourrais toujours la droguer et la te déposer chez elle avant de m'enfuir, même si ce n'était pas plus sain qu'un meurtre, je me refusais de devenir comme lui.

"Tu fais chier Ally. Bon vas-y, donne-moi l'adresse. La Floride, c'est pas à côté." Finissais-je par dire.