20

77 4 0
                                    


Dans la vie, il y avait ceux qui avaient tout pour eux. Ils étaient appréciés de tout le monde, faisaient des études de rêve et avaient une vie sociale trépidante. Et il y avait les autres, comme toi, à qui la chance souriait tous les quarts de siècle. Pourtant, c'est ce qu'il t'aurait fallu avoir en ce moment précis. Toi qui pensais déjà avoir vécu les pires choses dans ta vie, celle-ci n'était pas loin de ce que tu avais déjà pu vivre.

Tu filais le parfait amour avec Jimin depuis bientôt deux semaines et il arrivait encore à te surprendre tous les jours. Il ne cessait de te rassurer et petit à petit, ta confiance en toi augmentait. Certes, tu n'acceptais pas encore ton corps mais tu voyais quelques progrès grâce à Jimin. Seulement, il y avait une personne à qui tu ne pensais plus depuis un long moment. Le seul et unique Pablo. Il ne t'avait pas donné de nouvelles depuis que Jimin et lui s'étaient rencontrés et tu avais pensé que c'était une bonne chose.

Pourtant, tu étais allé en cours et avais voulu te rendre au secrétariat, chose tout à fait normale. Ne voulant pas prendre les escaliers pour te rendre à l'étage, tu avais tout de suite emprunté l'ascenseur, la feignantise prenant le dessus. Pourtant, tu te dis que tu aurais mieux fait de prendre les escaliers, au lieu de te retrouver bloqué dans l'ascenseur avec Pablo.

Tu n'avais déjà pas été tranquille en le voyant monter avec toi, alors là, c'était la cerise sur le gâteau. N'aimant pas trop les espaces restreints, tu ne cessais d'appuyer sur le bouton d'urgence en espérant que l'on vienne vous chercher le plus vite possible. Pablo, lui, était assit au sol avec sa chemise ouverte sur son torse hâlé, un grand sourire sur les lèvres.

" Tu devrais venir t'asseoir et te calmer. Ils vont sûrement se rendre compte que l'ascenseur est bloqué. ", tu soupirs et poses ton front contre la paroi froide. La chaleur devenait étouffante et tu commençais à suer.

Tu sors ton téléphone et vois que tu n'as toujours pas de réseau. C'était bien ta vaine... La photo de Jimin de ton fond d'écran te fait quand même légèrement sourire, et tu te retrouves à te calmer grâce à ça.

" Comment peux-tu rester calme alors qu'il est passé dix-huit heures? Si le campus ferme et que personne ne se rend compte que l'on est ici, alors on risque d'y passer la nuit! ", il hausse les épaules.

" Moi, j'ai tout mon temps. Tu as peut-être quelqu'un qui t'attend chez toi? ", il lève un sourcil arrogant et tu restes surprise.

Pablo avait toujours amené de la bonne humeur partout où il allait. Il t'avait toujours complimenté et était juste une crème avec toi, alors qu'est-ce qu'il lui prenait? Tu peinais à le reconnaître, tant il semblait...mesquin avec toi.

" Ça ne te regarde absolument pas, Pablo... ", il rit et enlève complètement sa chemise, jaugeant tes réactions.

" Je suis sûr que c'est ce Jimin. Comment tu peux finir avec un garçon qui n'a tellement pas d'avenir qu'il se retrouve à vendre de vulgaires jouets pour adultes? ", tu te tournes complètement vers lui et fronce les sourcils, devenant agacé de son comportement.

" Comment tu sais ça? Et en quoi cela te regarde? Je suis assez grande pour choisir avec qui je veux être. ", ta voix tremble de colère et tes mains se mettent à trembler.

" Je me promène aussi en ville, tu sais. Et lui, comment peut-il être avec une fille comme toi? ", tu lèves les sourcils.

" Qu'est-ce que tu insinues? Que je ne suis pas assez bien pour lui? Que les filles comme moi, de par leur différence, n'ont pas le droit d'avoir un beau petit-ami? ", il se relève en époussetant son bermuda.

" Au contraire, c'est toi qui mérite mieux. Tu es bien trop précieuse pour lui. ", il s'approche de toi et tu recule pour avoir ton dos collé contre la paroi.

" Et tu vas sûrement me dire que c'est avec toi que je devrais être, c'est ça? Tu t'intéresses juste à mes formes, Pablo. C'est Jimin que j'aime... ", son regard se durcit et il attrape durement tes poignets pour les plaquer à la paroi.

" J'en suis pas si sûr. ", ses lèvres se plaquent aux tiennes sans douceur et sa langue se fraye un chemin dans ta bouche.

Tu te débats comme tu peux et essaye de le mordre, mais cela ne le décourage pas du tout. Il tient tes poignets d'une main et tu ouvres grand les yeux en sentant la deuxième se poser sur ta poitrine, la malaxant le plus durement possible. Tu lui donnes un coup de genoux mais ses jambes viennent bloquer les tiennes. Des larmes dévalent tes joues et tu voulais que l'on te sorte de là au plus vite.

Tu te sentais sale, très sale. Tu aurais voulu que ce soit Jimin à sa place et non lui. Tu n'arrivais plus à réfléchir et n'entends même pas les portes de l'ascenseur s'ouvrir sur quelques personnes. Ce n'est que quand Pablo est tiré en arrière et plaqué à l'autre bout de la cage, que tu reconnais Jimin. Ce dernier tient le mexicain par la gorge, un air furieux sur le visage et abat son poing à côté du visage de ce dernier.

Une dame que tu reconnais comme celle du secrétariat vient te tirer de là et t'emmène dans son bureau. Elle essaye de te rassurer mais tu ne l'écoute qu'à moitié, n'arrivant pas à croire que tout ceci est bien arrivé. Tu te demandais aussi ce que Jimin faisait sur le campus à une heure pareille. Des éclats de voix brisent le silence et tu sors du bureau sous les protestations de la femme. Pablo n'était pas du tout beau à voir, Jimin ne l'ayant pas raté, mais les techniciens n'avaient pas l'air de vouloir défendre le mexicain, ayant très bien vu ce qu'il te faisait.

Une bonne demi-heure passe, tout le monde te forçant à déposer une plainte contre ton agresseur, la police ayant été appelée. Ce n'est que quand tu sors du campus que tu respires enfin, te retrouvant dans l'étreinte chaude de Jimin.

" Qu'est-ce que tu faisais ici? ", tu te recule et il cale tes mèches de cheveux derrière tes oreilles.

" Je voulais venir te chercher pour aller au cinéma mais comme je ne te trouvais pas, je suis allé au secrétariat pour savoir où se passait ton dernier cours. Quand je t'ai décrit, on m'a dit t'avoir vu monter dans l'ascenseur qui était bloqué. Ce connard n'a sûrement pas vu qu'il y avait des caméras comme dans toutes les cabines d'ascenseur. J'attendais seulement qu'ils arrivent à ouvrir les portes pour lui mettre la raclée de sa vie. ", tu lui souris et te hisse sur la pointe des pieds pour l'embrasser.

Il semble un peu étonné mais se ressaisit bien vite en te rendant le baiser, y mettant même un peu trop de passion alors que vous vous trouvez dans la rue. Pourtant, tu n'as pas envie de l'arrêter et l'encourage même à continuer en bloquant des bras autour de son cou. C'est lui qui se retire en premier avec un petit sourire en coin sur le visage. Tu n'avais jamais autant osé de chose que depuis que tu le connaissais.

" Merci beaucoup de m'avoir défendu, tu n'étais pas obligé. ", il hausse les épaules en posant ses mains sur tes hanches.

" J'attendais ce moment depuis le premier jour où je l'ai vu. Dis-moi, ce que tu as dit à propos de moi dans la cabine, tu le penses vraiment? ", tu fronces les sourcils et comprend lentement à son sourire.

" Euhm...eh bien...oui, je suppose. ", il semble peu satisfait de ta réponse et insiste.

" Je veux te l'entendre dire. ", tu soupirs et rougis doucement.

" Je...je t'aime Ji-Jimin... ", un énorme sourire prend place sur ses lèvres et ses yeux se mettent à pétiller.

" C'est tout ce que je voulais savoir. Mais laisse moi t'avouer quelque chose: je t'aime aussi. ", il baisse la tête pour sceller vos lèvres et tu ne retiens pas les larmes qui roulent sur tes joues.  

N.E.R.DOù les histoires vivent. Découvrez maintenant