chapitre 8

365 73 8
                                    

C'était le week-end, Saïd n'était pas au commissariat. Alors qu'il était dans le salon avec son frère en train de regarder un match, Saïd était sombré dans ses pensées à tel point qu'il ne put entendre les commentaires de Sadibou.

_ Frangin, tu m'écoutes ?! L'interpella le plus jeune.

Saïd tourna la tête vers lui dans un long soupir.

_ Je dois te dire quelque chose, l'annonça-t-il alors que Sadibou hocha la tête, l'ordonnant de continuer malgré son inquiétude.

_ Je t'ai menti, je ne suis pas ici que pour le boulot. Si j'ai accepté la poste du nouveau commissaire, c'est en partie pour me rapprocher de mon fils.

Sadibou semblait confus. Il se leva comme si cela allait l'aider à tout comprendre.

_ Quoi ?! Mais comment ça, t'es là pour ton fils ? Je croyais que tu ne savais pas où trouver ton enfant. T'as raconté ça à toute la famille.

Répondit son jeune frère, troublé par ce qu'il venait de révéler.

Sous le silence de son frère, Sadibou répliqua :

_ Tous ce qu'on savait Saïd... était que t'avais un enfant mais que tu ne savais pas où le trouver, car la femme avec qui tu l'as eue était partie avec un autre. C'est tous ce que l'on savait sur cette histoire pas plus ni moins et là tu me parles d'un fils ! T'es sérieux ?!

Saïd se sentit mal d'avoir menti à sa famille mais surtout à son petit frère, il avait beaucoup à lui dire mais ne savait pas par où commencer.

_ Je ne vous ai pas tout dit, le fils que j'ai eu avec cette femme, il s'appelle Elijah et il a 17 ans, il...

Sadibou l'interrompit :

_ Non stop frangin, tu racontes quoi là ?! Comment cela il a 17 ans ?! Ça fait même pas 6 ans que tu as avoué avoir eu un enfant.

_ Arrêtes de crier et assieds-toi, l'ordonna son frère d'une voix sans réplique. Sadibou défia Saïd du regard avant d'exécuter.

_ Je vais tout expliquer mais ne m'interromps pas. Je vais commencer par le commencement. Quand suis allé au fac, t'étais pas encore né. J'ai été fils unique et j'ai eu trop tard un petit frère. La rivalité au sein de la maison familiale entre mon père, ses frères et les femmes de ces derniers m'ont toujours poussé à travailler dur pour pouvoir réussir. À cet époque, les affaires de mon père ne marchaient pas, il était en chômage et ma mère a beaucoup souffert par les moqueries et piques de ses belles surs. Je me suis jamais senti à ma place au sein de cette famille, j'ai toujours été méprisé étant le fils de celui qui était le moins réussi de ses frères. Mais j'ai toujours tout enduré en silence, quand j'ai eu mon baccalauréat avec mention très bien, l'état m'a prit en charge, j'avais déjà une préinscription en France et je suis allé continuer mes études. C'est là où tout à vraiment commencer. J'étais en fac droit à l'université de Paris et c'est dans cette université que j'ai rencontrée la mère de mon fils, Noor kimylie. Je l'ai rencontré quand j'étais en deuxième année et elle était à sa première année de médecine. C'était une femme superbe, tellement fragile et gentille mais surtout très attrayante . Je me disais que j'avais la chance de l'avoir dans ma vie et je connaissais beaucoup de choses dans la sienne . On avait tout les deux soufferts au sein de notre famille mais son cas à elle était beaucoup plus complexe . On partageait une relation amoureuse très originale , on s'aimait inconditionnellement , pour moi c'était mon âme sur et je pourrais jamais aimer une autre qu'elle . On vivait notre vie de jeune couple , pendant toute notre cursus universitaire , on partait en vacances chacun dans son pays d'origine , elle à somali et moi au Sénégal jusqu'à un vacance où elle n'est jamais revenue .

ELIJAH ( terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant