09. Crise

181 9 2
                                        

10h30, Villa de Tom

Nous venions à peine d'arriver chez Tom. En quittant les lieux précédents, il m'avait parlé de sa famille, et j'étais restée sous le choc en apprenant qu'il avait un frère jumeau. Pendant une minute, j'ai cru apercevoir de la vulnérabilité dans ses yeux.

Il commençait à s'ouvrir à moi.

L'espace d'un instant, j'ai oublié qu'il était l'ennemi de ma famille. Mais j'ai toujours été le genre de fille à écouter sans vraiment me livrer. On m'a appris à me taire. Et ça ne changera jamais. Ni demain, ni jamais.

Quelle tristesse.

Bill Kaulitz. C'était donc lui, son frère. Apparemment, il passerait dans les prochains jours. Tom cherchait-il à me mettre en garde contre lui ? Mais pourquoi ? Est-il pire que Tom ?

Non. Tom est le pire.

Depuis un moment, je surprenais souvent Tom en train de me lancer des regards. Mais je crois qu'il s'en fichait. Il forçait même le contact visuel, comme s'il voulait que je garde mes yeux ancrés dans les siens.

Je glissai ma main sur le canapé, cherchant cette foutue télécommande. Oui, il faut croire que Tom avait eu un déclic. Il m'avait finalement autorisée à sortir de ma luxueuse cellule pour accéder au reste de la villa. Mais bien sûr, comme tout anniversaire sans gâteau, j'avais toujours interdiction de mettre un pied dehors. Risque de finir avec une balle dans la tête, selon ses dires.

Une preuve d'affection ?

Non, merci.

Je tâtonnais le canapé, sans succès. Je fronçai les sourcils, soulevai tous les oreillers.

Rien.

C'est pas possible... Elle était juste ici, soufflai-je, pointant le canapé où j'étais assise il y a quelques secondes.

Je reculai, scrutant chaque recoin, peut-être qu'elle était tombée entre les coussins.

C'est ça que tu cherches ? demanda Tom derrière moi.

Je sursautai légèrement. Il tenait la télécommande dans sa main gauche, me la secouant devant le nez avec un sourire narquois.

Merci bien, soufflai-je, tendant la main pour la récupérer.

Mais il se détourna et éteignit la télévision.

T'as assez regardé la télé, tu crois pas, ma jolie ? fit-il en posant la télécommande sur le meuble. Ton père et moi, on a conclu un marché.

Je croisai les bras contre ma poitrine. Ce qu'il allait dire valait-il vraiment la peine d'être entendu ?

Il baissa légèrement la tête, mais ses yeux restaient plantés dans les miens.

J'ai beaucoup discuté avec ton père.

Mon cœur se figea.

Comment ça, un marché ? demandai-je, avançant de quelques pas.

Il haussa un sourcil, un sourire se dessinant sur ses lèvres. Un de ces sourires qui me déstabilisent toujours.

Sa liberté contre la tienne.

Ma liberté... contre celle de mon père ?

C'est une blague ?

Je restai silencieuse un instant. Mon père pouvait s'en sortir... mais grâce à moi ? J'avais le choix : accepter ou refuser. Si je refusais, il restait captif. Si j'acceptais, je restais ici.

Amour sans finOù les histoires vivent. Découvrez maintenant