Never forget you//Lando Norris - F1

Chapitre 3

Je venais d'arriver à côté du circuit. Au loin, j'entendais le ronron habituel des voitures. L'ancien stratégiste avait été viré en plein milieu des essais, j'arrivais donc aux Q3, ce qui était peu commun. Mon job allait donc potentiellement déterminer si les pilotes avaient ou non la pole. Enfin bref ! Ce n'était pas la première fois que je venais voir de circuit, mais en revanche, c'était la première fois que j'allais travailler pour la course ! Enfin, en tout cas, j'espère être gardée ! Je sortais de la voiture en faisant attention de ne pas abîmer ma portière, beaucoup de personnes s'agitaient autour de moi, créant un brouhaha animé. Je me dirigeais vers l'endroit où étaient les personnes, je saluais rapidement l'équipe technique puis je me dirigeais vers Frédéric Vasseur, qui parlait déjà avec 2/3 personnes. Je n'osais pas l'interrompre, j'attendais donc qu'il finisse sa conversation. Lorsqu'il eu fini, il se retourna vers moi et me dit :
«Bonjour Sunrise ! Comment vas-tu ?»
Je sursautais. La dernière fois que j'avais vu le directeur, il était assez occupé et ne me prêtait guerre attention, j'étais donc surprise qu'il sache tout de même mon prénom ! Remarquant ma surprise, Frédéric rigola doucement et dit :
«Je t'avais vue lorsque tu n'étais qu'un petit bébé pour la première fois. Je n'étais pas ton parrain, mais ton père me l'avait proposé. J'avais préféré céder ma place à ce Carl, il était plus proche de ta famille que moi, à l'époque... Mais, tu crois vraiment que je ne te connais pas ?»
Il finissait sa phrase avec un petit clin d'œil, ce qui me fit rigoler.
«Merci beaucoup ! Mon père ne me parlait pas tellement de vous... Mais en revanche, je sais que je suis ici grâce à la relation que vous aviez. Mais je vous promets de faire mes preuves, et que je mérite ma place ici !»
Il me regarda, l'air de ne pas comprendre, puis il me répondit d'un ton bienveillant.
«Je sais que tu mérites ta place ici. C'est même pour cela que je t'ai embauchée, la relation avec ton père t'a seulement permis de te faire connaître, mais c'est grâce à toi et toi même que tu es ici, et ne laisse personne t'en faire douter »
Je le regardais, ne sachant quoi répondre. Sans rien ajouter d'autre, il me fit un sourire, me tapa sur l'épaule et parti. Je restais plantée, en plein milieu des gens qui s'affairaient a côté de moi. J'étais perdue dans mes pensées, je ne savais pas quoi faire.
Soudain, j'entendais une voix m'appeler :
« Sunrise ! C'est bien toi ma future stratégiste ?»
Je me retournais et me retrouvais nez a nez avec Charles Leclerc. Il me regardait tellement intensément que j'avais l'impression que ses yeux verts transperçaient mon âme. Je pense que n'importe quelle fille révérait d'être à ma place, mais, bizarrement, j'eus une sorte de flashback... avec Lando. Le Lando que je connaissais enfant avait des yeux qui ressemblaient à ceux de Charles aujourd'hui. Cela faisait plusieurs secondes que je regardais Charles sans parler. Je me repris, je secouais ma tête et bredouilla :
«Oui, oui, c'est moi... bonjour-»
Dans le regard qu'il m'accordait se lisaient bienveillance et inquiétude. Il me questionna :
«Ça va ? Tu as l'air un peu pâle. C'est parce que tu as mangé les fruits de mer de la supérette du coin ? Un conseil si tu ne l'as pas encore fait, évite !»
D'un coup, j'oubliais Lando et rigolais.
«Merci du conseil ! Et que me proposes-tu dans ce cas ? »
Il me regarda, visiblement content que je demande et me répondit, sûrement d'un ton plus enjoué que ce qu'il voulait :
«Ce soir on va en ville avec quelques autres pilotes. On va au resto "Alfonza", c'est typiquement italien. Tu voudras venir avec nous, future stratégiste ? Et attention, j'ai un argument de choc, tu peux pas refuser : il y a les meilleures côtelettes à la milanaise que j'ai jamais mangé»
Me dit-il avec un clin d'œil. Je rigolais quelques secondes, puis lui répondis, sceptique :
«Mais... je pensais que vous ne deviez pas quitter votre hôtel comme vous avez le grand prix demain ?»
«Oh non, tu as trouvé notre secret ! En réalité, on ne respecte pas tout ce que nous disent les règles de la FIA... En même temps, eux ne respectent pas leurs propres règles non plus parfois !»
«C'est grâce à Verstappen que vous pouvez sortir ? Il a genre... un pass "conneries autorisées" auprès des agents de la FIA ?»
Charles ne répondit rien quelques secondes puis me dit :
«Ne le répète pas, c'est plus stylé d'avoir une réputation de quelqu'un qui n'écoute pas tous les ordres à la lettre que quelqu'un qui peut sortir car son pote est champion du monde, et surtout une machine à sous !»
A ces mots, je ne pus m'empêcher d'avoir un fou rire. Soudain, une voix vint nous interrompre :
«Charles, on doit y aller avant que les mécanos nous tuent !»
C'était Carlos Sainz. Lorsqu'il me vit pour la première fois, il me fit un sourire et un signe de la main pour me saluer. Je lui répondis gentiment, puis dis à Charles :
«Je vais y aller aussi ! Il faut que je sois à mon top forme pour mon premier essaie de stratégiste, qui pourrait aussi déterminer vos places au grand prix de demain !»
A ces mots, je m'en allais, laissant Carlos et Charles derrière moi, cherchant l'endroit où je devais aller.

Je m'assis sur la chaise qu'un certain Antonio Giovinazzi m'indiquait. Nous avions parlé quelques minutes, il m'avait expliqué qu'il était pilote essayeur et je lui avais dis que j'étais complètement paumée ici.
Très bien, dans quelques secondes, tout allait se jouer. Ce n'était "qu'une"  place pour les pilotes, mais c'est ce qui allait me permettre d'exercer, ou non, le métier de mes rêves. C'était au tour de Charles de passer. Je lui expliquais calmement quoi faire à la radio, même si je savais qu'il n'avait peut-être pas forcément besoin de moi. Puis, il commença a rouler. A ce moment, je n'avais jamais senti mon cœur battre aussi vite. Mon rêve reposait sur les épaules d'une personne qui n'en avait même pas conscience.