soixante-quatrième

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Les pieds remontés jusqu'à son menton et confortablement installée dans le canapé une place en tissu modal gris de la salle de séjour, la cadette de la famille Strauss faisait lentement défiler l'écran de son appareil électronique, prêtant particulièrement attention aux nombreuses écritures noirs sous fond gris contenues dans les bulles de dialogue et laissées sans réponse jusqu'à ce jour.

— Bickslow, souffla-t-elle, le cœur serré.

Des mèches de cheveux blancs effleurèrent ses genoux lorsqu'elle reçut un subtil baiser à la joue qui lui fit automatiquement décrocher son regard de la boîte de dialogue lui demandant de confirmer la suppression du fil de la discussion.

— Mira ? reconnut-elle.

Le retour de sa sœur si peu de temps après son départ était assez surprenant. C'était bien rare que celle-ci pointe le bout de son nez avant moins de deux heures lorsqu'elle s'en allait rejoindre ses amis. Avait-elle inventé cette excuse juste pour la laisser seule en compagnie de Natsu ?

— Alors, comment c'était ? demanda avec enthousiasme son aînée.

— Quoi donc ? releva Lisa, déroutée.

— Ta sortie avec Natsu voyons.

— On n'a pas fais de balade, on est juste resté quelques minutes dans le jardin, lui rappela-t-elle.

— Tu aurais dû sortir tu sais, ça fait des jours que tu es enfermée ici.

— T'inquiète pas, j'ai demandé à Millianna si elle était d'accord pour une sortie demain. Je compte bien profiter de mon week-end.

À présent, se sortir Bickslow de la tête devait être son unique priorité, et quoi de mieux pour ce faire que de passer le plus de temps possible avec ses amis, parce que broyer du noir dans sa chambre était loin d'être une solution miraculeuse. Au contraire, se retrouver toute seule avec ses pensées n'avait fait que ressurgir les moments passés en compagnie du lycéen et l'attristée davantage.

Mirajane entoura ses bras autour de sa sœur, soulagée.

— Je ne sais pas ce que Natsu t'a dis mais je suis vraiment très contente de t'entendre parler ainsi. Il devrait venir plus souvent, rit l'aînée.

Lisanna se crispa à l'entente du nom de rosé, désirant au plus vite parler d'autre chose que des exploits du garçon au tempérament de feu et le seul exploit qu'il avait accompli aujourd'hui était qu'elle se sente encore plus honteuse avec ce baiser tout ridicule.

— Ça a été ? Chez Juvia, demanda-t-elle, changeant immédiatement de sujet.

— Bof. Dit moi plutôt, et si on se goinfrait de glace et de chocolat ? Je crois qu'il en reste encore, proposa Mira, cherchant à évacuer ses ressentiments en compagnie de sa petite sœur.

— Merci mais j'en ai pas très envie.

Mirajane crut recevoir une douche froide suite à la réponse de sa petite sœur. Il y'avait bien des choses que Lisanna adorait et personne dans la famille n'était sans ignorer son amour inconditionnel pour les glaces – qui était pour elle ce que le lumière représentait pour les plantes selon ses propres dires – et raison pour laquelle les parents s'assurait toujours qu'il y'en a dans la maison même si ça ne devrait pas être spécialement bon pour la santé qu'elle consomme autant toutes ses crèmes sucrées et froides quotidiennement.

Handicapée [ En Pause ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant