soixante-sixième

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Allongés dans une chambre présentant une décoration négligée dû à une utilisation irrégulière de la pièce à coucher, les deux camarades s'y trouvaient enlacés, le jeune homme fermement endormi et la plus jeune caressait délicatement son visage rempli de percing occasionnant chez son pauvre cœur des sauts de plus en plus violent à chaque fois que ses doigts entraient en contact avec une parcelle de sa peau.

Les nombreuses sensations de frisson que provoquèrent à chaque fois les caresses de la jeune fille réussirent à faire immerger du profond sommeil dans lequel était plongé le lycéen à ses côtés.

Constatant son éveil, l'adolescente retira doucement ses doigts effleurant encore son visage et son sourire se perdit pour laisser place à la gêne lorsqu'il posa durement ses pupilles d'encre rouge sur elle, lui donnant la vive sensation d'avoir fait un sale truc à son insu, rongée par le sentiment de culpabilité en considérant le fait qu'il était dans un état d'inconscience.

— Pardon, je ne voulais pas te réveiller, s'excusa-t-elle, se sentant quelque peu honteuse.

Le garçon fronça les sourcils, manifestement surpris de voir une quelconque personne à son réveil et encore plus une qui empiétait sur son espace très personnel. Pourquoi s'était-elle collée à lui ?

— Qu'est-ce-que tu fais ?

— R-Rien. Je te regardais juste dormir, répondit-elle d'une voix calme.

Les yeux du bruns descendirent sur son bras entourant la taille fine de la demoiselle et il s'empressa de le retirer, rempli d'une pointe de révulsion dans le regard que l'adolescente crut avoir mal interprété.

— Je demandais ce que tu fais dans mon lit, dans ma chambre.

Comme prise d'une soudaine timidité, elle baissa les yeux sur le blousson qui la protegait de l'air glacial qu'avait bien évidemment apporté la pluie qui s'était abattue durant des heures sur la ville.

— Tu... Tu as dis que tu voulais rester à mes côtés et me serrer contre toi, souffla-t-elle. Tu ne te souviens pas ?

À peine termina-t-elle sa phrase que le jeune homme ne put contrôler son rire tout en s'asseyant dans le lit. Interloquée, la jeune fille s'empourpra de honte et se sentit tout à coup mal à l'aise et bête. Avait-elle dit quelque chose de stupide ?

— Gajeel ?

— Pourquoi je voudrais te serrer ? Tu es tellement repoussante.

Le visage de la bleutée se décomposa par le choc et ses yeux se remplirent lentement de larme par la douleur que provoquèrent ce qualificatif horrible et complètement insultant.

— Mais je pensais que... Tu as dis que tu m'aimais et...

— Ne me dit pas que tu t'attends à ce que je t'aime ?! Ne pense pas à des choses que tu ne mérites pas, le seul sentiment que j'éprouve pour toi c'est de la pitié.

Humiliée, celle-ci fut incapable de retenir ses perles salées qui inondèrent son visage par l'atrocité de ses paroles. Entendre ces mots sortir sans scrupule de la bouche du garçon dont elle était si amoureuse brisèrent son cœur en miiliers de petits morceaux. Ses illusions, ses rêves et ses attentes volaient à présent en éclat, s'éparpillant dans un espace où elle ne pouvait plus les atteindre pour recoller les morceaux et tout comme ses membres, sa voix se mirent à trembler.

— P-Pourquoi tu me dis tout ça ? souffla-t-elle, la voix tremblante et embuée de larme. Tu as dis que...

— Tu es naïve ou quoi ? coupa-t-il. Tout ce que je t'ai dis c'était des mensonges mais tu as tellement rougit que j'ai presque eu de la peine pour toi.

Handicapée [ En Pause ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant