Est-ce que vous savez ce que ça fait, de se sentir trahis. Moi, je sais. Oh, que oui, très bien même. Cette douleur qui vous transperce l'être, telle que vous ne voulez plus rien faire. Vous ne voulez plus manger, vous amusez, passer du temps avec les autres, même vos amis. Vous êtes dans votre lit, et vous pleurez de tristesse, de douleur. Douleur qui ne vous quitte jamais. Elle persiste, de jour en jour. Toujours avec vous, elle vous accompagne à chaque instant de votre vie. Elle devient si forte, que peu importe l'endroit, le moment, elle devient insupportable. On veut juste qu'elle périsse dans les flammes noirs les plus profondes de l'enfer. Mais c'est impossible.
Le pire, c'est quand j'ai cru que j'étais enfin passé à autre chose. Que cette douleur avait vraiment péris en enfer. Oh mais ça, ce n'était que le début de mes souffrances. J'ai bien trop vite cru que le bonheur renaissait en moi. Quelle naïve je fus. Mieux j'allais, plus la douleur revenait, plus forte, plus intense à chaque fois. Elle devenait horrible à vivre. Je n'en pouvais plus. Mais cette fois, en plus, je culpabilisais. Je commençais à croire que c'était juste de ma faute. Que tout ça ne serait pas arrivé si j'avais telle ou telle chose mieux. J'en venais même à penser que j'avais juste mal interprété la chose, qu'elle ne m'avait pas vraiment trahis, pas lâchement abandonnée pour... Elle.
Je ne venais même plus en cours. Je restais danson lit, à pleurer, à culpabiliser. À supporter cette douleur qui ne pouvait pas partie. Qui ne voulais pas. C'était plus qu'insupportable. Plusieurs fois, mes amis m'ont tendu la main. Mais je n'ai jamais pris leurs mains.
Tout a commencé lorsque, au collège, le premier jour, j'ai rencontré une fille dans ma classe. J'avais déjà ma bande de pote, bien sûr. Mais cette fille me paraissait si cool. Et ce fut le cas, évidemment. Elle s'est petit à petit intégrée à notre bande. Avec elle, j'ai passée les moments les plus merveilleux de ma vie. Je nageais dans le bonheur. Mais l'année dernière, une nouvelle est arrivée. Nous entrions en classe de seconde. J'avais un mauvais pressentiment à propos de cette fille. Mais, on passait d'un petit collège à un lycée avec deux fois plus de personnes, on avait déjà eues de la chance d'être dans la même classe. Et puis, ma meilleure amie lui faisait confiance, alors on est allé là voir puis nous sommes toutes les trois devenues inséparables. Mais l'année d'après, en première, cette année donc, elles étaient toutes les deux dans la même classe, et moi dans une autre. On était toutes les trois dégoûtées, mais il paraissait inconcevable que nous nous séparions. Et pourtant,notre groupe se transformait petit à petit en deux + une. Elles deux + moi.
Puis un jour, lâchement, elle ne sont pas venues me voir le matin. Alors pour moi, c'était juste comme ça, ça arrive. Même si je voyais qu'elles étaient plus proche qu'avec moi,nous étions meilleures amies. Mais cela a duré la semaine, puis l'autre et encore l'autre. Je suis allée les voir, mais elles m'ont royalement ignorée. Je me sentais prise au dépourvu, trahis. Mes anciens amis, qui restait toujours mes meilleurs amis, même si nous étions moins proches, avaient toujours été là, et ne nous avait pas lâchées. Ils m'ont plusieurs fois tendus la main. Main que je n'ai jamais prise.
J'ai appris aux dépens de mon suicide que j'aurai dû les accepter, ces mains tendues.