Recadrage et séduction

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Pov Emma

Je marche jusqu'à son bureau. Elle se décale et me permet ainsi de m'introduire dans la pièce. Je sens que mon cœur va lâcher mais je préfère me taire. Pourquoi avais-je postulé dans un endroit pareil ?!

Elle me fait signe de m'assoir et je m'exécute rapidement. Pendant un court instant, je peux entendre la directrice Mills fermer la porte et revenir vers moi avant de s'assoir sur sa chaise, me faisant face.

- Que l'on soit clair, Miss Swan... je n'accepte aucun retard, aucune excuse, aucune forme de désobéissance, ni même d'absence. J'ai accepté de vous engager mais cela ne signifie pas que je ne peux pas me séparer de vous.

- Écoutez je...

- Je n'ai pas terminé.

Je me tais et attends qu'elle continue, ne voulant pas plus la contrarier.

- J'ai de nombreuses fois eut à faire à des personnes incompétentes qui pensaient pouvoir agir comme bon leur semblait. Je m'en suis débarrassée tout aussi vite que je les ai engagés. Alors croyez moi quand je vous dis que vous êtes remplaçable.

- Je ne crois pas.

Pourquoi venais-je de lâcher ça ?! Je sais que je vais rapidement regretter ce moment de confiance inapproprié. Pourtant, face à cette femme, il m'est comme impossible de rester sereine.

Je peux la voir venir lier ses doigts et arcer lentement un sourcil. Je peux facilement déduire que personne ne vient jamais lui résister ou la contredire. Ma gorge devient soudainement sèche et lorsque ses lèvres se séparent lentement, je sens un frisson me parcourir.

- Je vous demande pardon ?!

Sa voix était d'un froid glacial, sa posture, pareille à une statue. Devant moi, se tenait comme une déesse inssuflant un torrent dans mes entrailles.

- Je ne crois pas que je sois remplaçable.

Pourquoi je ne me tais pas ?! C'est la question qui vient dans mon esprit seconde après avoir ouvert la bouche. C'est comme si je ne répondais plus de moi, comme si je ne pouvais m'empêcher d'enchérir.

Elle se recule sur son siège et croise ses jambes avant de m'observer longuement.

- Et pourquoi vous croyez-vous aussi importante ?

- Je ne me crois pas importante, mais irremplaçable. Nuance madame Mills.

Un sourire à la fois terrifiant et affreusement attirant jonche ses lèvres petit à petit. Visiblement, ma remarque l'amuse.

- Dites m'en plus.

- Vous ne trouverez personne comme moi. Similaire certes, mais pas identique. J'ai une manière de dompter les étudiants, une manière de rendre n'importe quoi attrayant et j'ai pour particularité principale d'être comme une sangsue. Une fois accroché à quelque chose, il faut de la force pour me retirer.

- Une sangsue dites vous ?

- Exact. Voyez-vous, j'ai toujours voyagé, je ne suis jamais restée en place et cela m'a permit de voir tout ce qui est possible de voir et de connaître tout ce qui est possible d'être connu sur les comportements humains. J'ai côtoyé des personnes aussi riches que Bill Gates, et des personnes aussi pauvres qu'à pu l'être Gandi. J'ai rencontré des tueurs, et des saints. Tout cela pour dire que même si vous me donniez le plus sombre des individus, je saurais lui résister.

Un sourire malicieux s'installe sur mon visage à l'évocation de cette dernière phrase. Le regard meurtrier de la femme en face de moi me fait comprendre qu'elle se doute qu'elle est visée.

- Ne jouez pas Miss Swan. Vous pourriez vous brûler.

- La glace ne brûle le feu que lorsque les éléments se touchent ou s'unissent Madame Mills...

Elle se lève lentement puis fait le tour de son bureau. Je ne bouge pas, mais un sourire d'amusement vient s'installer sur mes lèvres. Elle s'arrête une fois à côté de moi et, à l'aide de son index plié, relève mon menton afin que je la regarde.

Elle m'observe de haut en bas avec un sourire presque imperceptible. Comme si un sentiment de puissance l'avait envahit à la seconde où sa peau avait touchée la mienne.

- Sachez Miss Swan, que, qu'importe votre passif; ici vous vous trouvez dans mon établissement. Tout ce qui est ici m'appartient dont le droit de vous réduire à néant.

Elle se penche vers moi, gardant cependant une légère hauteur pour affirmer sa supériorité.

- Alors vous allez devoir apprendre à vous soumettre aux règles de cet établissement.

- Aux règles... ou à vous ?...

Elle se mit à sourire, cette fois de façon complète et amène sa bouche à mon oreille.

- Et si je vous disais à moi... qu'en penseriez vous ?

Je me mords instinctivement la lèvre et lui fais face de manière complète.

- Que nous allons jouer à un jeu intéressant.

Nos regards se mélangent et mon cœur accélère violemment. Sans même pouvoir l'expliquer, le creux de montre venait de se réveiller.

Avec un étrange moment de courage, je rapproche mon visage et effleure ses lèvres en fermant les yeux. En les ouvrant à nouveau, je peux voir que les siens sont restés clos un peu plus longtemps. Elle les ouvre finalement et se relève rapidement.

- Sortez de ce bureau. Et ne soyez plus en retard.

- Oui, Madame Mills.

Je reprends mon sac, me lève et quitte son bureau pour rentrer chez moi. Une fois hors de l'établissement, je vois Ruby venir à ma rencontre.

- Sachant que tu sors du bureau de Draculas, je pensais que tu serais aux aboies mais un immense sourire est scotché à tes lèvres ! Une explication peut-être ?

- Disons qu'elle et moi allons finalement mieux nous entendre que prévu...

- Emma, tu dois me raconter.

- Hors de question.

- Oh allez ! On est amie maintenant !

- On se connaît depuis un jour ! Qu'est-ce qui me dit que tu n'es pas son espionne personnelle ? Dis-je en riant légèrement.

- Tu te moques de moi ? C'est à peine si j'arrive à parler quand elle est là ! Allez ! Raconte !

- Peut-être un jour !

Je lui souris et pars définitivement chez moi. Une fois à l'intérieur de mon appartement, je me couche dans mon canapé.

- Je sens que cette femme va être a la fois mon pire cauchemars et mon plus beau rêve...

Totale oppositionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant