𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕 | 𝐀𝐘𝐔̂𝐍𝐀

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— SECONDE PARTIE —
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𝓐lors que nous nous rapprochons de chez Seyed, l'obscurité s'intensifie, créant une toile mystérieuse qui enveloppe les bâtiments environnants. La lumière jaunâtre des réverbères diffuse une lueur douce et crée des ombres dansantes sur le trottoir mouillé.

Je marche avec précaution, mes pensées enchevêtrées dans un tourbillon d'émotions. Je sais qu'après ma visite chez Seyed, je vais devoir affronter le foyer où la violence et la peur règnent en maîtres.

Cette tristesse qui m'envahit n'est pas seulement due à la perspective d'y retourner, mais également à la certitude que je ne peux échapper à cette réalité atroce.

Anya et Seyed échangent des plaisanteries pour alléger l'atmosphère, mais leurs rires semblent lointains, comme s'ils tentent de percer le voile de mélancolie qui m'entoure.

Malgré tout, je leur adresse un sourire sincère, reconnaissante de leur présence réconfortante dans ma vie chaotique.

Jayden n'est pas au courant de ce qui se passe lorsque la nuit tombe sur Oslo et que les regards s'effondrent.

Il n'est pas au courant de la soif de violence qui trône dans le foyer dans lequel je vis.

Anya voulait à tout prix venir chez Seyed avec moi.

" Comme ça, ils ne pourront pas t'engueuler vu qu'on sera rentré ensemble, puis je te protégerai s'il t'arrive quelque chose", avait-elle dit.

Je sourie faiblement en repensant à ses paroles.

Le bruit des gouttes de pluie tombant sur les toits, les conversations étouffées des passants pressés, leurs pas feutrés qui se meurent dans la neige et le vrombissement distant du bus qui s'éloigne semblent se mêler en une symphonie mélancolique.

Alors que nous nous engouffrons dans la ruelle de Seyed, une part de moi espère que cette visite collective chez lui pourra apporter un peu de lumière dans ma sombre réalité, ne serait-ce qu'un instant.

– On arrive quand ? Braille Jayden en respirant comme un éléphant.

– Quand tu la fermera, s'empresse de dire Anya.

Je rigole face à leur échange, et mon rire se multiplie en remarquant
qu'Anya a quitté ses bottes à talon pour marcher pieds nus, laissant ses pieds tremper dans l'eau glaciale et la neige fondue, offertes par les nuages gris couvrant la ville.

– Tu veux pas me porter comme Seyed l'a fait avec Nana ? Demande Anya en se retournant vers Jayden. Tu sers vraiment à rien le chauve, finit-elle par dire en haussant les sourcils d'exaspération.

– Bah ouais manquerait plus que ça, la meuf me menace avec ses échasses et elle veut que je lui fasse la basse-cour, réplique-t-il en s'agrippant au mur comme une bouée de sauvetage face à la montée horrible qui se présente à nous.

Seyed marche un peu plus loin, sa capuche toujours rabaissée sur sa tête et les mains fourrées dans ses poches.
Son aura aspire tout l'air présent sur cet espace.

Il s'impose sans même faire d'efforts.

Il est pourtant tellement doux à l'intérieur que cela en est presque impressionnant.

– Putain mec j'arrive pas à y croire ! Tu m'a traité de SDF alors que tu vis clairement dans un quartier où même les chats font la manche, siffle Jayden en regardant le sol avec dégoût comme si c'était la première fois qu'il découvrait le domicile de celui-ci.

𝐋'𝐄́𝐏𝐇𝐄́𝐌𝐄̀𝐑𝐄 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant