27 jours (clexa)

Jour 5

Au réveil, une agréable surprise l'envahit, mais cette sensation se dissipa dès qu'elle en identifia la cause de ce changement indésirable dans sa routine : elle.

Clarke Griffin.

Oui, Clarke et elle se sont étonnamment bien entendues, contre toute attente. Il s'est avéré que Lexa a même fait des recherches pour ne pas la décevoir lors de leurs futures conversations, si elle acceptait de lui donner une chance. 

Lexa a répondu à ses nombreuses questions sur le livre, la faune marine et a accepté de satisfaire sa curiosité sur d'autres sujets grâce à Indra, qui est revenue dire au revoir tout en observant Clarke avec méfiance.

"Comment peux-tu détester quelque chose que tu ne connais pas ?", se souvient-elle lui avoir demandé.

"De la même manière que tu as décidé que tu voulais que je sorte de ta chambre il y a quelques heures", lui a-t-elle répondu.

Lexa a également appris que Clarke était un peu préjugée envers ses goûts.

Elle se fichait pas mal d'une belle couverture ou d'un résumé prometteur. Ce qu'elle aimait, c'était lire la dernière ligne des livres. Si cela était suffisamment captivant, elle saurait alors si elle voulait lire toute la construction de l'histoire qui a conduit à cette conclusion. Lexa la trouvait un peu folle, mais elle reconnaissait que sa vision inhabituelle des choses avait du sens.

Après tout, qui ne voudrait pas savoir comment se termine une histoire ? Savoir si l'on souffrira ou si l'on appréciera, si la fin est amère ou incroyablement heureuse.

Bien sûr, sa vie n'était pas un livre et elle devrait souffrir avant de savoir si elle aimerait sa propre histoire.

Il ne lui a pas fallu longtemps pour la convaincre de prendre un exemplaire d'Harry Potter. Lexa a vu Clarke faire une grimace de dégoût, mais à la fin, elle semblait se convaincre de l'accepter. Elle lui a demandé de l'emporter et de lui donner une chance, ce à quoi Clarke a réagi comme si le livre était un trésor qu'elle ne voulait pas accepter. Cependant, Lexa a insisté et Clarke a fini par céder. En échange, Lexa a enduré une longue discussion sur des formes de divertissement plus conventionnelles comme les films, qu'elles devraient regarder pour que ce soit un échange équitable.

Le nombre de fois où Lexa a souri en présence de Clarke était difficile à compter, mais il était certain qu'il avait déjà dépassé le total depuis le début de l'année.

Se débarrasser de Clarke a été une mission qui a duré presque toute la journée, et seulement parce qu'Indra est revenue pour passer la nuit à l'hôpital. Elle était accompagnée de Lincoln qui, aimable comme toujours, a pris en charge presque entièrement Clarke - la faisant même sortir de la chambre en fauteuil roulant - et l'a tirée hors de la pièce. Lincoln a lui aussi promis de lire le livre avec l'espoir d'en discuter avec Lexa plus tard.

Lexa a senti son cœur s'emballer. Elle avait hâte que ce jour arrive. Elle a prié pour que Clarke soit une lectrice rapide, car ce serait dommage qu'elles se limitent au premier livre.

Ainsi, elle se trouvait là, cachée dans l'obscurité d'un matin naissant, complètement terrifiée à l'idée que cette étrange fille puisse lui apporter du bonheur, quelque chose qu'elle avait refusé et qui était difficile à accepter. Elle a été soulagée lorsque le réveil l'a tirée de ses pensées, indiquant que sa routine devait commencer.

Son infirmière du matin est arrivée à l'heure, à six heures du matin, avec un petit gobelet en papier contenant des comprimés et des capsules de différentes couleurs. Elle le déposait sur sa table de chevet, à côté d'une bouteille d'eau. Ensuite, un médecin stagiaire vérifiait rapidement ses signes vitaux pour s'assurer qu'il n'y avait pas de variations extrêmes. C'était la partie qu'elle détestait le plus, car on plaçait toujours le stéthoscope froid sur sa peau nue pendant une minute rigoureuse pour vérifier la fréquence cardiaque, les nouveaux bruits ou tout ce qui était inhabituel. Le médecin notait méthodiquement les données recueillies tout en surveillant Lexa pour s'assurer qu'elle ne jetait pas l'un de ses médicaments, qu'elle avalait toujours d'un seul coup.