Chapitre 4 : Face à ses peurs.

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 "RETOUR AU MOMENT PRÉSENT"

Le passé a le don de ressurgir quand on s'y attend le moins et là je me sens prise au dépourvu, les souvenirs m'ont envahis au point que je suis totalement déconnectée de l'infirmière qui me parle. Je vois qu'elle m'appelle mais je ne suis pas en mesure de répondre, je suis perdue dans mes horribles souvenirs que j'avais réussi à enfouir au plus profond de mon esprit. Elle s'approche doucement de moi et au moment où je sens son contact sur mon épaule, je reviens à moi, les larmes débordent et la panique me frappe de plein fouet.

Je dois partir hurlais je

À cet instant, mon seul moyen de survivre à ça, c'est de fuir alors je me mets en route pour partir de cet endroit le plus rapidement possible. L'infirmière ne comprend pas ce qui se passe, je le vois dans son regard, en même temps comment pourrait-elle comprendre ? Elle ne sait rien de moi et de mon vécu. Elle m'interpelle pensant arrêter ma fuite.

Madame Anderson, revenez ! On ne vous a pas encore examiné, ça pourrait être dangereux. hurle-t-elle

Mais je ne veux pas l'entendre, le danger me préoccupe peu. Ce que je veux là, maintenant, c'est sortir de cet endroit qui est un enfer pour moi. Je me précipite à travers les couloirs des urgences pour retrouver la sortie, une tâche difficile avec ma vision troublée par le torrent de larmes qui dévale sur mes joues mais je parviens à en trouver l'issue. L'air frais de la nuit me fait un bien fou mais ne diminue en rien l'intensité de ma souffrance, j'ai l'impression d'avoir de nouveau 10 ans. L'angoisse colle à mon être comme une vieille amie toxique que l'on a pas vue depuis longtemps, me voilà donc devant les urgences, déboussolée avec un mal de tête atroce et le souffle court à cause de mes émotions. J'essaie de réfléchir pour savoir de quel côté il faut que je parte pour rentrer chez moi, dans mon cocon, mais je ne parviens plus à visualiser le trajet. Je suis trop paniquée pour penser correctement mais la seule chose dont je suis sûre, c'est qu'il faut que je parte d'ici, alors je choisis de partir à gauche mais je suis arrêtée dans mon élan.

Alison ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? Ils t'ont déjà examiné ? Si c'est le cas, ils sont rapides dans cet hôpital je viendrai ici maintenant rigole-t-il mais en me voyant totalement à côté de la plaque, son rire s'arrête.

Je suis face à Moh' qui passe du rire à l'inquiétude en quelques secondes, il remarque ma détresse mais il reste figé comme s'il ne savait pas quoi faire face à ce genre de situation. Je reste sans voix, incapable d'émettre le moindre son, mon regard est perdu dans le vide, mais deux mains sur mes bras me ramènent à la réalité, et mes yeux se retrouvent dans les siens.

Hé Al', je ne sais pas ce qu'il se passe et je ne vais pas te demander d'explications. Il faut juste que tu répondes à ma question ; est-ce qu'ils t'ont examinés ?

Je réponds en secouant la tête doucement de gauche à droite en tremblant, je l'entends soupirer et il dit d'une voix si calme et douce.

Il faut qu'on y retourne.

La panique revient et là je retrouve l'usage de la parole et j'éclate en sanglots.

Non non non je ne peux pas retourner là-bas, je ne veux pas revivre ça

Je cherche à rompre notre contact pour m'enfuir mais contre toute attente je me retrouve aux creux de ses bras, il me caresse les cheveux et finit par me dire

Ça va aller, cette fois tu ne seras pas seule. Je viens avec toi et même après la salle d'attente, ok ?

C'est vrai ? Mais attends, t'as pas le droit de m'accompagner je suis majeure donc pas besoin d'accompagnant.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 02 ⏰

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