Atelier d'écritures / Essais

Insomnie

Le but dans cet atelier est de choisir la première phrase d'une oeuvre pré-éxistente. Déjà lue ou complètement inconnue puis de broder à sa suite. 

Ici, la première phrase est tirée du roman "Du côté de chez Swann" par Marcel Proust. 

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"Longtemps, je me suis couché de bonne heure." 

Quand vint le temps ou la nuit n'a plus su tomber.

Le marchand de sable sembla m'oublier pour se souvenir de mon existence que tard dans la nuit, tôt le matin, me condamnant à vivre une journée éternelle, presque sans fin et ce tous les jours du reste de ma vie.

Je ne sais pas ce qui a pu le pousser à m'oublier comme ça, je crois du jour au lendemain. Ou bien est-ce arrivé progressivement, venant tous les jours plus tard que la veille ? Si c'est cela alors cela à pris tant de temps qu'avant de m'en rendre compte il était déjà trop tard.

J'ai déjà tenté de lui demander ce que j'avais bien pu faire. Son mutisme m'a répondu, me laissant seule à l'attendre jusqu'au bout de la nuit. Je n'ai de cesse d'espérer refaire un jour partie de ses petits papiers. Mais à croire que mon sang ne lui revient pas, dans la famille personne ne le connaît vraiment.

Si le silence est la clef, l'obscurité me refuse la moindre once de repos. Si l'ombre et le calme m'offrent cette bouffée d'air frais alors mes pensées fusent et refusent de s'arrêter. Je cherche le bouton d'extinction depuis si longtemps maintenant que je pense qu'il a gagné le cache cache contre le monde entier. 

Ma lucidité perds de son aspect perspicace pour gagner une indéchiffrable sensibilité. Elle est là depuis toujours mais semble prendre de plus en plus de place au rythme des années, et des nuits échouées. 

Un jour, je m'endormirai et rien ni personne ne pourra plus me réveiller. Je tendrais les bras devant ce sommeil retrouvé qui sera pourtant vain car aucuns jours ne m'attendra plus le lendemain.