Chapitre 1

25 3 1
                                    

7 heures moins le quart. Je me réveillais le cœur palpitant. La sueur froide me parcourait encore tout le corps. Le réveil continuait à sonner et je cherchais désespérément à l'éteindre. Ouff ! J'avais enfin réussi à mettre la main dessus. Je mis quelque minutes à me calmer. Puis j'allumais la lumière. Tout était normal, j'étais dans ma chambre bien rangé, rien n'avais bougé. Mon bureau avec mes feuilles de cours, ma bibliothèque au coin de la pièce, ma grosse armoire en bois massif et les dessins de mes amis accrochés au mur. Tout était parfait. Je me levais en douceur les draps glissant le long de ma peau et l'esprit encore embrouillé pour commencer à me préparer pour ma première journée de cours au lycée. Comme pour toute les rentrée des classes, j'espérais tomber sur une classe qui ne se moquerai pas de moi. Je me souviens l'année dernière au collège, j'avais été victime de toute sorte de surnoms ridicules. Mais bon, que puis-je faire seule contre une classe entière.


- Célèste ! Descend, c'est l'heure !


Mince ! A force de rêvasser devant ma garde robe, j'avais complètement oublié toute notion du temps ! j'enfilais un truc au hasard avant de me ruer dans la rue pour prendre le bus. Celui-ci était déjà arrêté devant la station de bus et s'apprêtait à partir. Je me mis a courir le plus rapidement possible en criant :


- Et ! Attendez ! Stoppez le bus !


Après une petite course effrénée le chauffeur m'aperçut enfin. Il stoppa le car et me laissa entrer. Dans le bus personne me m'adressa un seul regard. Ça commence bien. Pensais-je au fond de moi même. Puis je m'assis seule près de la vitre.

Le soleil commençait à se lever. Les paysages de la campagne toulousaine défilaient devant moi. Nous nous arrêtâmes plusieurs fois pour ramasser les élèves. La plupart ne se connaissaient pas et venaient de collèges différents.

...

Nous sommes arrivés au lycée. On nous attribua nos classe. je ne connaissais personne. Tant mieux, je n'aurai donc pas d'étiquette "intello" dès le premier jour. Après quelque minutes d'attente, notre professeur principale Mme Pilo nous fit tout un discours sur le déroulement de l'année, le règlement, l'importance des notes et tout le tralala... Pfff, c'était chaque année le même discours même en passant du collège au lycée rien ne changeait au niveau des discours de début d'année. Nous entrâmes enfin dans une salle de classe après le discours de Mme Pilo. Je m'assis seule à une table, comme a mon habitude. Une fois bien installée, je laissais mon esprit vagabonder un peu quand soudain le bruit de la chaise raclant le sol à côté de moi me sorti de mes pensée. Un grand garçon aux cheveux blond légèrement bouclé et à la peau très pale vint s'assoir à côté de moi. Il me souriait. Moi je baissais les yeux de peur qu'il m'est vu rougir. Je ne sais pas, mais il m'intimidait. Je n'avais pas l'habitude d'être abordé aussi vite et en particulier par un garçon. D'habitude il me regardent toujours de travers comme si je n'arrivais jamais à la hauteur des autres filles. Mais lui c'était différent. Il me souriait. Il posa une main sur mon épaule, mon cœur se mit a battre plus vite encore. Comme si j'étais la proie d'un prédateur, comme si j'avais enclenché mon instinct de survit. Il me regardait dans les yeux à présent et je cru percevoir une pointe d'étonnement dans son regard. Puis il me dit d'une voix toute aussi étonnée que son regard :


- Tu es comme moi, tu ne viens pas d'ici, ça se voit.


Qu'avait-il voulu dire par "tu ne viens pas d'ici" ? J'ai toujours vécu dans les alentours de Toulouse. Certe mon père est d'origines espagnol mais c'est pas pour autant que je lui ressemblai et que l'on pouvait dire que j'étais différente des autres. Au contraire j'avais la peau blanche. Sur quel critères se basait-il pour dire que je n'étais pas d'ici. Il me fixait toujours, comme fasciné. Je commençais a en avoir marre d'être reluqué comme une bête de foire. Je dit alors d'une voix agacée :


- Peux-tu cesser de me regarder comme ça c'est gênant.


Le garçon semblait surpris. Il tourna la tête et ne dit plus rien. Je fis de même. De toute façon le cours allait commencer et il n'était plus question de bavarder.

...

A la fin de l'heure, il sortit sans m'adresser la parole. L'avais-je vexé ? Ce doute me mis mal à l'aise. Il aurait pu être mon ami et comme une débile je l'ai rejeté ! Comment ai-je pu être aussi bête ! Encore une de mes mauvaises habitudes, je me méfie de tout le monde.

A la récréation, je me suis assise seule sur un banc. Je regardais les autres tous agglutinés en groupe, comme des clans. Ils rigolaient et se racontaient sans doute plein de choses passionnantes. Comme je les enviaient. Pourquoi je n'arrive pas à être comme tout le monde. Puis mon regard fut attiré par un élève à part, assis dans l'herbe qui tapissait une partie de la cours. Pas de doute, il s'agissait bel et bien du même garçon qui m'avait abordé en classe. On dirai que je ne suis pas la seule à avoir ce genre de problème. Soudain, je repensait à ce qu'il m'avait dit : "tu es comme moi". Je me suis donc décidé d'aller lui demander pardon. je me levais et marchais en sa direction, ce qui me demanda un effort surhumain. J'avais tellement peur.

Je suis arrivée devant lui morte de trouille. Et d'une voix tremblotante je lui fit mes excuses :


- Heu, je... enfin voila...je m'excuse pour toute à l'heure. Je ne sais pas ce qu'il ma pris de te dire ça.


Le garçon leva la tête et un sourire se dessina sur son visage et dit d'une voix rassurante :


- Ne t'inquiète pas, c'est déjà oublié. Excuse-moi si je t'ai fais peur. Je suis allé un peu trop vite. Moi c'est Oscar.

- Heu enchanté, moi c'est Célèste.


Le rouge m'étais de nouveau monté aux joues. Puis le garçon au cheveux noirs m'invita à m'assoir à ses côtés. Puis nous avons commencé à discuter de tout et de rien et comme les autres je me suis mise a rire.

...

La fin de la journée était proche et je dû dire au revoir à mon nouvel ami. Il me disait qu'il attendait le lendemain avec impatience pour me revoir. Nous nous quittâmes pour rentrer chacun dans notre bus. Pour une fois je rentrais le cœur léger.

Arrivé chez moi je déballais tout de suite mes affaires pour les ranger et commencer mes devoirs. Mais lorsque j'ouvris la trousse je remarquais un petit bout de papier chiffonné avec mon nom écrit dessus. je l'ouvrai avec précaution et je le lu. Ce qui y été marqué piqua ma curiosité.


Célèste,

Je suis heureux d'avoir fait ta connaissance aujourd'hui. Mais je dois te dire un secret qu'il faut absolument que tu gardes pour toi. Jures-moi de ne le dire à personne, même pas a tes parents. Tu risquerais beaucoup, peut-être même y risquerais-tu ta vie. J'ai peur de déjà en avoir trop dit. En tout cas je savais que tu viendrais en cours, je savais dès le début qui tu étais. N'oublie pas Célèste, je suis comme toi.

Oscar




CélèsteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant