Alice

65 2 0
                                    

Je le regarde avec amour. On vient de faire l'amour, je viens de lui dire je t'aime. J'en suis presque à m'en demander si c'est normal. D'être aussi accros à un homme. Je n'ai que 22 ans et la plupart de mes amies enchainent les mecs. Et moi je ne veux que lui. Il m'a envouté. Il regarde le plafond. Il est soudain soucieux. Je me tourne vers lui.

- À quoi tu penses ?

- Eh bien, je suis entrain de me dire qu'on vient de passer un moment incroyable.

- C'était pas mal.

Il tourne la tête et me regarde un peu offenser.

- Pas mal ? Tu te fou de moi ? – dit-il en souriant.

- Oui je me fou de toi. Je crois qu'il n'y a pas de mots pour ce qu'on vient de vivre.

- Oh et j'ai oublié un truc.

- Dis-moi.

- Je t'aime aussi Mademoiselle Davis.

Je le regarde et je me disais que c'était peut-être un peu tôt mais non. C'était le bon moment. On est resté dans le lit à discuter, s'embrasser et à refaire l'amour. On a faim de nous. Il passe son temps à me faire des blagues qui sont pour la plupart de niveau collège mais j'admire son enthousiasme. On est resté dans ma chambre. On a ramené toutes les couettes de la maison. On a aussi ramené le gâteau.

- Tu vas donc passer ton diplôme de médecin deux en avances. – dis-je en souriant.

- Eh bien oui.

- Mais quand on avait 17 ans, tes parents étaient désemparés.

- Ouais, si tu veux, je me faisais tellement chier que je faisais n'importe quoi. Un jour mon père m'a emmenée à l'hôpital. Plus particulièrement aux urgences.

- Ça devrait être horribles.

- Eh bien, justement, pas tant que ça. Un policier à reçu une balle et mon père la pris en charge directement. J'ai tout vu. De la prise en charge à l'opération. Mon père est incroyable. Il a envoyé le mec au bloc et dès qu'il est arrivé, j'ai vue un mec sauver la vie qu'un autre. C'était incroyable. C'est là que j'ai su que je voulais être médecin.

- Et donc tu t'es mis à travailler ? – dis-je en rigolant.

- Oui c'est ça. En vrai, j'ai beaucoup travaillé. Ma mère ne comprenait pas ce qui se passait. Et puis, ça me permettait de penser à autre que toi.

- Oh mon petit chat. – dis-je en se foutant de lui.

- Et toi ?

- Moi, c'est un peu moins cool. Je ne suis pas allée voir mon père à l'hôpital. C'est ma prof d'histoire de première année au lycée qui m'a donné envie d'être prof. Elle était tellement passionnée parce qu'elle nous enseignait. J'ai fait un stage dans une école et j'ai adoré voir la petite étincelle dans les yeux des enfants quand ils comprenaient quelque chose. C'est très beau.

- Il te reste combien de temps ?

- Encore deux ans. Et je serai enfin professeur.

- Eh bien. C'est un métier qui te va bien.

- Merci.

Je le regarde fermer les yeux. Il croule sur la fatigue. Je l'ai épuisé, il faut dire qu'on avait très envie de nous.

- Tu fermes les yeux tout seul.

- Je suis désolé. – dit-il en souriant.

- Ce n'est rien. Endors-toi. Demain, on a une grosse journée.

Il s'allonge et m'emporte avec lui. Je suis dans la meilleure place du monde. Je le regarde s'endormir. Dans mon lit. Je me sens si chanceuse de l'avoir.

- Je t'aime Jake Miller.

- Moi aussi je t'aime Alice Davis.

Je l'embrasse et je m'endors aussitôt dans les bras de l'homme qui me fait chavirer.


Five YearsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant