Jake

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Je la regarde et je me demande comment elle a su pour Kilian. Sans que je m'y attende, elle répond à la question que je me pose.

- Tu l'as crié, la première nuit quand tu faisais un cauchemar. Je suis désolée. Je suis juste un peu trop curieuse. – dit-elle en baissant la tête.

- C'était un ami très proche. On a fait notre formation ensemble et on s'est retrouvé dans la même compagnie. Il est mort 15 jours avant la fin de la mission. Il était californien. Il adorait l'océan. – dis-je en essayant de ne pas pleurer.

- Je suis désolée. Je ne voulais pas te rendre triste.

- Ça va. Tout va bien.

- On fera transférer tout ce qu'il faut.

- On va vraiment habiter ensemble. J'ai tellement hâte que notre vie commence. – dis-je.

- Si tu savais depuis combien de temps j'attends ça. – dit-elle en souriant.

Elle se mets sur moi en califourchon. On s'est embrassé comme des adolescent tout le reste de la soirée. Elle m'a aidé à refaire mon CV et à postuler dans tous les hôpitaux de New York. On a fini par faire l'amour. Je me demande comment les gens se lasse de la personne qu'il aime. Alice est tellement incroyable qu'il est presque impossible de s'en défaire. On s'endort devant notre film.

Nous avons fêté Noël avec tout le monde. Cette année c'était plus serein. On compte le nombre de jours où on va partir ensemble. Nous en sommes à j-35. Je ne fais presque plus de crise d'angoisse. Alice m'a appris à méditer. On le fait presque tous les soirs avant qu'on aille se coucher. Ça me détend beaucoup. J'ai repris le sport aussi. Il faut que j'entretienne ma plastique de dieu grec pour madame. Ce sont des petites choses qui m'aident au quotidien. J'ai déjà reçu plusieurs appels d'hôpitaux dont le poste de chef de la traumatologie. J'adorai avoir ce poste. J'ai un entretien en visio le 2 janvier. Alice était folle de joie. On est tellement heureux de s'être retrouvé. On fait énormément de choses ensemble. Sous les yeux bienveillants de nos parents.

30 décembre

Nous sommes le 30 décembre. Je dois aller installée avec mon père toutes les guirlandes pour le réveillon. Je me lève doucement pour éviter de la réveillé. Je la regarde dormir paisiblement. Comme moi cette nuit. J'ai dormi comme un bébé. Je suis en pleine forme. Je m'étire comme me la montrer Alice. Ça me fait tellement de bien. Je m'habille d'un pantalon de travail et d'une chemise chaude à carreau. On dirait un bucheron canadien. Je dépose un baiser sur la joue d'Alice et je descends heureux. Je vais préparer le petit déjeuné à Alice. Je sais qu'elle sera contente. Je passe devant ma mère, Annie et Naomi tout souriant.

- Eh bien mon bébé ! Tu es bien réveillé ce matin ?

- Oui, j'ai juste dormi et je vais préparer le petit déjeuner à Alice. Ça va lui faire plaisir.

- Oh oui, elle sera contente. – me dit Annie en me regardant sincèrement.

J'ouvre le placard et je prends nos plus belles assiettes. Ce sont des assiettes que ma grand-mère à léguer à ma mère. J'en prends que deux. Je commence à partir vers l'ilot de la cuisine mais le bruit de la tronçonneuse me fait sursauter. Sans le faire exprès, je lâche les assiettes et elles s'éclatent par terre. Le bruit de vaisselles qui se fracasse par terre fait pleurer le petit Tim. Je me retrouve à genou, tétaniser par la peur d'un simple bruit de tronçonneuse. Mon souffle s'accélère. Je me retrouve dans une bulle sourde. Je n'entends que ma respiration, j'entends dans un bruit sourd les pleures de Tim. La voix de ma mère peine à venir jusqu'à mes oreilles. Il faut que je pense à quelque chose de tranquille. Comme la dit Alice, pense à l'océan.

- Jake.

Le bruit sourd s'en va. Je suis tirée de mon état par ma mère. Tim ne pleure plus. Je regarde les assiettes cassées par terre.

- Je suis désolé maman.

- Ce n'est rien, ce ne sont que des assiettes.

- Ce sont les assiettes de grand-mère. Je suis désolée.

Ma mère me prend la tête. Elle me regarde en souriant. J'adore ce sourire.

- Ce ne sont que des assiettes mon grand. Tout va bien.

- Ok. – dis-je en essayant de ne pas trop pleurer devant ma mère.

- Tu peux pleurer Jake si tu veux. Tu sais que je suis la spécialiste des pleurs.. – dit-elle en rigolant.

Je rigole en pleurant. On se relève. Elle essuie les larmes qui n'avaient même pas eu le temps de tomber. Je souffle un coup. Je reprends doucement mes esprits. Ma mère me regarde en souriant. Je regarde Tim qui regarde dehors. J'espère que je ne lui ai fait pas trop peur.

- Tim doit avoir peur de moi maintenant. – dis-je en regardant Naomi

- Oh non ! Il était surpris c'est tout. Je devais lui donner ses bouts de pastèque dans la véranda. Je fais le petit déjeuner à Alice et tu lui donne ses bouts de pastèque ? ça te va ?

- Tu es sur ?

- Oui vas-y. Il n'as pas peur de toi. Je t'assure.

Je regarde le petit. Je le prends dans mes bras. Il me regarde et me sourit. J'avoue que ça me rassure. Je le porte jusqu'à la véranda. Je le pose dans sa chaise haute. Il ne dit rien. Je l'attache bien. Je vais éviter de le faire tomber la première fois que je m'en occupe. Je prends un bout de pastèque et je lui donne. Il adore ça. À chaque fois, il est à deux doigts de s'étouffer.

- Bah tu aimes ça dis donc.

Il me regarde avec sa petite bouche pleine de pastèque.

- Tu devrais mâcher un peu. Je suis bête tu n'as qu'une dent. Je rêve, je parle à un bébé. En même temps, si je te dis un secret, tu ne le diras à personne. Je vais plutôt te raconter une histoire.


Five YearsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant