ROSA

III. Cible & Destin

Quelques instants avant la
conférence.

LANDON.

Rien.

Rien ne vaut plus que l'argent.

Rien n'est plus capital que la richesse, le pouvoir d'être fortuné est estimé à un certain prix que même les plus forts n'ont pas.

L'argent est la force suprême de ce monde, sans cela je ne serais rien, sans cela nous ne serions rien, tel est pour moi le véritable hymne du succès : l'argent.

Être dépourvu de richesse serait être dépourvu de pouvoir, et moi je veux bien plus que ça.

Bien plus.

Et aujourd'hui je viens de perdre dix millions de dollars.

Dix millions.

Mais c'est rien, tout va bien, ça a intérêt d'aller bien.

Marlon, mon acolyte roule à cent cinquante, j'ai envie de lui dire d'accélérer mais je ne vais pas parler, je risque de l'insulter, je ne parlerais pas jusqu'à ce que je récupère mes putains de dix millions.

Il fait nuit noire quand Marlon et moi on arrive devant le Clubhouse, il se gare rapidement puis on descend simultanément en refermant les portières.

On entre à l'arrière du Club pour ne pas avoir d'encombres, puis une fois rentrés on se dirige directement vers le bureau ou j'ai donné rendez-vous à l'imbécile qui m'a fait perdre mes dix millions de dollars.

Une fois entrés dans le bureau je prend place derrière la table et je suis face à Julian Reyes qui lui est assit depuis bien longtemps, accompagné de son acolyte qui lui est debout.

— Je ne vais pas tourner autour du pot, ou est ma came ? Commencé-je en baissant les yeux sur les verres de rhum qu'il a dû ramener pour se racheter, mais me prend-t-il vraiment pour un con ?

Il ne me répond pas me laissant deviner qu'il n'a très certainement rien pour me rembourser, je me positionne d'une meilleure façon afin d'être à l'aise sur ma chaise, puis je lance calmement afin de briser le silence :

— Je t'ai laissé neuf mois Julian.

— Laisse moi encore deux mois et tu récupérera ton due, me répond t'il.

Je jette un coup d'œil furtif à Marlon avant de passer ma main sur ma barbe de trois jours. La sensation d'être pris pour un con commence à me faire bouillir de l'intérieur, je me positionne correctement encore une fois car l'envie de le tuer me rend instable, si il ne me donne pas mon due maintenant, mon poing dans sa gueule le fera pour lui.

— Je pense que tu ne m'a pas très bien compris, Julian, je dit alors que lui me regarde attentivement. Je t'ai laissé neuf mois pour faire augmenter le prix de ton marché Mexicain, en neuf mois tu n'as pas pu obtenir assez pour me rendre ce qui m'appartient, et maintenant je dois te courir après pour récupérer ma came, c'est ça que t'es en train de me dire ?

— Non-.

— Si c'est exactement ce que t'es en train de me dire, alors je ne veux plus me répéter, donne moi ma came et maintenant.