Chapitre 3

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Le regard plongé sur l'écran de mon ordinateur, je ne remarque pas tout de suite Sunny qui vient se poser à côté de moi, au pied du transat.

_ Wouaf

Assis sagement, sa balle dans la gueule, il me regarde.

_ Tu veux jouer mon beau ? Je lui demande en lui gratouillant la tête.

Il aboie de nouveau joyeusement, laissant tomber la balle, qu'il récupère dans la foulée pour la placer au creux de ma main.

Je lui souris puis lui lance la balle un peu plus loin sur la plage, qu'il s'empresse d'aller rechercher. Je répète ces gestes une vingtaine de fois en lui octroyant une caresse à chacun de ses retours. En attendant qu'il revienne, j'en profite pour chercher une supérette dans le coin. J'en trouve une à quinze minutes à pied de la maison et décide de rentrer son adresse sur mon téléphone.

Je referme mon ordinateur au moment où Sunny réapparaît.

_ Aller mon beau, on arrête là pour aujourd'hui, dis-je en essayant de lui récupérer son jouet de la gueule.

Mais il ne veut pas lâcher. Au contraire, il tire sur celui-ci et commence à vouloir partir à l'opposé de la maison.

_ Sunny, je prononce d'une voix plus ferme, on rentre, il faut que j'aille faire des courses.

Il reste un instant planté là où il était, me jonchant, presque à me défier, avant de courir d'un coup vers l'intérieur, me frôlant au passage.

Bon c'était plutôt facile.

J'hausse les épaules et rentre moi aussi en refermant la baie vitrée du salon.

Dans ma chambre, des cartons que je n'ai pas encore vider traînent un peu partout.

Quand les déménageurs sont arrivés pour les déposer hier, j'ai commencé par m'occuper de ceux de la cuisine, du salon et de la salle de bain en priorité. Ceux-là seront ouverts petit à petit, j'ai tout l'été pour m'en occuper.

J'ai même sorti le panier de Sunny dont l'on avait passé plusieurs heures à le choisir avec Luna, pour le retrouver endormie ce matin sur le plaid qu'il avait encore chipé du canapé.

Pourquoi s'embêter à acheter un panier tout confort quand un simple plaid à l'air de lui plaire bien plus ?

On se demande...

En redescendant dans l'entrée, je m'arrête net. Assis juste devant la porte d'entrée, Sunny m'attend avec sa laisse dans la gueule, prêt à partir.

C'est mignon et en même temps j'ai déjà mal au cœur pour la suite.

_ Oh mon beau, je peux pas t'emmener, je lui parle calmement d'une voix douce, tu peux pas rentrer dans les magasins, je continue en lui prenant l'objet afin de le déposer sur le meuble en bois blanc de l'entrée.

Il me regarde faire en penchant la tête sur la gauche. Il jappe, va attraper le bout qui pend dans le vide et essaie de me la remettre dans les mains.

Mon cœur se fendille.

Quand il comprend que je ne prendrais pas ce qu'il me donne, il me regarde avec ses petits yeux que j'ai du mal à fixer.

Jusqu'à aujourd'hui il n'a jamais vraiment été seul, il y avait toujours Luna ou bien mes grands-parents. Et dans l'avion, il était en compagnie d'autres animaux.

Les oreilles basses, il me donne l'impression que je suis en train de l'abandonner.

_ Je reviens vite, promis, je lui souffle avec un petit bisou sur la truffe.

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