Chapitre 7 : Bianca

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James venait de m'envoyer un message sur mon téléphone en me disant de le rejoindre, il faisait apparemment de grands signes de bras dans ma direction. Je tournais alors sur moi-même en le cherchant du regard. Rapidement je trouvais un jeune homme qui agitait les bras en ma direction. Il avait un drôle d'air à agiter les bras de la sorte et vêtu de son gros manteau noir et sa casquette qui cachait la moitié de son visage. Néanmoins je remarquais qu'il affichait un grand sourire. Immédiatement je compris, mon cœur fit un bon dans ma poitrine, ils l'avaient retrouvée. Je marchais alors vers lui avec de grandes enjambées, me retenant du mieux que je le pouvais de courir vers lui. Mon cœur battait la chamade. J'allais bientôt la retrouver, bientôt la revoir. Son sourire me manquait. Son regard lumineux me manquait. Sa présence me manquait. Elle me manquait.

Bien vite j'arrivais au niveau du français.

- Alors ? demandais-je impatiente de savoir.

- Élise vient de m'appeler. Elle est avec Ilona. Elles nous rejoignent à la voiture ou sur le chemin si on se croise. Mais même si on en a tous très envie, on va éviter de faire des retrouvailles ici. Il y a trop de monde et il vaut mieux que personne ne nous reconnaisse.

- D'accord, soupirai-je un peu déçue. Allons-y. ajoutai-je en commençant à partir vers le parking.

James me sourit et posa sa main droite sur mon épaule.

- Allez courage Bianca ce n'est l'affaire que de quelques minutes. Et elles arrivaient à l'orée de la forêt quand Élise m'a appelée.

- D'accord, alors on y va. Et au pas de course, comme à l'entraînement.

Il me sourit une nouvelle fois et me suivit vers le chemin du retour, où la neige n'était plus de la neige mais plutôt de la bouillie marron, elle commençait à fondre. Dommage c'est si joli la neige. Je me concentrais là dessus pour ne pas me retourner toutes les cinq secondes à la recherche de deux jeunes femmes. James l'avait remarqué alors il me parlait de la pluie et du beau temps ou était-ce de l'Allemagne et de sa culture ? Je devais admettre que j'étais tout sauf attentive. Une oreille l'écoutait mais pas l'autre. À moins que ce ne soit les deux. Je pensais à tout autre chose, et j'étais bien incapable de me concentrer.

Enfin nous avons atteint le gros 4X4 noir, mais les filles n'étaient pas encore arrivées. Je m'étais adossée contre le coffre, à côté de mon ami, et j'avais le regard tourné vers la sortie du sentier. Pitié faites qu'elles arrivent vite. Je commençais à avoir froid, et je n'étais pas habituée à ce climat. Et l'attente était insoutenable. Je n'en pouvais plus, il fallait que ça se termine, qu'elles arrivent tout de suite. 

Finalement deux jeunes femmes apparurent une légèrement plus grande que l'autre qui cachait sa tête avec son bonnet blanc, et une autre qui le cachait avec une casquette kaki que je connaissais pas cœur. Je dessinais de petit cercle dans le sol avec le bout de ma bottine pour ne pas m'élancer vers elle. C'était insupportable. Pourquoi diable avançaient-elles si lentement ?

Je m'étais imaginée ses retrouvailles de nombreuses fois. Je m'étais dit que peut-être je l'engueulerai pour être partie sans un mot, sans une explication, sans rien. Mais ce n'était pas ce que mon cœur et mon esprit voulaient que je fasse, ce n'était pas ce que je voulais faire. Dès qu'on ne fut plus qu'à une dizaine de pas l'une de l'autre, je quittais la voiture et m'élançais vers elle. Elle aussi ce mit à courir vers moi, des larmes dévalaient ses joues mais elle affichait un petit sourire. Je l'attrapais au vol et la fis décoller du sol quelques secondes, avant de la reposer par terre et de l'étreindre contre moi. Je blottissais sa tête dans le creux de mon cou, je la serrais fort contre moi, mais aussi tendrement en lui massant le dos. Puis n'y tenant plus je la forçais à relever la tête, et je l'embrassais sans préambule. Elle m'avait tant manquée, le battement de son cœur qui battait contre ma poitrine m'avait manqué, la sensation de son corp blotti contre le mien m'avait manqué, la douceur de ses cheveux m'avait manqué, son odeur délicate et fleuri m'avait manqué, ses lèvres posées contre les miennes m'avait manqué, tout d'elle m'avait manqué. J'en oubliais tout, tant le bonheur de la retrouver était considérable. Notre baiser était presque euphorique, mais il était aussi mouillé, je n'avais pas remarqué que nous pleurions toutes les deux. De mon côté de joie bien sûr, mais du sien... J'avais besoin de m'en assurer. Je mis doucement fin à cette étreinte et je posais une main sur chacune de ses épaules tout en plongeant mon regard dans le sien. Elle avait les yeux humides mais plus aucune larme ne dévalaient ses joues. Elle essuya néanmoins les traces mouillées peintes sur son visage.

QUATRE ? tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant