Chapitre Troisieme.

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A la fin de la journée, j'avais pu rencontrer des centaines de journalistes, tous aussi doués les uns que les autres. A côté, je me sentais ridicule. L'ambiance semblait oppressante mais familière, les gens s'entraidaient et aucune rivalité étaient présentes du moins c'est ce que ma naïveté me permettait de croire.

- Alors cette journée ?

- Parfaite.

- Autant ?

- Vous savez, j'ai toujours voulu être journaliste, comme mon oncle ou comme votre père. Je les admire et maintenant que je me trouve sur la première marche de mon rêve, je ne peux qu'être satisfait.

- Oh eh bien je suis heureux de l'apprendre.

- Cette fois-ci je dois vous laisser, il va bientôt faire nuit et j'aimerais être chez moi rapidement.

J'exprimais ma gêne par un rictus timide avant de serrer la bandoulière de ma sacoche. Je lui serrai vivement sa poigne puis finis par me diriger vers le métro le plus proche.

- Attendez !

Une voix plus que familière me stoppa dans mon élan. Ce fut bizarre de l'admettre mais j'appréciais ce timbre et cette sonorité. Je m'arrêtais alors subitement avant de me retourner, surpris.

- Laissez moi vous ramenez.

Son regard était intensément beau. Aucun autre ne pouvait lui résister. Aucun regard n'oserait d'ailleurs l'affronter par peur d'y perdre toute victoire. J'étais conquis. Pas dans le sens que tout le monde l'entend, mais simplement dans cette bataille. Il avait gagné, je ne pouvais l'affronter. Il s'approcha de moi et posa avec douceur une main sur mon épaule.

- J'y tiens et vous ne pouvez refuser.

- Je vis juste à côté, vous savez...

- Vous mentez.

Il avait raison, je mentais. Il me fallait environ une demi-heure pour rejoindre l'appartement. Par ailleurs, même si les métros se faisaient abondants pendant les heures de pointe, il y avait toujours ce petit risque de se faire voler quelque chose. C'est pour cette seule et unique raison que je pris d'autres métros pour dévier toutes menaces, quelles qu'elles soient.

- Je vous assure je...

- Dan.

Il me fixait de son regard menaçant. Imaginez un homme grand, volumineux car musclé, muni d'un des plus beaux regards que vous n'ayez jamais vu, vous obligeant de le suivre pour vous ramener chez vous. Que faites-vous ? Vous acceptez et vous jouez la carte de la facilité ou vous vous faîtes désirer ? Je n'étais pas ce genre de garçon mais parfois il faut savoir oser. Malgré la noirceur du jour, ses iris reflétaient avec les dernières lueurs du soleil. Je n'étais qu'à quelques pas de la bouche du métro et pourtant mon envie me poussait à accepter son offre.

- Acceptez. Je ne veux pas qu'il vous arrive quelque chose alors que vous venez tout juste de vous faire embaucher.

- Si vous insistez.

Le rictus qu'il venait de perdre refit surface. Il ajouta un petit " bien " avant de se diriger vers le parking commun au bâtiment. Nous prîmes l'ascenseur où nous descendîmes au deuxième sous-sol. La voiture de Brody était une magnifique Lamborghini Aventador blanche. Le style de voiture qu'un riche peut facilement s'offrir. Il fit le tour de sa voiture de luxe afin de m'ouvrir la porte et de me laisser glisser à l'intérieur.

- Puis-je vous demander quelque chose ?

- Évidemment.

- C'est un rituel de raccompagner tous les nouveaux ?

DannyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant