Le week-end du dix-neuf Avril arrive et nous nous préparons doucement à partir pour La Chalcidique, direction le petit village d'Agios Nikolaos. Nous ne sommes pas vraiment dans la légalité car nous ne sommes pas encore autorisés à changer de région mais tant pis, cela ne me dérange plus de ne pas respecter des restrictions que je trouve abusives. Au bout d'un moment, ça a trop duré. C'est tellement dommage d'être en Erasmus et de devoir rester dans l'appartement. Nous prenons le bus sur le parking d'Ikea comme d'habitude, puis nous allons récupérer les voitures à l'agence Chalkidiki cars, après les avoir réservées en ligne. Andrea et Emma montent avec moi. Encore une fois, nous nous devons de n'être que trois par voiture. Je me sens vraiment à l'aise au volant, j'aime beaucoup conduire sur les petites routes grecques. Les paysages sont magnifiques, et les panneaux dépaysants, avec cet alphabet unique. Et puis, il n'y a presque personne sur les routes, car la Grèce est encore partiellement confinée. Nous prenons l'autoroute pendant un long moment. Emma travaille à l'arrière car elle a des essais pour l'université à terminer.
Andrea se charge de la musique. Elle a de très bons goûts ! Elle passe des musiques des années quatre-vingt, un de mes répertoires de musique préférés, du Reggaeton... Bref, c'est le parfait Disk Jockey.
Nous arrivons à destination. La villa est vraiment bien faite, en deux parties. Les garçons prennent une partie de la maison, et nous les filles, la deuxième. Je suis dans la chambre avec Ines et Margot.
Justine part faire quelques courses. Nous pique-niquons ensuite puis nous allons nous promener dans le village. Je suis un peu fatiguée. J'étais stressée par le voyage et j'ai peu dormi. Nous allons voir quelques églises, puis nous nous promenons en direction de la mer. Elle est d'un bleu époustouflant. Vittorio joue au mannequin. Il se met en boxer et prend la pose, allongé sur des rochers. Les garçons prennent des photos de lui. La scène est culte, on croirait voir un dieu grec. Avec les filles, depuis le rocher sur lequel nous nous sommes assises, nous observons. C'est vrai qu'il est quand même canon Vittorio, mais un peu trop dragueur pour moi. Le soir venu, nous reprenons les voitures pour partir voir une autre plage. Malheureusement, nous perdons Carlo de vue. Il conduit beaucoup trop vite pour moi sur ces petites routes de montagne... Avec les filles, nous débusquons un peu plus loin une autre plage, un peu cachée. Nous l'apercevons depuis la route et décidons d'aller y faire un tour avant que la nuit tombe. Il y a de beaux rochers couleur ocre et l'eau est transluscide. Nous prenons quelques selfies, puis reprenons la voiture pour rentrer à la maison de vacances.
Après nous être trompées de route un moment, nous rentrons à la villa, prenons une douche puis nous nous préparons pour la soirée. J'arrive dans le salon avec Ines et les filles et nous sentons déjà que l'ambiance est électrique. Davide marmonne « where is aa... Coline », au moment où j'arrive dans la pièce. Je sens que j'étais attendue...
*
Tout le monde est assis sur des chaises, en cercle. Je m'assoit entre Andrea et Emma. Nous mangeons des spaghettis à la sauce tomate cuisinés par les italiens. Puis nous commençons à jouer au jeu du palmier auquel nous avions déjà joué avec les filles, mais il s'agit d'une variante cette fois-ci... Justine m'avais parlé de ces jeux auxquels ils jouaient de temps en temps avec les garçons italiens mais on peut dire que je ne m'étais pas particulièrement préparée à ça pour ce week-end, alors que je ne connais pas grand monde. Je pensais que l'ambiance serait assez décontractée. Mais tout le monde à l'air de déborder d'énergie. Je tombe sur des cartes qui me font boire quelques gorgées d'alcool. Justine a acheté de quoi faire un punch. Le jeu du palmier est un jeu dont le principe permet d'apprendre à se connaître. Il y a seulement une ou deux cartes un peu osées dont les significations sont « enlever un vêtement » ou alors « embrasser quelqu'un », et j'espère vraiment ne pas tomber dessus. Laïs tombe sûr une carte qui lui dit d'enlever son T-shirt. Pour ma part, je tombe sur la carte signifiant que ma voisine de droite doit désigner pour moi une personne à embrasser. C'est Andrea qui est à ma droite. Elle me demande donc qui est-ce que je souhaite embrasser. Je lui répond que je n'en ait vraiment aucune idée. J'ai décidé de jouer le jeu et je suis quelqu'un qui respecte les règles, je lui dit donc que je suis d'accord pour embrasser quelqu'un. Je lui souffle que je veux bien embrasser une fille, car pour moi, c'est un enjeu un peu trop important d'embrasser un garçon si je n'ai pas de sentiments pour lui. J'ai envie d'embrasser Vincenzo bien sûr, mais je ne veux pas que notre premier baiser soit un baiser réalisé lors d'un jeu, je me dis que ça peut être un moment assez important et révélateur pour nous. Après un moment de blanc, Cecilia lance « I can do it ». Je l'embrasse donc. C'est un smack. C'est la première fois que j'embrasse une fille. Je me dit que ça peut être une expérience ! Bon, je n'apprécie pas vraiment le baiser par contre.
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La ville douce
No FicciónCe récit retrace les aventures d'une jeune étudiante de 22 ans en Erasmus en Grèce à Thessalonique pendant un an durant le Covid. Il parle d'histoires d'amours, d'amitiés, de la culture grecque, d'erreurs et d'apprentissages... La narratrice a vécu...