Dernier soupir

24 4 0
                                    

En ce début de mois de novembre. Sur le toit de l'immeuble le plus haut de la ville de Yokohama, par un soir des plus glaciale, les quelques oiseaux encore présent, qui n'avaient manifestement pas encore migrés, semblaient s'interroger sur la présence d'un individus ici, au bout d'un moment, le froid devenant insupportable pour eux, gelant leurs ailes, ils partirent pour leur survis s'interrogeant toujours sur la présence de cet individus loufoque.

Cet homme, Dazai, était assis sur le rebord du toit, de quoi donner des hauts le cœur dû à la sensation de vertige à n'importe qui. De la fumée sortait de sa bouche, non pas parce qu'il fumait, ce qui n'était pas le cas, mais à cause de la fraîcheur de la soirée. Il soupira. D'ici quelques minutes, des cris fuseraient dans toute la ville, des applaudissements et de la musique, de la bonne humeur en somme. La nouvelle année allait bientôt arriver, de quoi donner du baume au cœur à beaucoup d'entre nous, nous poussant à avoir de nouvelles résolutions que nous ne tiendrons probablement pas. Pour sa part Dazai, n'était pas enchanté par la perspective de la nouvelle année, qui dit nouvelle année, dit une nouvelle année d'existence à subir, subir cette sordide vie dont il ne veut plus depuis bien longtemps maintenant.

Il regarda l'horizon, un sourire en coin. Cette ville, malgré ces défauts, lui a néanmoins permis de faire plusieurs rencontres toutes plus intéressantes les unes que les autres. Rencontre qui lui ont permis de se divertir un tant soit peu de sa terrible vie monotone. Son sourire s'effaça lorsqu'il pensa à une personne en particulier. Chuuya. Il ne pouvait le nier, il le considère comme une très bonne rencontre si ce n'est la meilleure de toute sa vie, mais Oda tiendra lui aussi une très grande place dans son cœur certes pas de la même manière que sa limace, mais une place tout aussi importante.

Un nouveau soupir. Il repensait au jour où il avait quitté la mafia, une des meilleures décisions qu'il ai pu faire et ce grâce à Oda. Néanmoins, trois jours, après l'avoir quitté, il s'était rendu au Lupin, son bar de prédilection. Une fois arrivé, il avait vu Chuuya assis au bar, un verre de vin en main et vu son état chancelant cela ne semblait pas être le premier. Dans un premier temps, il avait voulu venir le déranger pour se distraire puis quand il a enfin pu voir son visage, il avait vu son regard vide qui semblait dévasté, il n'y avait plus cette petite étincelle dans ses magnifiques yeux bleus. Dazai avait donc préféré partir, ce qu'il ne savait pas, c'est que ce soir-là, Chuuya l'avais bel et bien vu, il s'était retourné par instinct et avait vu le brun qui hantait ses pensées depuis trois jours déjà, depuis qu'il avait quitté la mafia. Il avait interprété cela comme une nouvelle fuite de la part de Dazai et le taux d'alcool dans son sang n'aidant pas, il s'était mis à imaginer plusieurs scénarios du pourquoi le suicidaire ne l'avait pas prévenu de son départ et de pourquoi il l'avait délibérément ignoré ce soir-là, le rouquin s'était alors effondrée en pleure sur le bar.

Dazai respira à nouveau l'air frais du haut de l'immeuble et ce penchant un peu plus en avant, histoire de voir le vide dans lequel il sombrerait d'ici peu. Il passa une main dans ses cheveux et sourit en s'imaginant sombrer dans ce futur sommeil éternel. Toutes ses dernières tentatives avaient échoué, faisant qu' au fur et à mesure des années il cachait ses échecs avec de nouveaux bandages. Oui, chaque échec dans une tentative va avoir des conséquences, plus ou moins graves en fonction du stratagème utilisé. Quoi qu'il en soit le jeune homme avait le corps bafoué de cicatrices et des traces de brûlures qu'il s'était auto infligée. Il toucha ses bandages sur ses bras, semblant réfléchir, puis il toucha ceux vers son cou. Il espérait bien que cette fois, il n'y survivrait pas, il n'y avait aucune raison que ça ne fonctionne pas, il avait tout calculé pour la bonne réussite de cette tentative. Il avait même verrouillé la porte menant au toit de l'immeuble après avoir volé adroitement les clés au gardien de l'immeuble qui s'est rendu compte de rien.

Et puis qui voudrait l'empêcher de passer à l'acte en soit. Ses collègues de travail ? Non, ils l'appréciaient, mais s'il n'était plus là, il ne les gênerait plus en les retardant dans leurs divers tâches, Kunikida n'aurait plus à râler et ne perdrait plus une seconde sur son précieux planning. Il lâcha un léger rire en imaginant Kunikida râler pour préparer ses obsèques qui lui feraient probablement perdre du temps sur des missions plus importantes.

Ce laissant aller de plus en plus dans ses sombres pensées, les minutes passèrent, l'échéance était bientôt arrivée. Il allait enfin pouvoir atteindre le repos éternel.

Trois, deux, un... C'était le grand moment. Pourtant au lieu de basculer par l'avant comme prévu, il avait basculé vers l'arrière, s'apercevant directement que la porte précédemment fermée à clé semblait avoir subi un horrible traitement, des bouts de portes joncher le sol comme si quelqu'un avait explosé cette malheureuse porte.

Dazai écarquilla d'autant plus les yeux en apercevant l'individu qui l'avait "sauvé" ou "condamné" au choix. Chuuya se trouvait là devant lui, le souffle saccadé, signe qu'il avait couru jusqu'ici et également signe d'un stress apparent que le brun ne comprenait pas vraiment. Les yeux cachés par son chapeau, l'expression faciale du rouquin était illisible pour Dazai. Le jeune mafieux, se mit alors à lui asséner de violents coups dans les côtes, des larmes commençant à perler sur ses joues.

" Bonne année stupide Dazai."

Le suicidaire n'y croyait pas, Chuuya venait de le sauver alors qu'il était censé le haïr. Néanmoins, cela lui réchauffa le cœur de savoir que finalement quelqu'un tenait à lui, et pas n'importe qui, son Chibi.

Malgré les coups que Chuuya continuer de lui donner, cela n'empêcha pas Dazai de le prendre dans ses bras, le serrant aussi fort qu'il le pouvait, les bras tremblants et des larmes de mélancolies commençant à apparaître, mais pour rien au monde, il ne montrerait cela au rouquin. Celui-ci rendit son étreinte à Dazai.

"Bonne année à toi aussi ma limace. " lui murmura-t-il

Et les deux jeunes hommes restèrent ainsi l'un dans les bras de l'autre jusqu'au lever du soleil et surtout jusqu'à Chuuya parvienne à se libérer des bras du brun et à le traîner chez lui afin qu'il ne meure pas de froid.


Soupir glacialOù les histoires vivent. Découvrez maintenant