Hold On

Chapitre 3 - L'inquiétude

Ça fait déjà quelque temps que je me sens suivie. Et je sais pertinemment que c'est lui. J'ai le sentiment d'être impuissante face à cette situation. Il est clair que si je me rends à un poste de police, je ne serai pas prise au sérieux. Je ne vois pas pourquoi un officier de police bougerait ne serait-ce que le petit doigt pour me protéger, quand des femmes victimes de violences domestiques sont laissés à l'abandon par le système et sont dans l'obligation de courir à droite et à gauche pour recevoir les aides dont elles ont besoin pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Elles sont face à un mur auprès de tous les soi-disant organismes censés les protéger.

Je n'ai pas le choix que de poursuivre ma marche en accélérant le pas. Je continue à parler avec June sans évoquer mon sentiment d'insécurité. Je rentre dans mon immeuble et ni une ni deux, je m'engouffre dans l'ascenseur qui, par chance, s'est directement ouvert.

C'est une fois devant ma porte d'entrée que je me rends compte que quelque chose n'est pas normal. Mon tapis est légèrement déplacé hors je sais que ce n'est pas moi. Je ne supporte pas quand il n'est pas aligné sur les carreaux de carrelage.

J'insère ma clé dans la serrure et je me rends compte que la porte est déjà déverrouillée. J'ouvre la porte avec précaution et je ressens une atmosphère différente. Je sais qu'un inconnu s'est introduit chez moi et a touché à mes affaires.

En faisant le tour, je m'aperçois que rien n'a été dérobé, ce que je ne comprends pas.

SMS

A June :

C'est bizarre, quelqu'un est rentré chez moi pendant mon absence mais rien n'a été volé

De June :

Appelle la police, entre ça et la sensation d'être suivie, je trouve cela étrange

A June :

Pas sûre que les forces de l'ordre fassent grand chose. Je pense que je vais aller voir le concierge pour savoir s'il a vu quoique ce soit dans la journée

De June :

Okay. Tiens moi au courant

***

Je descends à l'accueil du bâtiment et par chance je croise directement George. Cet homme est foncièrement gentil. Dès que j'ai un problème, je sais que je peux compter sur lui.

- Bonsoir George, comment ça va ?, lui demandai-je.

- Bien le bonsoir ma petite Anya. Très bien ma foi, me dit-il en souriant. Qu'est ce qui t'amène ?

- Rien de bien grave. Je voulais juste savoir si tu n'avais pas remarqué la présence d'un inconnu dans l'immeuble aujourd'hui. En rentrant chez moi, mon tapis était déplacé et ma porte d'entrée ouverte. Je suis certaine de l'avoir verrouillée ce matin.

- Ah bon ? En toute honnêteté, il ne s'est rien passé d'anormal aujourd'hui. Tu sais bien, la routine. On t'a volé ?

- Non justement. C'est ce qui me semble le plus étrange. Bon bah merci George. Je te souhaite une très bonne soirée.

- Merci ma petite. Je te le souhaite aussi. Et ne t'en fais pas, je vais être vigilant dans les jours qui suivent.

***

C'est donc sans plus d'informations que je rentre chez moi. Je fais fi de cet incident et vaque à mes occupations. Je ne veux pas psychoter et me gâcher la soirée.

Le lendemain matin, j'appelle un garage que mon assurance auto m'a conseillée et leur demande s'ils peuvent venir chercher ma voiture sur le campus. Ils sont d'accord et je dois donc retrouver le dépanneur à onze heures trente. Il a besoin que je sois là pour leur donner les clés.