Siegfried était sur le point de partir. Depuis sa conversation avec le prisonnier il s'était décidé à partir quitte à déserter. La situation entre lui et ses supérieurs ne cessait de se dégrader, il avait perdu la plupart de ses amis qu'il s'était fait au sein de l'armée et un sentiment grandissant de malaise à combattre son propre peuple, Covald, furent les principales raisons de son départ.
Lors d'une froide soirée au début de l'hiver il s'éclipsa de sa chambre. Il avait enfilé une tenue civile composé de braies bouffantes à la nordique, d'un épais manteau de laine, de longue bote de cuir et d'une cape légère en lin. Son équipement se résuma à une épée et une dague à sa ceinture, avec dans un sac le peu d'affaires personnels qu'il gardait ainsi que sa bourse. Il sortit de sa chambre et descendit jusqu'au rez-de-chaussée en prenant soin d'éviter les gardes qui somnolaient à cette heure tardive. Il fallait qu'il atteigne les écuries pour récupérer un cheval qui lui permettrait d'atteindre la capital au plus vite.
Le donjon était silencieux, arrivé à une encadrure de porte en bas de l'escalier menant vers le hall et la salle principale, il s'arrêta. En tendant l'oreille, il put entendre que des personnes se trouvaient dans le hall, peut-être deux ou trois, sans pouvoir distinguer les voix ni ce qu'elles disaient. Il s'assit sur les marches de l'escalier, immobile, guettant un mouvement. Les minutes passaient et les inconnus n'avaient pas l'air de bouger, il se sentit anxieux à mesure qu'il attendait étant donné que son plan risquait d'être compromis. Alors qu'il était fixé sur la porte, il entendit une voix venant de l'escalier derrière lui.
« Mon seigneur Siegfried ? »
La voix lui était familière, et elle parlait en chuchotant comme pour ne pas attirer l'attention. Siegfried se retourna brusquement, se retrouvant face à Hagin.
« Par tous les Dieux Hagin ! » Siegfried se sentit soulagé. « Tu m'as flanqué une de ces peurs ».
« Vous m'en voyez navré messire, mais... Que faites vous ici si tard ? Et équipé ainsi ?"
Siegfried compris vite qu'il n'avait nul intérêt à mentir, cela n'aurait fait que le rendre encore plus suspect.
« Hagin, je m'en vais, je dois partir je n'ai pas le choix. »
Le jeune homme semblait qu'à moitié surpris, ayant sûrement déjà compris ses intentions.
« Vous désertez ? »
« Oui Hagin, je déserte. »
Les deux hommes restèrent silencieux un moment, puis Hagin reprit.
« Laissez moi venir avec vous messire, je vous admire depuis toujours, je ne veux pas rester dans les rangs de l'Empire si ce n'est pas sous votre commandement. »
Siegfried reconnaissait la le jeune guerrier qu'il avait toujours connu et pesait le pour et le contre, il ne voyait pas d'inconvénients à voir un compagnon et il devait réfléchir vite.
« Tu es sûr ? L'on part tout de suite, pas le temps de rassembler tes affaires. »
« J'ai tout sur moi mon seigneur, je vous ai entendu partir et je vous ai suivis me doutant de vos intentions .»
Le jeune homme était rusé se dit Siegfried.
« Très bien alors écoute moi, l'on va traverser le hall sans se faire voir, ensuite dans la cours il fera sombre et j'ai pris soin de choisir une nuit sans lune. L'on se déplacera jusqu'aux écuries ou nous récupérerons deux chevaux avant de filer vers la porte sud. Mais avant, il faudra neutraliser les gardes et ouvrir la porte nous même, ce ne devrait pas poser problèmes, il n'y a que deux sentinelles à chaque porte. »
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Le monde de Suna : La geste de Siegfried
Paranormal[Héroïque-fantastique/Médiévale] Dans le monde de Suna déchiré par la guerre, Siegfried, un Easterling de Covald sert dans l'armée impériale. Se battant lors de la guerre civile opposants l'Empire aux Sudrons et Nordiques, il va rentrer sur sa terre...