CHAPITRE 10 : Un vent de liberté nous offre de nouvelles possibilités

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Le deux Mai, deux jours plus tard, c'est la réouverture des restaurants en Grèce. C'est incroyable. Je suis aux anges. Nous avons choisi un dress code « elegant » pour marquer le coup. J'enfile donc une robe que j'ai acheté quelques jours plus tôt. une jolie robe noire avec des boutons tout le long. Elle est très cintrée, avec un col rond. Nous nous rendons en taxi avec Cecilia à Ladatika, la rue connue pour ses fameux restaurants à Thessalonique. Justine est déjà sur place, car elle avait un date avec Aleksandros, un étudiant en médecine, également membre du groupe Esn. Le repas est délicieux. Nous prenons plusieurs plats que nous partageons, afin de pouvoir goûter à tout. Cecilia nous dit que Vincenzo n'est pas là car il est au téléphone avec sa petite amie.

A ce moment-là je me demande ce qu'il se passe : sont ils toujours ensemble ? Où peut-être l'a t'il appelée pour la quitter définitivement ? J'appréhende un peu maintenant de le voir à la fin du repas. Peut être que nous n'aurions pas du communiquer par message comme cela. Une fois que nous avons fini de manger, nous décidons de monter au carré. Nous achetons une bière chacun, puis les filles décident de partir à pieds. C'est assez loin, je pars donc avec Emanuele en direction de la rue Egnatia pour prendre le taxi car j'ai mis des bottines à talons : je n'allais pas pouvoir monter à pieds. Nous mettons du temps à trouver un taxi car il n'y en a plus de disponible sur l'application. Nous appelons donc finalement un taxi que nous trouvons le long du front de mer.

Nous partons en direction du carré. Nous y arrivons avec Ema, puis, j'aperçois d'en bas Vincenzo et Vittorio qui se trouve au niveau de la rue en aplomb. Mon cœur manque un battement. J'ai l'impression d'être dans un film. J'ai le sentiment qu'il m'arrive quelque chose qui ne m'était jamais arrivé avant : je crois que je tombe amoureuse. Je ne sais pas si c'était un coup de foudre (il faut dire que je ne sais pas réellement si ça existe), mais dès que je l'ai rencontré, j'ai eu l'impression de le connaître; d'être sur la même longueur d'ondes que lui. J'ai l'impression aussi que tout cela est amplifié par le fait que nous sommes vraiment un petit cercle de jeunes adultes, venant de pays étrangers, dans un coin paradisiaque. Et, aussi, après les confinements, et le le fait de ne plus aller en cours... Je suis plus audacieuse qu'en temps normal, c'est sûr.

Vincenzo descend dans le carré et commence à me parler. Il me dit qu'il s'est blessé la jambe en jouant foot. J'en suis désolée pour lui. Je lui dit que nous partons aux météores pour le week-end qui arrive. Il me répond qu'il ne peut pas venir, car il sera en week-end à Halkidiki avec d'autres personnes. 

Tant pis, je me dit que nous pourrons nous voir plus tard. Nous faisons quelques pas de danse ensemble, nous sommes vraiment coordonnés. Je me sens bien avec lui. Comme si plus rien autour n'existait.

Ensuite, les autres nous rejoignent. Nous dansons tous ensemble. Je parle un peu avec les filles étudiantes en archéologie qui sont copines avec Andrea. Je leur avait déjà parlé lors des randonnées que nous avions faites ensemble. Il y a Rixie, Claire, Alejandra.  Je suis contente qu'elles viennent me parler. Vittorio arrive dans le cercle que nous avons créé et commence à les draguer. Il leur dit que c'est dommage parce qu'il ne les a jamais vues nulle part. Une des filles lui répond « but we are hiking girls, you know » Je lui dit qu'il faut qu'il parte en randonnée si il veut rencontrer plus de personnes. Bon, dans son cas, plus de filles. Il me regarde et me dit : « next hike, I go ».

Vincenzo nous dit qu'il n'apprécie pas trop la musique techno et sort de la foule pour aller en haut s'isoler dans les petites ruelles. Je le suit. Il y aussi Davide, Ines et Vittorio, ils me laissent un moment parler seule à seule avec Vincenzo. Ines et Davide étaient en voyage pour quelques jours avec Maeva et Margot qui elles, ne sont pas encore revenues. Ines me dit que ma robe est « very sexy ».

Je me retrouve donc seule avec Vincenzo. Il me dit « where are you from ? From Hungary ? » Je lui dit « noo, from France ! » Il me dit « I knooow » en rigolant. Il blaguait... C'est une sorte de mini « date », je lui demande quel âge il a, il me dit « twenty-one years, soon twenty-two », avec un fort accent anglais. Mince, moi qui pensait qu'il avait au moins vingt-deux ans. Je lui dit que moi j'ai vingt-trois ans, je lui rappelle que c'était mon anniversaire la semaine d'avant. Il me dit qu'il s'en rappelle. Puis il me regarde dans les yeux et me dit « is it a problem ? » Je lui dit « no of course not ! ». Je suis en train de réaliser un peu l'ampleur de ce que je suis en train de faire... Erasmus est une très petite communauté et, si au final Vincenzo ne veut pas de moi, il me sera difficile de l'éviter après... Et si nous sommes ensemble, tout le monde le saura. Bon, ça m'oblige un peu à me confronter au regard des autres et à prendre confiance en moi.

Une nuée de souvenirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant