Faire face

Chapitre 1 : Avant

Je n'ai jamais sue comment m'exprimer avant.

Je sais pas trop comment le définir, mais c'était quelque chose d'impossible pour moi. Comment réagir au bon moment ? De quelle manière ? Comment ne pas passer pour une folle jalouse ?

Un simple sourire m'a fait vaciller, a ébranlé ma vie et mon cœur au passage. Cet homme, d'une complexité sans borne. Un simple humain qui a réussie à faire changer ma manière de voir le monde et me rendre à l'évidence que je ne faisais pas forcément les bons choix au bon moment.

Chaque humain a sa manière de réagir à la situation qui lui est imposé. Moi, en l'occurrence, je ne sais jamais comment le prendre. Ce qui fait de moi un être étrange, versatile et lunatique.

Comment j'en suis arrivée là ?

Moi-même je n'ai pas la réponse. Mais un jour peut-être cela apparaitra devant moi comme l'étoile de noël au-dessus du sapin. Si t'en es que j'y crois encore.

Je viens d'une famille relativement croyante, une mère aimante un père relativement fière et une profusion de frères et sœurs. En réalité, mon père s'est marié deux fois. Deux enfants, un fils et une fille sont nés d'une première union, qui s'est soldé par l'arrêt cardiaque de la mère. Et puis le destin a fait que mon père rencontre ma mère. De là, mes deux frères et ma petite sœur son nés, et moi au milieu. De quelque manière que ce soit, je ne le dirai pas encore ici, mais une chose est sur... Je ne le conçois pas du tout. Mais on ne fait pas le monde par nous-même.

***

Je me réveillai tant bien que mal de mon lit, et attrapai mon téléphone pour vérifier les dernières nouvelles. Un enfant avait disparu, une entreprise était en déclin, des manifestants protestaient contre le réchauffement climatique. Mais rien qui ne me touchait directement. C'est triste, mais la vie est faite de haut et de bas. Moi, en revanche, je ne faisais que vivre ma vie d'étudiante. Il ne me restait plus que 3 mois avant l'obtention du diplôme. Plus que quelques mois avant que la vie d'adulte ne vienne sonner à ma porte.

Je ne sais pas trop comment ma journée sera faite, mais en tout en cas, une chose est sur, c'est qu'un anniversaire va se fêter ce soir. Celui de ma meilleure amie. Elle n'aime pas trop définir notre relation comme telle, mais je m'en fiche. C'est l'une de mes plus vieille amie, et je me dois d'être présente pour elle. Pour ce qui est du reste, je me dédouane complètement. Je ne sais jamais comment m'habiller pour ce genre d'occasion.

Alors que je m'éveillais tant bien que mal, un son parvint jusqu'à mes oreilles. Le temps de chercher d'où cela provenait, ce dernier s'était arrêté. Mais je m'aperçue alors que cela provenait de mon téléphone. Juliette avait laissé un message vocale :

- Coucou poulette, tu fais quoi aujourd'hui ? J'ai un truc à te proposer sinon ?

Alors que je me réveillai doucement de ma nuit de neuf heure, j'attrapai mon portable et commençai à taper :

- Je viens juste de me réveiller. Laisses moi le temps de prendre mon petit-déjeuner au moins !

- Non, je suis à 5 minutes de ta piole ma belle. Fallait pas dormir si tard la vieille, répondit-elle aussitôt.

Sur ces mots, je bondis de mon lit et attrapai mon peignoir. La connaissant, elle ne me laisserait même pas le temps de prendre un seul encas. Je me décidai donc à me lever et m'habillai d'un simple tee-shirt blanc en lin et pantalon noir délavée. J'attrapai mes bottines noires en faux cuirs et descendis alors vers la cuisine.

Mes parents était partis depuis bientôt une heure, si bien que la tranquillité emplissait la pièce. Un apaisement si rare, que je m'arrêtai en bas des escaliers et fermai les yeux. Je devais profiter de ce moment en silence. J'en avais besoin.

Dix minutes plus tard, je me réveillai de ma léthargie primitive et m'avançai vers le garde-manger. Le petit-déjeuner fut bref et succinct. Un pain de mie sans croute, du miel sur le dessus accompagnée d'un café noir sans sucre. A peine cinq minutes après avoir engloutie tout cela, Juliette apparue devant moi.

- Salut juliette ! saluai-je, je sais que la porte n'est jamais fermée à clé, mais s'il te plait ! Annonces-toi à l'avenir.

- Je sais, mais c'est plus fort que moi, s'exclama-t-elle après un câlin plutôt violent.

Mon amie me prit alors dans ses bras, et me proposa un câlin jamais vue jusqu'à maintenant. Chaleureux et violent en même temps. C'était signe d'une nouvelle que je n'allais pas forcément apprécier.

- Aujourd'hui c'est shopping ! Gabriel organise ma soirée pour nos diplômes et mon anniversaire. Besoin d'être sur son 31 obligé!

- Mais...

J'ai toujours détestai les imprévus. Et ma meilleure amie le sait tout autant. Gabriel était son petit copain, et le meilleur ami de mon ex. Vincent, de son prénom, une personne que je réprouvais et que je ne voulais plus dans ma vie. Si vous saviez comment s'était déroulé notre rupture, vous lui auriez surement jeter des pierres. Mais comme toujours, elle ignorait les points de vus qui n'allait pas dans son sens. Je sais comment elle fonctionne, je m'y attendais. Mais, cette fois, c'était différent. J'avais rompue avec Vincent depuis presque un an et cela m'affectait encore aujourd'hui. Elle le sait très bien, mais elle voulait avant tout que je passe à autre chose. Si seulement elle avait vécue ce moment. Ces cinq minutes de torture. Cet instant où tout ton monde bascule, où ton monde que tu avais bâtie de tes propres mains, et avec tout l'espoir que tu offrais à l'amour même vacillait et se renversait comme un château de sable. Finalement, une opportunité qui tombait simplement dans les méandres de l'oubli. Et dans tout ce désespoir, son chien, fox un malinois pur race qui m'aimait réellement, qui pleurait à la simple vue de ma tristesse exubérante. Il le savait, et c'était peut être ce qui me déchirait le plus le cœur à ce moment là.

- Chacha !!! Allô ?! Tu es encore avec nous ?

Juliette me criait dans les oreilles si bien que je les couvris tellement sa voix était aigus. Après un moment de répit, je lui indiquais que j'étais prête à partir et nous allâmes toute deux vers le supermarché le plus proche. Il nous fallait forcément du ravitaillement pour la journée : du red bull, de la brioche et des bonbons colas.

***

Le soir approchait à grand pas. Juliette attendait mon feu vert pour une tenue or et paillette lorsque je reçue un message de mon meilleur ami qui m'informait de son arrivé imminent vers mon humble demeure. Une maison typique française à un étage, trois chambres et une devanture défraichie.

- Olivier arrive dans 5 minutes, il te dira si ca le fait ou pas ! je descend !

Cela peut paraitre égoïste ou puéril de ma part, ou que sais je, mais je n'aime pas choisir mes tenues. Encore moins si c'est juliette qui me les choisie. Au moins Olivier saura. Enfin je l'espère. Je l'accueillis donc avec un gros câlin et lui indiqua la tenue que tendait Juliette vers nous. Une robe courte et pailletée qui reflétait le désespoir qui se déferler en moi à ce moment même. Elle en dévoilait trop, mais pas suffisamment pour me sentir à nu.

- Alors là, c'est sexy ! Mais j'aime assez, elle t'ira à merveille Charlotte !

- AAAah pa-re-fait ! Super, on s'habille et on y va, on est déjà en retard !

***

Nous étions à deux minutes du lieu de la soirée, une maison louée par une colocation faite de trois garçons et deux filles, tous de la même promo que Juliette, Olivier et moi. J'entendais la musique résonnait à travers les murs quand Juliette me stoppa net :

- Bon, je dois te révéler un truc ma biche...

- Dis-moi... hésitai-je.

Elle hésita quelque seconde, se racla la gorge et annonça, d'un ton faussement neutre :

- Vincent sera là ce soir... Avec sa nouvelle copine.

Sur le moment, je ne reçue pas la nouvelle comme attendue. Je ne me suis pas énervée ni même sur-réagie. Je l'ai juste regarder, d'un air ahurie.

- Et alors ? c'est notre soirée. C'est pas un mec qui va m'enlever ça.

Je me surprenais moi-même, mais mes propres pieds me guida vers l'entrée, que je franchis sans hésitation. C'est du passé. Il est le passé. Et rien ne m'empêchera de profiter de cette soirée.