Le retour

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Les dernières notes de la musique s'arrêtèrent au moment où je vis la maison. Cette maison qui n'avait recueillit que peu de bon souvenirs. Huit ans, cela faisait huit ans que je ne l'avais vu.

Suite au peu d'entretien qu'elle avait eu depuis qu'elle n'était plus habitée, son état s'était dégradé. La toiture autrefois propre et noire était remplie de mousses. Les murs blancs en pierres étaient devenus légèrement jaune et à quelques endroits où de la glycine avait poussé, marronés. Le grand portail avait perdu de sa splendeur et l'aller où passaient les voitures pour se garer était remplie de plantes envahissantes.

Le manoir n'avait, malgré lui, jamais été aussi vivant. De son air autrefois, froid et stricte, régnait maintenant un air vive naturel et un plus chaleureux.

La voiture se gara devant, je m'apprêtai à sortir quand la voix inquiète de Steven lui demanda:

— Emma tu es sûre que tu ne veux pas qu'on y aille ensemble ?

Steven était devenu comme un grand frère pour moi, depuis l'arrestation de mes parents, je vivais chez ma tante. Chez eux tout étaient plus chaleureux, plus doux, j'avais pu profiter de cette famille aimante.

— Ne t'inquiète pas, je veux y aller seule et puis si je ne me trompe pas Eldy t'attends, non?

Eldy était la petite amie de Steven, cela faisait quelques mois qu'ils sortaient ensemble. Au début, c'était juste une amie qu'il s'était fait lors de son entrée à l'université. J'adorais le taquiner en lui rappelant qu'avant même qu'ils soient ensemble je lui avait dis qu'ils étaient fait l'un pour l'autre.

Je sortis de la voiture et le regardai partir. Il me lança un dernier regard avant que la voiture ne soit englouti par la forêt.

Je me tournai vers le portail. J'inspirai un bon coup et le poussai. J'allais revivre mes souvenirs et trouver des réponses à mes questions, j'en était sûre.

J'avançais doucement, chaque pas étant pour moi difficile. Comment ne pas se sentir submergée quand tant de souvenirs revenaient?

Je m'arretai devant la porte d'entrée, j'en avais la clef, puisque cette maison m'appartenait, et ce, depuis ma naissance. C'était en partie pour cela que mes géniteurs ne m'avait pas mise à l'adoption, car ils vivaient sous mon toit. Même si la maison était vraiment devenue mienne à mes dix-huit ans.

J'insèrai la clef dans la serrure puis poussai la porte. Un grincement se fit entendre et l'entrée s'offrit à moi. Le sol était poussiéreux et les meubles, recouverts de draps blancs. Seul l'escalier n'avait rien de changé.

Je ne tardai pas trop dans cette pièce et pris ces escaliers comme tant de d
fois auparavant. J'effleurai doucement la rambarde en marbre, sensation qui me rappelai de nombreux moments. Du bout de mes doigts, je cessai de toucher la pierre froide.

Une fois à l'étage, je me dirigeai jusqu'à la porte de ma chambre. Une main sur mon sac, une autre hésitante sur la poignée. J'entrouvri légèrement la porte, puis m'armai de mon courage pour faire face à tant de mauvais souvenirs.

Les rideaux étant fermés, je ne distinguais seulement quelques objets, j'allai en ouvrir un pour éclairer, ne serait-ce qu'un peu la pièce sombre.

Chaque objets se disinaient devant moi, me rappelant un moment de ma vie. Mon bureau, ou j'avais passé des heures à dessiner dans mon carnet. Je posai ma valise près de mon ancien lit, et m'installai à mon bureau. Je saisis naturellement mon carnet du tiroir et commençai à le feuilleter.

Des dessins de paysage que je faisais quand j'étais en forêt, des dessins du chat de la voisine qui me rendait visite. Je me stoppai sur un dessin en particulié, celui d'un loup paisiblement endormi dans mon lit. A cette image qui fit remonter un souvenir doux, je souris.

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