Je finis par me réveiller, des heures avaient dû passer. Je suis toujours dans cette espèce de bureau, au même endroit que tout à l'heure. Ce que Félix m'a fait me revient petit à petit, et mes larmes coulent sans que je puisse les retenir. Je ne me suis jamais sentie aussi souillée de ma vie. Je pouvais encore sentir sa trace sur moi. J'avais tellement mal, physiquement et mentalement. Félix n'était plus dans la pièce. Il n'y avait personne. J'ai essayé de me relever, mais mes jambes tremblaient tellement que j'ai failli retomber. Je me suis dirigée avec peine vers l'endroit le plus éloigné possible de ce bureau. C'est là que j'ai vu une infirmière, une connaissance de l'hôpital.
L'infirmière m'a fixée d'un air étonné. "Mademoiselle Raint, que faites-vous ici ? Mon Dieu, vous saignez, que s'est-il passé ?"
Mes mots sortent de ma bouche comme un murmure confus. "C'est...c'est...un... un médecin, Félix. Vous le connaissez... Il m'a fait du mal." Ma voix tremble, et mes paroles sont à peine compréhensibles.
L'infirmière m'observe, perplexe. "Comment ? Ce n'est pas possible. Félix est le médecin le plus aimable de l'hôpital. Vous devez vous tromper de personne."
Mais je suis convaincue de ce que j'ai vécu, même si je peine à trouver les mots pour l'expliquer. "Non, je vous jure que c'est vrai. Il est dangereux, il faut l'arrêter."
L'infirmière lève un sourcil, visiblement dubitative. "Votre tête a dû heurter quelque chose, peut-être que votre imagination vous joue des tours."
Ma frustration grandit, et ma colère refoulée trouve enfin une sortie. "NON, C'EST LA VÉRITÉ !" Je crie, désespérée de faire comprendre à quel point ma détresse est réelle.
Soudain, la voix glaciale de Félix me fige sur place. "Que se passe-t-il ici ?"
L'infirmière se tourne vers lui avec soulagement. "Docteur, cette patiente semble perturbée. Elle prétend que vous lui avez fait du mal."
Félix affiche un air d'étonnement feint. "Ah bon ? Étrange, on ne s'est pourtant jamais vus."
Ma colère refoulée explose en moi, et je ne peux pas rester silencieuse. "ARRÊTE, ESPECE DE SALE MENTEUR !"
Félix hausse un sourcil, comme si mon emportement l'amusait. "Il semblerait qu'elle ait grandement besoin de soins psychiatriques. Vous pouvez partir, je vais m'occuper d'elle."
Trop en colère et terrifiée pour me laisser emmener à nouveau, je me raccroche à l'infirmière, tenant son bras avec force. "S'il vous plaît, ne partez pas."
Félix se tourne vers moi, son sourire narquois ressurgissant. "Voyons, mademoiselle, venez avec moi."
Il me tire brusquement, et je réalise que si je ne fais rien, il va encore m'écraser. Je dois lui faire face, peu importe à quel point cela pourrait être difficile.
"Je ne vais pas me taire," dis-je d'une voix faible mais déterminée. "Peu importe ce que tu dis, je vais tout raconter. Tout le monde saura la vérité sur ce que tu as fait, sur ce que vous êtes."
Félix sourit avec dédain. "Vraiment ? Et qui va te croire, hein ? Toi ? La fille qui a des problèmes mentaux ? Crois-moi, Raint, tu ne fais que te rendre la vie encore plus difficile."
Ma colère grandit. "Peu importe ce que tu dis, je ne te laisserai pas m'écraser. J'ai des amis, des gens qui croient en moi. Et peu importe ce que cela prendra, je vais te faire payer pour ce que tu m'as fait."
Félix se tourne vers moi avec un sourire sombre. "Très bien, amusons-nous alors. Vas-y, raconte tout. Voir comment ils réagiront en sachant que tu es une pauvre fille perturbée."
