Un jour de pluie (Koko x Inui)

Chapitre 5

pdv Inui :

J'hésitais un instant, la main posée sur la poignée, debout sur le seuil de la porte close.
Je venais de sortir d'un entretien avec Taiju, donc j'étais encore vêtus de mon uniforme des BD et de mes éternels talons aiguilles rouges.
J'avais eu l'idée d'aller le voir sur un coup de tête, mais...
Est-ce que ce que je voulais faire était raisonnable ?
Je savais très bien que déranger Koko pendant qu'il travaillait était dangereux, je parlais par expérience. Dés qu'on le sortais de sa concentration, il pétait littéralement un câble.
Mais j'avais besoin de le voir, de lui parler. Tout mon être ne cessait de réclamer sa présence, et le son de sa voix.
Depuis qu'il était sortit de son séjour à l'hôpital, je n'avais pas pus l'apercevoir je serait-ce qu'une seule fois. Il m'avait demandé par message de le laisser tranquille pendant qu'il terminait de remettre en ordre les affaires d'argents qui s'étaient accumulées durant toute son absence.
Bien sûr, j'ais obéis.
Comme un gentil toutou.
Pour essayer d'occuper le temps que je passais avec Koko auparavant, j'ais donc commencé à faire des heures supplémentaires au bar à chat, toujours en tant que serveur.
Les deux types et leurs larbins, qui nous avaient attaqués et qui avaient blessé Koko il y a deux semaines, n'y sont plus réapparus jusqu'à maintenant.
Ni ce mystérieux Eijiro Horikoshi, d'ailleurs....

Je fermais les yeux un instant pour me remettre les idées en place, inspirais un grand coup, pris mon courage à deux mains puis ouvris la porte.

Grâce à l'influence de Taiju, les Blacks Dragons avaient pu acheter une sorte de QG dans le centre-ville de Tokyo, où se réunissait de temps en temps les leaders du gang, dont Koko et moi, pour parler entraînement, argent ou d'autres choses dans le même style. Il y avait également un lieu de travail juste à côté aménagé uniquement pour Koko, où il y travaillait régulièrement. C'était là qu'il était enfermé depuis des jours, sans me donner le moindre signe de vie.

Dés que j'entrais, je vis Kokonoi assis à son bureau, le nez plongé dans sa montagne de papier habituels. Toutes cette paperasse ennuyeuse devait frocément causer d'argent ou de transferts en tout genre...
Je restais un instant sans bouger à l'observer. Il avait l'air très concentré et ne semblait pas encore s'être rendu compte de ma présence...

Koko s'habillait toujours de manière assez élégante quand il travaillait à l'extérieur de chez lui : généralement, il portait une chemise, un pantalon coupé droit et une veste, le tout changeant sans cesse de couleur ou de motifs en fonction des jours.
Cette fois-ci, il était vêtus d'un costume rouge bordeaux décorés de motifs foncés alambiqués et biscornus, ainsi que d'une simple chemise noir.
Sa boucle d'oreille habituelle pendait toujours à son lobe, constamment à la même place. Comme il faisait une chaleur assez lourde depuis quelques temps, il avait défait les premiers boutons de sa chemise pour pouvoir respirer plus aisément.

À la vue de cette minuscule parcelle de peau nue à découvert, je ne pus m'empêcher de sentir mes joues chauffer.
Certes, je l'avais déjà vus plus dénudé que ça quand on était enfant. Mais ça, c'était avant...
Avant que tout bascule et que je prenne conscience de la profondeur des sentiments que j'éprouvais réellement envers lui.

Je secouais très légèrement la tête : ce n'est pas parce que j'avais pris conscience de tout ça que je pouvais laisser mon esprit divaguer dans des pensées salace...

Je m'avançais finalement d'un pas décidé vers le bureau de Koko, qui trônait, immense et massif au milieu de la pièce, en faisant fièrement claquer mes talons sur le parquet vernis. Histoire d'attirer son attention.

Il ne levait toujours pas la tête...pourtant j'étais sûr qu'il m'entendait et qu'il savait que j'étais là. Mais il m'ignorait délibérément. Pourquoi, je ne sais pas.
Sans doute car il ne voulait pas me voir maintenant...