15. Boum.

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POINT DE VUE DE WALTER :

À chaque goutte de mon sang qui sera versé, j'arracherai un ongle à Enyo Vellucci. À chaque hurlement qui sortira d'entre mes lèvres, je lui trancherai un doigt. À chaque insulte, il perdra une dent.

— Un dommage collatéral certes, mais un dommage collatéral utile, me balança Enyo en lustrant son flingue. 

Le regarder dans les yeux, c'est lui accorder de l'importance. Lui répondre, c'est instruire à un con. Hurler, c'est lui donner satisfaction.

Voilà pourquoi je regarde droit devant moi sans rien dire depuis plusieurs heures.

Je ne lui donnerai rien. Il a peut-être réussi à torturer Nephtys, mais elle n'en est pas morte. Elle avait craqué parce qu'elle était épuisée mais, pour elle, aucun son ne sortira de ma bouche. Enyo n'obtiendrait ni hurlements, ni supplications, ni insultes... rien. L'ignorance est le meilleur des mépris et elle peut rendre dingue.

Je n'étais pas plus inquiet que ça parce que je m'étais fait à l'idée que j'allais souffrir. Ce qui me réconfortait était que Nephtys allait débarquer à n'importe quel moment, je le savais. Elle possédait mon entière confiance.

— Patron, elle est sortie de chez son amie, l'informa un de ses hommes qui était assis derrière un bureau, de profil à moi.

Le lieu dans lequel j'étais était un hangar. Une dizaine d'Italiens étaient présents en plus d'Enyo, de l'information et de moi-même. Douze personnes, c'était un jeu d'enfant pour Nephtys. Elle pouvait largement me libérer après avoir achevé tous ces Italiens de merde.

— Parfait, je te remercie. 

Enyo posa négligemment son flingue sur la table de l'informaticien et dégaina son téléphone portable.

— Nous allons tester à quel point Nephtys tient à toi, se moqua-t-il.

Mon regard perdu dans le vide, aucune réponse de ma part de lui parvient, ce qui semblait l'agacer plus qu'autre chose.

Tant mieux, c'est mon objectif.

Je ne sais pas me défendre actuellement, mais je sais me taire et c'était ça, qui allait être mon arme. L'énerver était la seule et unique chose que je pouvais faire contre lui à l'heure actuelle.

Le parrain déposa son téléphone portable contre l'ordinateur portable de l'informaticien et lorsque Enyo s'écria « Action ! », je comprenais que j'étais filmé. Il s'approcha de moi en se plaçant en travers de mon point imaginaire et mon regard entra donc en contact avec sa chemise blanche. Mais je ne relèverai pas les yeux.

— Je te trouve bien silencieux pour quelqu'un qui vient de se faire kidnapper, commenta Enyo en m'assenant une gifle.

L'impact de la gifle me fit tourner la tête sur ma droite, mais je restais de marbre.

Je ferai en sorte de te faire la peau, Vellucci.

Je sentais sa main entrer en contact avec ma mâchoire plusieurs fois de suite, et je savais qu'il espérait obtenir une réaction de ma part mais ce qu'il ne savait pas, c'était que c'était peine perdue.

Au moment où le poing d'Enyo allait de nouveau s'enfoncer dans mon torse, son téléphone sonna. Intérieurement, je remerciais la personne responsable de cet appel parce qu'il venait de m'offrir quelques secondes de répit.

L'Italien grommela avant d'attraper son portable et de le porter à son oreille. Au bout de quelques secondes, un sourire se dessina sur ses lèvres et il me jeta un petit coup d'œil.

NEPHTYS (en pause) Where stories live. Discover now